Après Garance

BTP : les acteurs de la filière réclament l’adaptation des normes de construction à La Réunion

  • Publié le 5 mars 2025 à 14:39

Des logements qui prennent l'eau, des vitres qui explosent, des bâtiments pas forcément conçus pour supporter des vents à plus de 220km/h… lorsque le cyclone Garance s'est abattu sur La Réunion ce vendredi 28 février la force des vents à laissé craindre le pire. À l'heure où les cyclones vont devenir encore plus virulents, les acteurs de la filière BTP et les sénateurs des Outre-mer réclament une adaptation des normes de constructions aux réalités climatiques de l'île (Photo : sly/www.imazpress.com)

Ces derniers - à l'initiative de la députée Audrey Bélim - ont lancé un appel à l’État pour une adaptation des normes de construction dans les Outre-mer. Ils soulignent à la fois "l'urgence" et la "nécessité" de faire évoluer ces règles.

- Des normes pas adaptées -

Dans le courrier des acteurs du BTP, rassemblant il est écrit : "jusqu'à présent, notre modèle de construction relevait de l'absurde : des matériaux produits en métropole traversaient les océans pour bâtir nos logements alors qu’ils n’ont pas été éprouvés pour nos climats".

"Nos Outre-mer font face à un paradoxe aussi coûteux qu'absurde : alors que nous disposons de ressources et de savoir-faire locaux, nos normes de construction nous contraignaient jusque-là à importer des matériaux depuis l'Hexagone", déplorent dans un communiqué commun, 15 sénateurs des Outre-mer.

L'urgence est triple. "Économique, car ces normes inadaptées freinent le développement de nos filières locales du BTP, les empêchant de créer de l'emploi et de la valeur ajoutée sur nos territoires. Sociale, car le surcoût lié à l'importation des matériaux pourrait être évité en utilisant des matériaux produits sur le territoire ou dans le bassin géographique. Environnementale, car l'importation massive de matériaux génère des émissions de gaz à effet de serre inadmissibles face à l'urgence climatique."

- Vers la création de comités relatifs à la construction -

Pour amplifier ces initiatives, la proposition de loi expérimentant l'encadrement des loyers dans les Outre-mer doit prévoir la création de comités relatifs aux produits de construction. 

"Ces comités doivent pouvoir attester de la qualité de la production locale et, ainsi, aider à son développement au sein même des Outre-mer, voire à leur exportation dans notre bassin régional", ajoutent les acteurs du BTP.

Il doit cependant "être impossible pour ces comités de valider des matériaux à la qualité fragile : nos concitoyens ultramarins comme les assureurs ne feraient pas confiance et ne les utiliseraient pas. Pour valider sur un plan technique ces matériaux, il faut donc des procédures rigoureuses, adaptées aux spécificités climatiques des Outre-mer et associant notamment les assureurs et des représentants de l'Etat pour définir des protocoles de qualification adaptés à la réalité de nos territoires", alertent-ils.

"Il est tout aussi impératif d’associer les filières de construction, d’architecture et d’urbanisme locales et scientifiques locaux, dont l’expertise et la connaissance du territoire sont indispensables pour garantir la pertinence des approches adoptées", poursuivent les acteurs de la filière.

De plus, "notre territoire ne peut plus attendre. L’École nationale supérieure d'architecture de La Réunion témoigne de notre volonté de repenser l'habitat tropical. Elle incarne notre ambition : devenir un laboratoire d'innovation pour une architecture durable spécifiquement adaptée aux zones tropicales, tout en jouant un rôle de catalyseur pour développer l’économie circulaire et la résilience face aux défis de notre insularité".

Ce qu'attendent désormais les acteurs de la filière, c'est que "l’adaptation des normes de construction Outre-mer soit débattue et, nous l’espérons profondément, adoptée au Sénat".

www.imazpress.com/[email protected]

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8 Commentaires
ULRIC
ULRIC
5 jours

Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt...

Le problème des constructions qui n'ont pas resisté ne peut pas être résolu en revoyant les normes ou à chercher si les plans ont bien été dessinés, et donc à accuser les architectes et bureaux d'études qui sont là justement pour faire appliquer les bonnes règles de construction.
Le problème peut aussi bien venir de malfaçons que du hasard de l'orientation face à un vent extrême. J'ai vu des gouttières alu froissés comme du chiffon, de l'eau rentrer dans la portière de voiture et des menuiseries alu à cause de la pression, des clôtures en parpaings ou en grille rigide couchés par le vent, et pourtant ma clôture en métal bois a résisté ... la solution serait quoi, de construire des bunkers sans fenêtres ?

Balcon
Balcon
1 semaine

Les normes françaises et européennes sont tout à fait adaptées aux Dom. Les fameux DTU comportent presque toujours un cahier spécial zones tropicales. Ce débat récurrent sur les normes cache en fait des intentions peu favorables aux clients: s'affranchir de contraintes pour augmenter les marges!
Les sinistres viennent presque toujours du non respect des normes et d'une qualification insuffisante des operateurs

Dubitatif
Dubitatif
5 jours

La solution : toit en béton armé (plat ou en pente) recouvert d'autres choses s'il le faut pour l'esthétique, comme les mauriciens savent faire.

Ded
Ded
1 semaine

Ne riez pas , ils y croient les mecs ! C'est pas eux qui trichent sur les matériaux ( moins de ciment , des fers à béton plus petits et moins nombreux que préconisé, des toits posés sans être fixés , du bois de mauvaise qualité qu'on importe toujours
sans grands contrôle ,qui fait ça ...pas eux mais les matériaux pas adaptés!
Youpi , c'est quasiment du même niveau que les conneries de Trump

didier
didier
1 semaine

Il y a un architecte qui fait des bons plans !!

Coup de vent 💨
Coup de vent 💨
1 semaine

😂😂😂 …faire évoluer les règles de construction oui mais déjà les faire respecter!
La grande majorité des problèmes viennent de malfaçons à la pose ou l’utilisation volontaire de produits non adaptés sous prétexte financier… on voit le résultat !

MOmo
MOmo
1 semaine

Un expert,pour vérifier la conformité des constructions,comme le Consuel pour l'EDF.ise en place d un cahier des charges obligeant les constructeurs a appliquer des normes anti cycloniques définies par des experts en bâtiment et infrastructures pour parer à d' éventuelles cyclones de plus en plus violents conditions pour obtenir le permis de construire et d habitation.

Enfin du bon sens
Enfin du bon sens
1 semaine

Il a fallu un cyclone pour prose de conscience ?

Vaut tard que jamais