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Recrutements examinés à la loupe, contrôles, formation

Un protocole strict pour que transports en commun ne riment pas avec insécurité

  • Publié le 11 octobre 2023 à 11:08
  • Actualisé le 11 octobre 2023 à 14:43
réseau car jaune

Excès de vitesse, conduite dangereuse, défaut de permis, conduite sous l'empire de l'alcool…Les délits routiers sont nombreux dans l'île chaque semaine. Les bus y compris les transports scolaires ne sont pas épargnés par ce problème. Pour tenter de limiter au mieux la mise en danger des usagers des transports en commun, intercommunalités et prestataires assurent suivre un protocole strict de recrutement et de sécurité (Photo d'illustration sly/www.imazpress.com)

"Les conducteurs sont triés sur le volet" assure Nicolas Rupert, directeur général de la Sodiparc, gestionnaire des transports Citalis. "Nous avons une période de mise en situation professionnelle en lien avec Pôle emploi. Pendant deux semaines, les candidats sont formés à la conduite sur le réseau Citalis, notamment pour les véhicules articulés" explique-t-il.

Pour s'assurer de la sécurité à bord de ses véhicules, la Sodiparc a mis en place un numéro vert à destination des usagers. "Cela peut arriver qu'on ait des signalements sur le numéro vert, on rappelle les consignes voire on convoque pour une sanction éventuelle en fonction de la gravité des faits" détaille Nicolas Rupert.

Les bus ne sont pas exemptés des contrôles routiers. Si des excès de vitesse peuvent parfois être relevés, la Sodiparc assure qu'aucune infraction majeure n'a été signalée cette année.

"Les infractions sont traitées comme les forces de l'ordre le feraient pour un automobiliste lambda. Evidemment en fonction de la gravité des faits, il y a des sanctions à notre niveau, mais nous n'avons pas rencontré de problème particulier avec nos 350 conducteurs et conductrices dernièrement" assure le directeur de la Sodiparc.

- La responsabilité du conducteur engagée -

La politique est similaire du côté de Car Jaune, qui circule partout dans l'île.

"La politique de recrutement est classique : on vérifie l'ensemble des pré-requis pour pouvoir conduire un véhicule de transport en commun, et les candidats suivent une formation particulière sur l'accueil du public, sur les situations d'insécurité" indique Jean-Pierre Combet, directeur du groupement Cap'Run et mandataire du réseau Car Jaune.

"Il n'y a pas eu d'infractions graves sur notre réseau, mais si cela devait arriver c'est la responsabilité du conducteur qui est engagée" assure-t-il.

"Il aura des comptes à rendre aux forces de l'ordre, mais il y aura évidemment aussi une réaction du côté de l'employeur. On ne peut pas admettre qu'un de nos conducteurs roule sous l'empire de l'alcool ou de la drogue" ajoute-t-il. "Cela relève du pouvoir disciplinaire et constitue une faute grave qui peut aller jusqu'au licenciement."

Un cas de figure qui ne s'est jamais posé ces dernières années, d'après Jean-Pierre Combet. "Nos conducteurs savent qu'ils risquent gros avec ce genre de chose."

- Les transports scolaires au même régime -

Concernant les transports scolaires, "la sélection des conducteurs test effectuée par les entreprises en fonction des exigences exprimées dans le cahier des charges du marché," précise la Casud, gestionnaire des transports scolaires pour son territoire.

"Le titulaire du contrat veille au respect permanent des conditions de capacité professionnelle de l'ensemble de ses conducteurs. Les obligations qui s'imposent au titulaire sont celles prévues par les lois et règlements relatifs à la protection de la main-d'œuvre et aux conditions de travail" indique l'intercommunalité.

Les documents relatifs aux chauffeurs et chauffeuses "sont vérifiés en intégralité deux fois par an lors des revues de parc en janvier et août" souligne-t-elle. Par ailleurs, "des contrôles sont faits tout au long de l'année à n'importe quel moment par nos contrôleurs."

Les exploitants "se font un devoir de recruter des conducteurs fiables et sérieux pour assurer les services, même si cela est de plus en plus difficile". "Néanmoins, en cas de mauvais comportements (dangereux et illégaux), certains conducteurs sont mis à l'écart du réseau" précise la Casud.

Depuis le début de l'année, sept opérations de contrôle des bus scolaires ont eu lieu soit 96 bus contrôlés lors de ces opérations. Un total de 64 infractions a été relevé tout réseau confondu, indique la préfecture : 25 infractions concernant les documents de conduite et de transport (permis, carte grise du véhicule...), et 39 infractions concernant les équipements de sécurité des véhicules ou passagers (ceinture, plombage éthylotest anti-démarrage, extincteur...). Enfin, une conduite sous stupéfiants a été relevée.

- Des contrôles coordonnés avec les forces de l'ordre -

Au-delà de la conduite, il peut arriver que des problèmes de sécurité aient lieu au sein même du bus. Les réseaux de transport en commun organisent donc régulièrement des opérations de contrôle en lien avec les forces de l'ordre, et ont mis en place des dispositifs spécifiques à leur réseau.

Une cellule de régulation est par exemple en lien constant avec les conducteurs de Car jaune, afin de faire intervenir les forces de l'ordre en cas de situation de violence. "On immobilise le véhicule quand cela arrive, et on fait intervenir nos équipes de contrôle, voire les forces de l'ordre quand cela est nécessaire" explique Jean-Pierre Combet.

Des médiateurs sont par ailleurs présents dans 30% des cars, pour sécuriser le service. "C'est quelque chose de perçu comme positif par nos utilisateurs, c'est un facteur qui les rassure".

Car jaune coordonne par ailleurs des contrôles avec les forces de l'ordre au sein de leurs bus. "On fait des opérations conjointes sur des sites comme les gares routières, où il y a des passages communs avec d'autres réseaux de transport" détaille-t-il.

Sur les réseaux Citalis, "un contrôle conjoint avec les forces de l'ordre a lieu tous les trois jours" indique Nicolas Rupert. "Les polices municipales des trois communes desservies sont mobilisées, la police natiole l'est aussi sur Saint-Denis, et la gendarmerie est mobilisée pour Sainte-Suzanne et Sainte-Marie" précise-t-il. Il note par ailleurs "une baisse de la violence au sein des bus".

Des campagnes de sensbilisation, notamment contre le harcèlement dans les transports, sont régulièrement menées dans les différents réseaux de l'île.

Enfin, en matière de sécurité techniquement, les prestataires sont légalement soumis à deux contrôles techniques annuels pour tous les cars.

Les transports scolaires sont par ailleurs soumis à des obligations supplémentaires : un équipement de ceintures de sécurité, d'une trousse de premier secours et d'un système d'éthylotest anti-démarrage. La présence de numéro de service, girouette et pictogrammes " transport d'enfants " avec éclairages est aussi obligatoire.

"Le titulaire doit maintenir ses véhicules et leurs équipements en parfait état d'entretien et de propreté à l’intérieur comme à l’extérieur" conclut la Casud.

as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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