Le "Jour Zéro" approche

Afrique du Sud - Le Cap face à une pénurie d'eau sans précédent

  • Publié le 4 février 2018 à 12:22

La ville du Cap en Afrique du Sud connaît sa pire période de sécheresse depuis près de 100 ans. La mégapole et ses quatre millions d'habitants se préparent avec inquiétude à ne plus avoir d'eau courante. La ville a d'ores et déjà lancé le compte rebours avec le "Jour Zéro", prévu le 16 avril prochain.

On pourrait croire à un titre d'un film américain à gros budget : le "Jour Zéro" s'approche dangereusement au fil des jours, et la deuxième ville sud-africaine Le Cap s'attend à ne plus voir une seule goutte d'eau couler du robinet le 16 avril prochain. Le "Jour Zéro" correspond au moment où les réserves d’eau de la ville atteindront le stade critique de 13,5% de leurs capacités. Actuellement, elles seraient déjà inférieures à moins de 27%.

Selon la ville, la menace du "Jour Zéro" surpasse "tout ce qu'une ville majeure a pu faire face depuis la seconde guerre mondiale et les attentats du 11-Septembre" dixit Helen Zille, Premier ministre du gouvernement de la province du Cap Occidental. La donne est simple : si le niveau d'eau courante continue de chuter, le "Jour Zéro" sera déclaré dans moins de trois mois. La date estimée par Le Cap à l'écriture de cet article : le 16 avril prochain.

"Il y a encore des gens qui pensent que ce jour-là ne peut pas arriver, et que les sept projets de la ville qui doivent nous permettre d’augmenter nos ressources de 200 millions de litres par jour suffiront à nous sauver, mais ce n’est pas le cas. Et même si ces programmes nous rendront plus résistants aux pénuries futures, ils ne nous empêcheront pas, cette fois, d’atteindre le point zéro", a expliqué Patricia De Lille, la maire de la métropole sud-africaine dans un communiqué paru le 17 janvier.

- Pire sécheresse depuis 100 ans -

Alors, comment Le Cap en est arrivé là ? Alimentée en eau par six barrages dans l'arrière-pays et des nappes phréatiques, la ville est aujourd'hui frappée par sa pire sécheresse depuis un siècle. En cause notamment, le phénomène El Nino qui a amené à un déplacement des précipitations vers l'océan plutôt que vers les terres. Résultat, des nappes phréatiques presque sèches comme le montre cette vidéo de la NASA de l'évolution de la sécheresse sur le territoire :

- Des mesures restrictives -

En attendant le Jour J, les habitants sont donc invités à restreindre leur consommation d'eau. La limitation de consommation est ainsi depuis le 19 janvier dernier de 50 litres par personne par jour. Elle est accompagnée d'une hausse importante des tarifs en vigueur – de 4,56 à 29,93 rands (0,30 à 2,02 euros) jusqu’à 6 000 litres – entre en vigueur ce jeudi 1er février. L'association WWF a expliqué sur Twitter comment utiliser 50 litres d'eau efficacement :

Autre restriction, des douches qui ne doivent pas dépasser 1min30 et la ville a également demandé à ses habitants de "tirer la chasse des toilettes au minimum". Dans les hypermarchés, les bouteilles d'eau se font toujours plus rares :



- Gestion critiquée -

Au sein du pays, la gestion de crise par la ville est critiquée par de nombreux médias qui déplorent "que des mesures de rationnement n'aient pas été prises plus tôt" comme l'affirme The Times. Pour le site internet The Conversation, la crise de l’eau serait davantage "motivée par la politique que par la sécheresse" pour le gouvernement en place.

De son côté la maire Patricia De Lille déplorait le 16 janvier dernier sur Twitter que "la consommation quotidienne moyenne du Cap est toujours trop haute. Elle a même progressé de 578 à 618 millions de litres par jour" en venant qualifier "d'inhumains" les personnes qui ne respectaient pas les limitations.

hf/www.ipreunion.com

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