[VIDEO] La collectivité accompagne les propriétaires

La Cinor fait la chasse aux 10.000 logements vacants

  • Publié le 19 septembre 2023 à 13:28
  • Actualisé le 19 septembre 2023 à 15:49

Ce mardi 19 septembre 2023, la Communauté d'agglomération intercommunale du Nord de La Réunion (Cinor) a dévoilé son plan pour mettre fin aux logements vacants. En 2022, selon une étude, plus de 10.000 logements étaient vacants sur le territoire de la Cinor, dont 8.000 rien qu'à Saint-Denis. Des logements dont les propriétaires sont aux abonnés absents depuis plus de deux ans. Or, "ces 10.000 logements sont autant d'habitations potentielles dont la population a besoin" indique la Cinor (Photo : sly/www.imazpress.com)

"Nous avons une vraie crise du logement qui s'est installée durablement à La Réunion", déclare Maurice Gironcel, président de la Cinor. "Aujourd'hui, le plus gros problème, ce sont les logements vacants" ajoute-t-il.

"La Cinor ouvre la voie sur la récupération et remise en état des logements vacants. 32.000 aujourd'hui logements vacants à La Réunion", déplore Erick Fontaine, président de la Confédération nationale du logement (CNL) et vice-président de la Cinor. "C'est une crise sociale qui va marquer durablement La Réunion. Il fallait réagir."

- Plus de 10.000 logements sont vacants sur le territoire de la Cinor -

Au 1er janvier 2020, sur le territoire de la Cinor, 73.487 logements privés étaient recensés. 15% d'entre eux, soit 10.716, étaient vacants. 3.388 d'entre eux étaient inoccupés depuis environ deux ans.

81% de ces cases à terre et appartement vacants se trouvent à Saint-Denis, 11% à Sainte-Marie et 8% à Sainte-Suzanne.

"55% des cases à terre vacantes ont une superficie inférieure à 80m2 et 30% sont des T4. Concernant les appartements, 86% ont une superficie inférieure à 80m2" indique la Cinor.

Les quartiers les plus touchés par cette "vacance" de logements : La Ressource, Bois-Rouge, Bagatelle, Deux-Rives, Quartier Français, Saint-Bernard, Bellevue, Foucherolles, Clinique Sainte-Clotilde, et Moufia-Est.

Selon la Cinor, les raisons de l'innocupation de ces logements sont multiples. "Cela peut aller du besoin de travaux, aux difficultés financières, en passant par la mauvaise expérience locative ou encore une succession difficile" indique l'intercommunalité.

- 8.000 logements vacants rien qu'à Saint-Denis -

À Saint-Denis, où plus de 8.000 logements sont vacants, près de 10.000 personnes sont en attente d'un logement. "Ce que nous souhaitons c'est faire du parcours résidentiel. Répondre un peu de façon solidaire", indique la maire Ericka Bareigts. "Notamment pour les plus jeunes et les étudiants."

Grâce aux logements vacants identifiés, la maire du chef-lieu espère débloquer plusieurs logements intermédiaires. C'est-à-dire des logements pour "ceux qui n'ont pas accès aux logements sociaux mais qui n'ont pas un salaire suffisant pour payer un loyer élevé".

L'accompagnement de personnes en recherche de logement sera notamment renforcé concernant les femmes en instance de séparation."Ce travail sur les logements vacants permettra à donner une chance à ces femmes qui ont besoin de se reconstruire" commente Jean-Max Boyer, maire adjoint à Saint-Denis et délégué au logement.

- Accompagner les propriétaires -

L'intercommunalité va aussi dédier un accompagnement spécifique aux propriétaires désirant remettre leurs biens en location. Les conseillers de l'Adil (Agence départementale d'information sur le logement), leur proposeront "un pannel de solutions" souligne la Cinor.

"Pour nous, c'est un travail gagnant-gagnant car dans ces logements vacants, nous avons en grande partie des co-propriétés et cela va permettre de rencontre ces propriétaires en question" explique Erick Fontaine

Si de grosses rénovations sont nécessaires dans ces logements, "la Cinor interviendra avec l'Anah (Agence pour l'habitat) et Action logement pour accompagner les propriétaires", indique-t-il.

"L'éligibilité de chaque propriétaire aux aides et aux primes sera évaluée au cas par cas" précise la Cinor.  Ces derniers pourront bénéficier d'un dispositif d'intervention en cas de loyers impayés.

A noter que si le ou la propriétaire refuse l'accompagnement de la Cinor en vue d'une (re)mise sur le marché de son logement inoccupé, il devra dès le 1er janvier 2024 s'acquitter d'une taxe sur les logements vacants, dès la première année de vacance.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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