Tribune libre de Karine Lebon, Emeline K/Bidi et Frédéric Maillot

Elisabeth Borne ou zorey koshon dann marmit pwa !

  • Publié le 17 mars 2023 à 06:22
  • Actualisé le 17 mars 2023 à 06:23

Nous ne comptons même plus les outils constitutionnels utilisés par le gouvernement pour nous imposer cette réforme : la procédure accélérée par le recours à l’article 47-1, l'article 44-2 pour restreindre le nombre d’amendements débattus, l’article 44-3 pour déclencher un “vote bloqué” au Sénat, et maintenant le 11ème recours à l’article 49-3 pour museler la représentation nationale. 

Autant de procédures qui prouvent que ce gouvernement se moque de la réalité des Français. 

À chaque utilisation intempestive du 49-3, nous voyons bien que le pouvoir en place est défaillant. C’est un terrible aveu de faiblesse du gouvernement, qui a décidé de passer en force car il n’avait pas de majorité ni à l’Assemblée ni dans la rue. Nous proposons un autre modèle de société que celui imposé par la machine macroniste : c’est pour cela que les Réunionnais nous ont donné mandat. 

Conformément à nos engagements auprès de la population et des syndicats, nous aurions assurément voté contre ce texte, si le 49-3 n'avait pas été imposé. Nous avions d'ailleurs affiché notre profonde opposition à l'Assemblée dès la première lecture et aux côtés des Réunionnaises et des Réunionnais lors des manifestations. Cette réforme détruit notre système social et elle engendre des inégalités criantes, particulièrement pour les femmes. 

Les Outre-mer seront particulièrement impactés par cette réforme. Alors même que la population réunionnaise vit moins longtemps et en moins bonne santé que la moyenne nationale, cette réforme fragilisera et paupérisera nos concitoyens ultramarins. 

Aujourd'hui, nous avons été privés de notre vote. Alors qu'il n'a jamais été plus nécessaire de procéder à une sortie par le haut en instaurant un dialogue social, le gouvernement préfère au contraire porter un nouveau coup à la démocratie. Cela ne devra pas rester sans conséquences. 

Nous utiliserons toutes les alternatives possibles pour faire plier le gouvernement. Les députés déposeront une motion de censure dans les prochaines heures et nous nous mobiliserons pour qu’elle soit adoptée. 

La question du Référendum d’initiative partagée est également sur la table, tout comme la consultation du Conseil Constitutionnel. Cette procédure obligerait définitivement le président de la République à écouter le peuple souverain. Son égo le pousse à tenir une position bien différente de l’intérêt général, auquel il décide de rester sourd.

Malgré la menace de dissolution de l’Assemblée nationale, nous restons déterminés. Si le gouvernement redoute le vote des députés, pour notre part nous n’avons pas peur de la démocratie. Le président de la République peut dissoudre l’Assemblée, il ne pourra pas dissoudre la population. 

En attendant, nou tyinbo nou larg pa !

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