Problèmes financiers, conditions de travail dégradées...

Grève illimitée au CHU : la mobilisation va se poursuivre demain

  • Publié le 9 novembre 2023 à 10:56
  • Actualisé le 9 novembre 2023 à 16:17

Alors que le CHU de La Réunion fait face à de grandes difficultés financières et que les conditions de travail des soignants sont fortement dégradées, l'intersyndicale appelle à faire grève à partir de ce jeudi 9 novembre 2023. Deux rassemblements sont aussi prévus dans les jours à venir devant les CHU Nord et Sud. Froid glacial, manque de moyens, manque de mains… les soignants de La Réunion veulent alerter encore sur la situation "catastrophique" du CHU. Malgré le plan santé annoncé en début d'année l'hôpital public reste en situation de crise. Les syndicats distribuent de tracts depuis tôt ce jeudi matin devant le CHU Nord. Suivez notre direct (Photo sly/www.imazpress.com)

  • Grève au CHU : le mouvement va se durcir demain

    Automobilistes, attendez-vous à une nouvelle mobilisation ce vendredi 10 novembre 2023. La réunion entre l’intersyndicale et la ministre déléguée aux personnes handicapées à la préfecture n’ayant en effet rien donné, le mouvement va se durcir.

  • Pas de barrages dans le Sud, mais des complications à prévoir ce lundi

    Ce jeudi matin - en même temps que leurs homologues dionysiens - une trentaine de syndicalistes du CHU ont distribué des tracts à Saint-Pierre. L’opération ne sera pas reconduite demain dans le Sud mais uniquement à Saint-Denis.

    "Ce matin, il n’y a pas eu de problème de circulation et c’était voulu de notre part", rapporte Cyril Grondin, secrétaire général de FO dans le Sud. Cette première journée de mobilisation avait pour but de "prévenir" selon le syndicaliste. Il indique que le lundi 13 novembre, jour prévu pour la grève saint-pierroise, sera "plus compliqué".

  • Le mouvement pourrait se durcir

    Les syndicats ont prévenu, s'ils n'ont pas d'annonces, ils prévoient de descendre dans la rue, voire de mener des opérations escargots dans les jours à venir.

  • Une rencontre prévue avec la ministre chargée des personnes handicapées

    C'est cet après-midi, à 13 heures, que l'intersyndicale a rendez-vous en préfecture pour rencontre la ministre chargée des personnes handicapées. Une rencontre qu'attendant les syndicats.

  • "L’Etat ne veut toujours pas prendre conscience de notre situation en matière de santé"

    Le député Jean-Hugues Ratenon a réagi suite à la mobilisation du CHU.J’apporte mon total soutien à l’intersyndicale, aux soignants et aux praticiens du CHU qui sont en grève illimitée à compter d’aujourd’hui pour dénoncer leurs conditions de travail dégradées et alerter, une fois de plus, sur les grosses difficultés financières."

    "J’y ai dénoncé aussi le fait que La Réunion n’ait pas bénéficié d’un seul euro de l’enveloppe d’aide financière d’1 milliard d’euros pour les hôpitaux. Les CHU de l’hexagone ayant tout accaparé et épuisé les crédits qui étaient prévus jusqu’en 2029."

    "L’Etat ne veut toujours pas prendre conscience de notre situation, de nos difficultés en matière, pourtant d’un domaine extrêmement important : la santé", a-t-il ajouté.

    Lire ici.

  • Les bouchons se résorbent

    À 10h54, les embouteillages commencent à bien se résorber. À l'entrée ouest de Saint-Denis, le ralentissement se trouve au niveau de la Caserne Lambert. De l'autre côté, à l'entrée est, c'est au niveau du virage de la Jamaïque que les véhicules ralentissent.

  • "Plus ça va aller, plus le déficit va avancer"

    Ce jeudi matin, l'intersyndicale est donc rassemblée pour interpeller les Réunionnais. "On est là pour distribuer des tracts et informer le personnel qui est mal informé sur le fait que l'hôpital est en grande difficulté financière", lance Jean-Jacques Rivière, secrétaire général adjoint de FO.

    "On nous avait annoncé un déficit de 50 millions d'euros et en rencontrant l'ARS on a découvert qu'il y avait plus de 37 millions de dettes des charges sociales non payées depuis trois mois." "Dites vous bien qu'on a passé déjà la barre des 90 millions et que plus ça va aller et plus le déficit va avancer", ajoute-t-il.

    Des syndicats qui l'annoncent d'ores et déjà, "demain matin ce sera preil même pire".

  • Gros bouchons sur la NRL

    La distrubtion de tracts devant le CHU Nord génère de gros embouteillages sur la NRL à l'entrée Ouest de Saint-Denis. Regardez

  • Débutée ce matin, la grève se poursuit au CHU

  • Côté route, ça bouchonne...

    Pour venir à Saint-Denis, en provenance de l'Ouest, on compte toujours 8 kilomètres de ralentissements.

    Dans l'Est - l'impact du barrage dans le chef lieu se fait également sentir car l'on dénombre 13 kilomètres d'embouteillages.

    Les rues du chef lieu sont elles aussi complètement saturées.

  • Les forces de l'ordre sur place

    (Photo : Audrey)

  • Distribution de tracts et barrage filtrant

     Face à cette situation catastrophique, l'intersyndicale s'est mis en grève illimitée à compter de ce jeudi 9 novembre 2023, "jusqu'à ce qu'on ait l'assurance d'un accompagnement" note le secrétaire général de la CFDT Santé.

    "Il faut que l'État prenne ses responsabilités", conclut Frédéric Bâche de la CGTR.

    (Photos : David Belda)

  • 8 kilomètres de bouchons pour rentrer sur Saint-Denis

    Ce jeudi matin, ce n'est pas la pluie qui complique la circulation mais bien le barrage filtrant mis en place au niveau du CHU de Bellepierre à Saint-Denis. On compte plus de huit kilomètres de ralentissements dans le sens Ouest-Nord.

    Dans le Sud est l'Ouest, au niveau des établissements de santé, pas de ralentissements à noter pour l'heure.

  • L'intersyndicale mobilisée devant la CHU Nord et le CHU Sud

    (Photos : Expedit Lock-Fat)

  • Crise à l'hôpital : un malaise persistant

    Pas ou peu de draps, pas de coussins, de couvertures, des bouteilles d'eau qui manquent… le froid qui règne au cœur du CHU reflète l'ambiance qui règne actuellement dans le centre hospitalier de La Réunion.

    Les soignants et praticiens hospitaliers dénoncent également les conditions d'accueil et de travail au CHU. Une situation liée à de gros problèmes financiers.

    Au-delà de la situation sociale, c'est aussi l'absence de remplacements qui pèse sur le personnel. "On a un taux d'absentéisme important avec des équipes insuffisantes", souligne Expedit Lock-Fat.

    Lire aussi - CHU de La Réunion en crise : il est urgent d'agir

  • Face aux difficultés, l'intersyndicale appelle à une grève illimitée

    Froid glacial, manque de moyens, manque de mains… les soignants de La Réunion alertent encore sur la situation "catastrophique" du CHU.

    Deux rassemblements sont aussi prévus dans les jours à venir devant les CHU Nord et Sud.

  • Bonjour La Réunion,

    Merci de nous retrouver pour ce premier jour de grève illimitée dans les établissements publics de santé de La Réunion.

À propos

Les conditions de soins et de travail sont "désespérantes" pour Frédéric Bâche, secrétaire général de la CGTR CHU. "L'hôpital ne peut plus payer ses fournisseurs (pharmacie, logistique…), les contractuels voient leurs contrats non renouvelés, le personnel soignant doit pallier ce personnel non renouvelé, ils sont rappelés sur leurs repos", a expliqué le représentant syndical ce lundi. "Ils se fatiguent et certains se mettent en arrêt maladie et c'est l'absentéisme qui malheureusement augmente", a-t-il ajouté.

Si le CHU est conscient des difficultés rencontrées par "à peu près tous les autres CHU de France (31 sur 32 en déficit, sur les 32 CHRU presque 1,3 M€ de déficit attendu en 2023)", ce n’est "pas l’activité du CHU de La Réunion qui est en crise".

"Bien au contraire, dès 2022, le CHU avait retrouvé son activité d’avant covid et en 2023, le CHU accueille encore bien plus de patients qu’en 2022" assure-t-il.  "Ce ne sont pas les recrutements qui sont en crise : les personnels (médecins, infirmières, personnels administratifs, logistiques et techniques, etc.) sont présents et pleinement engagés. Ce sont les difficultés financières qui plongent à nouveau le CHU de La Réunion dans une situation de crise."

Et la situation est "aggravée par des problèmes spécifiques liés à notre situation ultramarine et notre rôle d’établissement de recours dans la zone, qui mettent en lumière la fragilité de notre modèle de financement, ses insuffisances et ses contradictions."

CHU de La Réunion en crise : il est urgent d'agir

Lire aussi - 50 millions de déficit au CHU : une situation préoccupante qui nécessite une action de l’État

- Absentéisme des personnels -

Au-delà de la situation sociale, c'est aussi l'absence de remplacements qui pèse sur le personnel. "On a un taux d'absentéisme important avec des équipes insuffisantes", a souligné Expedit Lock-Fat.

Pour exemple, "en imagerie on a eu quatre femmes enceintes mais une seule personne a été remplacée. Ça prive l'ensemble des équipes de repos et de congés jusqu'à la fin de l'année", a a ajouté David Belda de FO Santé.

"On impose des règles de travail soutenues et on augmente la cadence de travail et cela met en péril la qualité et la continuité des soins."

"Notre niveau d’absentéisme reste trop élevé, et nous essayons de réduire ce dernier, et ne pas dégrader les conditions de travail des équipes, comme la prise en charge de nos patients.  C’est un sujet majeur, qui peut entraîner un cercle vicieux fragilisant nos équipes et notre activité, la lutte contre l'absentéisme est ainsi devenue une priorité du CHU" indique de son côté le CHU.

"Même si certains facteurs du déficit sont exogènes au CHU, nous nous sommes engagés avec l’appui de nos instances dans un plan d’efficience interne afin de gérer les ressources financières avec responsabilité et limiter la progression des dépenses."

Le CHU précise par ailleurs travailler "sur l’optimisation de nos organisations en privilégiant des redéploiements d’effectifs entre les secteurs en fonction du niveau d’activité constaté". "Le CHU de La Réunion continue, en outre, à créer des postes lorsque ces redéploiements atteignent leurs limites et afin de répondre aux besoins de soins de notre population."

Enfin, de "nombreux agents ont bénéficiés d’une stagiairisation depuis le début de l’année, 60 d’un accompagnement en études promotionnelles, la procédure d’avancement de grade est en cours de finalisation et au mois de décembre et près de 300 agents seront promus au grade supérieur".

Lire aussi - SOS aux urgences : les hospitaliers travaillent quotidiennement à flux tendu

- "Le temps de décision appartient au gouvernement" -

Face aux difficultés financières, le CHU de La Réunion "a engagé depuis juin 2023 un plan d’efficience pour s’assurer que toutes les recettes sont bien perçues et veiller à ce que chaque euro dépensé le soit le mieux possible". Mais ce plan "ne suffira pas à remédier à la situation" admet-il. "Le CHU de La Réunion a besoin d’un soutien réaffirmé de l’Etat."

"Il y a un déficit annoncé depuis deux années consécutives de près de 50 millions d'euros. Ajouté à cela la dette sociale qui est de 37 millions d'euros", soit près de 80 millions de dettes, c'est la première fois qu'on en est là", alerte cependant Expedit Lock-Fat, secrétaire général de la CFDT Santé.

Pour ce dernier, la situation qui alimente la colère des personnels vient également du fait que "la situation est difficile et on ne sait pas combien de temps cela va durer. On vous dit vous serez aidés mais on n'a aucune visibilité".

"Le Directeur général d’ARS a confirmé la semaine dernière son soutien au CHU. Le temps de la décision appartient au Gouvernement et il faut respecter ce temps" assure le CHU.

L'intersyndicale estime cependant que si "le CHU a progressé en nombre d'hospitalisations, en mètres carrés, en services", ce n'est pas le moment "de (les) laisser tomber", conclut Expedit Lock-Fat.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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7 Commentaires
HULK
HULK
10 mois

En quoi le mouvement va se durcir? Ils vont bloquer la ministre et le préfet ou em...der les gens qui n'y sont pour rien?

grondin
grondin
10 mois

je comprends leurs engagement ,mais ils se trompent de cible pas la population

untravailleur
untravailleur
10 mois

ils arrêtent d'embêter les gens qui travaillent

julien nativel
julien nativel
10 mois

et ça recommence demain alé marché don c'est des gratteurs de fesses

faitchier
faitchier
10 mois

qui arrête de faire ch... le monde si ils sont pas content il s'impose dans le bureau de leur directeur du chu arrete d,emmerder le contribuable

nono
nono
10 mois

c'est vrai que nous les pauvres automobilistes bloqués par ce mouvement de gréve allons pouvoir changer les choses vous ne pouvez pas bloquer la préfecture ou l’hôtel de la région eh non vous préférez envenimer la situation et vous faire cracher dessus !!!

Bruno Lateigne
Bruno Lateigne
10 mois

Oooh! Oui! C'est la galère 😭 vous oubliez une chose : il n'y pas de bus 10 qui passe !! Obligé de se déplacer à pied sous ce beau soleil qui pouaque 🫠 le personnel du CHU a tout mon soutien ! Tenez bon !! Et pour les autres ...La marché ça fait du bien 🫠