Arbres et branches arrachés

Après Belal : les centres de traitement de déchets verts sont pleins à craquer

  • Publié le 3 février 2024 à 08:05
  • Actualisé le 3 février 2024 à 16:00
déchets vert Ileva au Port

Le 15 janvier 2024, le cyclone Belal a provoqué d'importants dégâts sur son passage. Les différents services communaux ont nettoyé les villes de leurs arbres et branches arrachés. Les déchets verts collectés ont été acheminés vers les différents centres de traitement. Trois semaines après le passage du cyclone, ces unités sont surchargées, voire débordées, par la quantité de végétaux à traiter (Photo : rb/www.imazpress.com)

"C'est quasiment saturé, alors évidemment on fait de la place parce qu'on ne va pas dire aux intercommunalités : gardez vos déchets pour vous", affirme Anne-Laure Payet, directrice en valorisation de matière à Ileva (Ile et Valorisation) spécialisée dans le traitement des déchets verts. Elle ajoute : "on a dû réaménager la façon dont était positionnée les différents tas de déchets verts".

Depuis le cyclone Belal, les centres de traitement de l'île sont surchargés en végétaux. On y retrouve des montagnes de ligneux composés d'arbres à letchis, manguier, palmiers et arbres en tout genre. Des amas de végétaux rendant les engins de chantier presque minuscules.

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Le bilan des stocks de déchets donne également le vertige : c'est trois fois la moyenne habituelle. Anne-Laure Payet explique : "sur trois semaines on est à 4.000 tonnes en moyenne mais avec Belal on atteint les 12.000 tonnes sur l'ensemble des sites".  "Quant au site du Port, la moyenne est environ à 300 tonnes par semaine et là on est passé à 1.600 tonnes", précise-t-elle. Regardez

Malgré la tâche immense, Ileva espère un retour à la normale d'ici février ou début mars en augmentant le rythme de broyage. "On travaille du lundi au samedi et depuis lundi 29 janvier, on a convenu provisoirement avec le TCO d'ouvrir à 4h00 du matin au lieu de 6h00", confie la directrice. Elle ajoute : "on a également fait des ouvertures exceptionnelles le samedi sur certains sites". Une organisation qui permet aux camions de faire plus de rotation et accélérer la réduction des déchets "parce qu'il y en a partout".

Même si la partie collecte est gérée par les intercommunalités, TCO, Casud et Civis, il reste à gérer la partie traitement. Elle est effectué par Ileva ou plus précisément par son prestataire extérieur : Green Tropical Circle.

Dans ce traitement, les déchets doivent passer par trois étapes : le broyage, la fermentation et la maturation.

"En étant broyé on va perdre 30% en masse et encore 30% avec la partie fermentation et maturation", détaille la directrice. Après le broyage, les déchets sont mis en fermentation pour une durée de trois mois où toutes les bactéries et les champignons vont s'activer et dégrader la matière.

- 12.000 tonnes de déchets verts produiront 5.000 tonnes de compost -

Durant cette étape la matière va augmenter en température et pourra atteindre les 70 degrés. Pour cela elle sera régulièrement arrosée et retournée pour faire entrer de l'oxygène afin accélérer la dégradation. Ensuite il faut la mettre à maturation pendant trois mois pour faire baisser la température à 30 degrés.

"Donc sur les 12.000 tonnes de déchets verts, j'aurais à la fin environ 5.000 tonnes de compost", calcule Anne-Laure Payet. 20% du compost sera distribuée aux collectivités. Les 80% restants seront proposés à la vente au public. La directrice d'Ileva précise : "on est à peu près à 20 euros la tonne, ce qui est plus rentable qu'un sachet de 20 kilos de tourbe ou de terreau à environ 5 euros".

Mais pour venir chercher le compost il faut au moins un petit camion. Aucune livraison n'est faite. "On ne peut pas autoriser le particulier à venir chercher son compost avec sa petite pelle parce qu'il y a trop d'activités au centre. Il faut penser à la sécurité", souligne Anne-Laure Payet. Le particulier restera dans son camion pendant que le conducteur du camion pelle met la matière dans le bac.

Pour sa part le  Syndicat mixte des traitements de déchets du nord et de l'Est de La Réunion (SYDNE) doit faire face à 7.137 tonnes de déchets verts collectés au 31 janvier 2024. Ce tonnage représente le double de la masse habituellement traitée à cette période de l'année.

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Les déchets sont répartis sur trois plateformes : celle du Transit, de la Jamaïque (Saint-Denis) et sur Cambaie (Saint-Paul). Tout comme Ileva, le SYDNE prévoit un retour à la normale vers le début mars.

cn/www.imazpress.com / [email protected]

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3 Commentaires
Harry
Harry
1 an

Nos élus impuissants,face à cette situation déchets verts , impuissants face aux embouteillages sauf quand ils sont dans l' opposition ils ont les réponses une fois le pouvoir accaparé plus rien .

Templier974
Templier974
1 an

Allons chercher ce compost pour nos jardins, il est gratuit et bien naturel. Dame Nature nous offre un peu d'elle après ce cyclone et tempête.

Ouuuups
Ouuuups
1 an

Et c'est normal pas d'incinerateur,et rien qui fonctionne aux bio gaz,la centrale du port devrait tourner au bio gaz depuis dix,les incinérateurs auraient dû être construit il y a 20ans c'est une honte quand on voit l'état écologique de la réunion