Drame sur la route du littoral

Entre colère et impuissance

  • Publié le 25 mars 2006 à 00:00

La route du littoral a fait deux morts ce vendredi 24 mars 2006. La réaction des acteurs politiques et économiques, comme celle des automobilistes de La Réunion est la même : en venir une fois pour toutes à bout de cette route meurtrière.

Colère, indignation, mise au point... Le terrible drame survenu ce vendredi matin sur la route du littoral choque, à des niveaux différents. Pour Paul Vergès, président du conseil régional, qui se trouve actuellement en métropole, il est urgent que la falaise soit au plus vite sécurisée par la pose de filets. Le président de la Région Réunion fait remarquer que des experts internationaux avaient déjà annoncé des glissements de plaques, avec des éboulis considérables en volume. " C'est la catastrophe, d'où l'urgence d'accélérer la sécurisation " déclare-t-il. Le président de la région souligne qu'une série d'alternatives existe pour contrer le danger permanent que représente la route du littoral : une voie par la mer, par le tunnel ou par la montagne. Il est plus qu'urgent pour lui, que l'Etat rende au plus vite les conclusions des études concernant les alternatives à la route du littoral, et que des crédits exceptionnels soient accordés pour régler cette question. Coïndicence, Paul Vergès a rencontré le mercredi 22 mars 2006, la commissaire au développement régional à Bruxelles pour discuter du prochain Docup. Il affirme avoir réclamé lors de cet entretien, que " la priorité des priorités soit accordée à la route du littoral et les endiguements de ravines ". Enfin, il ajoute que " la région, ne doit pas la cible d'ignorants et de malveillants ". Il s'agit pour Paul Vergès, d'être unis et d'unir les forces face à l'Etat, quelles que soient les convictions politiques, comme pour l'épidémie de chikungunya.
Eric Magamootoo, président de la chambre de commerce et d'industrie de La Réunion a pour sa part écrit ce vendredi au Président de la République, Jacques Chirac, pour attirer son attention sur l'urgence de déclencher " une action et des moyens prioritaires et exceptionnels " pour remédier aux problèmes posés par la route du littoral. Il souhaite que "les moyens pour régler cette situation injuste soient réellement mis en ?uvre, pour qu'une route, que les Réunionnais empruntent tous les jours parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, ne puisse continuer à tuer".
Pour l'ancienne présidente du conseil régional, Margie Sudre, des travaux de grande ampleur et la modification significative des zones les plus dangereuses doivent devenir une priorité. Le député UMP Berthaud Audifax demande également à ce qu'une " solution pérenne " soit trouvée.
La route du littoral restera selon toute probabilité fermée pendant une semaine. Du côté des automobilistes, c'est le ras-le-bol général : 30 ans de route de route du littoral avec un total de 20 morts, c'est trop. Pour d'autres, cette fermeture est synonyme de faillite totale. " C'est 50 à 60% de notre chiffre d'affaires qui sera directement affecté ", déclare, écoeuré, Joël Mongin, président de la fédération nationale des transports routiers (FNTR). Pour bien des entreprises, cette fermeture entraînera des frais supplémentaires. Les convois de camions ne seront pas organisés avant le mercredi 29 mars. Une catastrophe dans un contexte économique déjà affaibli par l'épidémie de chikungunya.
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