Veaux, génisses, vaches, bœufs… depuis quelque temps dans les rayons boucherie des grandes enseignes, pas simple de trouver de la viande bovine locale. Et pourtant, des bœufs – au sens large du terme – il y en a à La Réunion, mais pas suffisamment. La raison, une filière qui a connu des temps sombres avec la leucose bovine et des interdictions d'importation de bovins. Toutefois, si la situation est tendue, ce n'est pas la crise. La filière a mème l'ambition de recapitaliser l'ensemble du cheptel. Objectif, un troupeau total 7.000 vaches d'ici 2030 (Photo www.imazpress.com)
Dans un supermarché de l'Est de l'île, plusieurs clients souhaitent commander de la viande de veau, en vain. Une absence de viande locale déjà remontée à nos oreilles par notre entourage. C'est alors que nous décidons de questionner le boucher. Il répond tout simplement, "on ne fait plus de veau car la filière favoriser désormais de laisser grandir le bœuf". "Même en bœuf, avant on en recevait trois par semaine, désormais on en reçoit un seul", dit-il.
Un bœuf, ça prend du temps à grandir. Comptez près de trois ans pour le petit veau devienne bœuf.
- Le spectre de la leucose bovine -
Si La Réunion doit redonner vie à son cheptel, c'est en raison de la leucose bovine.
"Pour lutter contre la leucose il a fallu décapitaliser le cheptel reproducteur, faire sortir les animaux leucosés. Sauf que pour remplacer les vaches dans les productions il faut quasiment trois ans", explique Frédéric Vienne, président de la Chambre d'agriculture.
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"Entre la naissance de la génisse (jeune vache qui n'a pas encore eu de veau) et sa croissance, il faut attendre jusqu'à deux ans pour qu'elle ait un veau."
"C'est pour cela qu'il faut le temps pour que le cheptel se reconstitue", dit-il.
Reconstituer un cheptel, c'est tout à fait possible. Depuis 2022 – et après 15 années sans importation de bovins en raison de la leucose – faire venir des vaches de l'extérieur est faisable.
Et pourtant, peu le font. "On a toujours la possibilité d'importer des animaux vivants mais il faut affréter des cargos et ça coûte cher", souligne le président de la Chambre d'agriculture.
Un coût de transport qui se rajoute au prix de l'animal, environ 7.000 euros. "Tous les éleveurs ne peuvent pas se le permettre, notamment les indépendants pour qui la situation est difficile", note Frédéric Vienne.
Des éleveurs indépendants pour lesquels il manque près de 20% du cheptel pour s'en sortir convenablement.
"Avec la rareté des animaux, pour les indépendants qui n'ont pas de solution pour renouveler leur troupeau, le choix parfois est fait de diminuer l'activité ou arrêter totalement", alerte Frédéric Vienne.
"Il y a plus de 600 producteurs qui ont des petites unités, des producteurs qui font de la polyculture et qui ont deux ou trois bovins en complément de revenu. C'est ce volet-là qui est en train de disparaître doucement", alerte Jean-Michel Moutama de la CGPER.
"Il y a des financements de l'État et du Département pour financer le renouvellement des cheptels mais le tout c'est d'avoir des animaux assainis (pas touchés par la maladie)", abonde le président de la Chambre.
- Vers un boeuf 100% local, 100% né à La Réunion -
Pour d'autres éleveurs, le choix a été fait de ne plus importer d'animal vivant, comme les adhérents de la Sica Révia (coopérative agricole).
Ce que souhaite et ce que fait actuellement la coopérative, c'est "recapitaliser le cheptel sur La Réunion pour après remonter en production", souligne Olivier Robert, président de la Sica Révia. D'où le fait de voir moins de bœuf local dans les étals des supermarchés.
"Aujourd'hui on a gardé 700 génisses dans les exploitations le temps de les faire grandir, de recapitaliser le cheptel avant de repartir vers de la production de viande."
"On a bâti un plan stratégique "Avenir" pour Ambition, volume, excellence, innovation, notoriété et régularité", ajoute Olivier Robert. Un plan bâtit avec l'ensemble des partenaires (bouchers, grandes surfaces, interprofessions).
"On a fait ce choix en interne puisque l'on ne souhaite pas importer d'animaux vivants par rapport aux problèmes sanitaires", précise l'éleveur de bovins à la Plaine des Cafres.
"On souhaite recapitaliser localement pour avoir un meilleur partage de la valeur ajoutée. On a des compétences locales, des animaux adaptés et on relance la production à travers cela.
Une production estimée d'ailleurs à plus de 1.200 tonnes commercialisées, soit 83% de la viande de boeuf locale produite par les éleveurs de la Sica Révia.
Outre la recapitalisation, la coopération souhaite également travailler sur de nouveaux segments "comme les vaches prémiums – une vache beaucoup mieux finie en termes de qualité de viande, de gras et de tendreté".
- Boeuf local : une filière en pleine expansion -
La Sicarévia qui ambitionne d'ailleurs d'atteindre le nombre de 7.000 vaches à l'horizon 2030. "D'ici la fin de l'année, on devrait en avoir 5.500."
"La recapitalisation se fait petit à petit, d'autant que le cycle est long.
Entre la naissance et la mise sur le marché, il faut compter environ 50 mois. "Le veau femelle né aujourd'hui sera mis en reproduction aux alentours de 24 mois par taureau, insémination artificielle ou transplantation embryonnaire", explique Olivier Robert.
Après, on compte 9 à 10 mois de gestation. Le veau reste encore jusqu'à 8 à 10 mois sous la mère, avant de partir vers l'engraisseur "qui lui-même engraisse l'animal entre 8 et 12 mois".
Si le président de la Sica Révia reconnaît toutefois "que la situation est peut-être tendue, des dispositifs sont mis en place pour accompagner nos collègues naisseurs ou engraisseur". "On est même en train d'augmenter notre nombre d'exploitations. Aujourd'hui, tout confondu, on en compte 300 à La Réunion."
Sur ce point, "on n'a pas d'inquiétude, la filière est relativement vivante et le vivier de jeunes souhaitant reprendre les exploitations est là". D'autant que plusieurs exploitations sont en cours de certification HAVE (Haute valeur environnement de niveau 3).
ma.m/www.imazpress.com/[email protected]

"les éleveurs péi défendent leur bifteck" !?
Alors non pas du tout ; il défendent l'idée de faire la traite d'animaux qualifiés de boucherie (eh oui, l'amour ça serait aussi ça) ; les steaks ne sont donc pas les-leurs mais ceux de leurs victimes, et toute la famille y passe - des bébés aux mamans - mangée pour finir aux w.c. ; tout ça pour un commerce peu lucratif et 100% délétère ; soit, 100 milliards de victimes dans le monde pour moins de 20% de la ration alimentaire mondiale ; 1ère cause de violences, destruction des biodiversités, pollutions, maladies, pandémies, réchauffement climatique... ; habituellement tout le monde est contre la cruauté, c'est d'ailleurs condamné par toutes les religions, mais lorsque c'est à l'écart des regards ça deviendrait tout-à-fait supportable ; mais la réalité rattrape tout le monde, et la facture c'est maintenant !
Au fait,non en est où avec la leucose ?