La fronde contre le projet de loi sur l'enseignement supérieur se poursuit. Une quarantaine de personnes, - étudiants, enseignants et personnels de l'administration -, s'est invitée en commission des directeurs de composantes depuis 10 heures ce mardi 2 avril 2013. L'objectif : "interpeller les chefs de service sur la situation budgétaire de l'université de La Réunion", selon Stéphane Maillot, président de l'Unef Réunion. Dans le même temps, sur le campus universitaire du Tampon, plus de 200 personnes ont débrayé ce mardi matin. Une nouvelle action est d'ailleurs prévue ce mercredi
C’est pour alerter à nouveau sur la situation budgétaire de l’université de La Réunion que étudiants, enseignants chercheurs et maîtres de conférence ont perturbé la commission des directeurs des différentes composantes ce mardi matin. Selon eux, il manque 5,4 millions d’euros au budget global 2013. Un chiffre insuffisant, estiment-ils, par rapport aux besoins de l’université pour fonctionner correctement.
"Nous voulions savoir quelle était la position des chefs de service. Actuellement, nous avons un mouvement qui naît à l'université mais qui manque de soutien. Nous souhaitons que toute la communauté universitaire se sente concernée et parle d'une seule voix au ministère", explique Stéphane Maillot, président de l’Unef Réunion.
Avec l’ensemble des contestataires, il s’est dit décidé "à ne pas accepter le diktat ministériel sur la question budgétaire" et demande que "l’État assume ses moyens". "Nous n’accepterons pas non plus d’installer l’austérité dans l’établissement à la place de l’État français. Que chacun assume ses responsabilités", a-t-il indiqué.
Interpellé par les contestataires, Mohamed Rochdi, président de l’université de La Réunion, a, pour sa part, rappelé que le budget, en équilibre, voté en décembre 2012, était à hauteur des besoins. "Nous avons reçu ensuite au mois de février une notification du ministère bien en deçà de nos moyens. Nous nous maintiendrons à cela", a-t-il poursuivi, refusant de présenter au prochain conseil d’administration, qui se tiendra ce jeudi, un budget rectifié. Il a aussi souligné être un "homme de dialogue". "Le problème est que, malgré nos argumentaires objectifs, nous avons pour seule réponse : les caisses sont vides", a-t-il déploré.
Par ailleurs, sur le campus universitaire du Tampon, près de 200 étudiants, enseignants et personnels ont également débrayé. "Nous voulons montrer au ministère de l'enseignement supérieur qu'on ne se laissera pas faire", prévient Jean-Claude Galichet, administrateur de l'université.
À noter que d’autres actions devraient avoir lieu sur les campus universitaires Nord et Sud. "Des assemblées générales sont prévues. Nous déciderons alors d’une position commune pour les jours et les semaines qui viennent. Mais il est fort à parier que si le ministère continue à adopter cette attitude de "circulez, il n’y a rien à voir", un durcissement du mouvement n’est pas à exclure", prévient Stéphane Maillot.
Pour rappel, le 21 mars dernier, une vingtaine d’étudiants et de personnels de l’université de La Réunion avait investi le rectorat pour faire entendre leurs inquiétudes sur le budget 2013. Ils dénonçaient un budget insuffisant par rapport aux besoins de l’université pour fonctionner correctement.






