Suite à une nouvelle réunion entre planteurs et industriels ce mardi 28 juin 2022, la mobilisation se durcit. Aucun accord n'a encore été trouvé, malgré certaines avancées, et les agriculteurs comptent bien se faire entendre. La journée de mardi s'est d'ailleurs terminée par un blocage de la route du Barachois, entrainant de grosses difficultés de circulation. Le mouvement pourrait se durcir encore ce mercredi (Photo rb/www.ipreunion.com)
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La Chambre d'Agriculture de La Réunion fait part de la feuille de route et les propositions concernant la convention canne pour 2022-2027.
"A l’heure où la convention canne est rediscutée, la situation est critique.
Depuis 2017, la production peine à dépasser les 1,5 million de tonnes et le moral des planteurs n’a jamais été aussi bas. La crise ukrainienne vient rajouter une difficulté supplémentaire avec une flambée du prix des intrants, notamment les fertilisants et le carburant qui atteignent des niveaux record. Dans ce contexte, la Chambre d’Agriculture est pleinement mobilisée aux côtés des planteurs et syndicats. La canne reste le pivot de l’agriculture réunionnaise, support de diversification par le revenu garanti qu’elle apporte notamment en cas d’accident climatique. La canne est aussi la clé de voûte de nombreuses industries dont le sucre, le rhum et l’énergie qui dégagent de nombreuses valeurs ajoutées pour le territoire. Le message fort qui est adressé aujourd’hui est que le planteur constitue le maillon faible de cette chaîne et que si ce maillon venait à céder, c’est toute l’industrie associée qui serait fragilisée avec des conséquences terribles sur l’emploi.- Le rhum +32% -
Le marché du rhum est un marché en forte progression depuis plusieurs années : + 32% sur la production réunionnaise en 8 ans. Il génère chaque année toujours plus de valeur ajoutée pour l’île de La Réunion sans que le planteur en bénéficie directement. Pourtant : sans canne, pas de mélasse locale. Sans mélasse locale, pas de rhum IGP. La revendication d’obtenir une augmentation du prix de la mélasse répercutée sur le revenu du planteur est totalement légitime.
NOUS SOUHAITONS :
- Une augmentation de 2,5 euros par tonne de canne financée par une augmentation de la mélasse à 157 €/t au lieu de 110 €/t (10 millions d’euros de chiffre d’affaire par la vente de mélasse) ;
- Une meilleure redistribution des recettes avec l’objectif de dégager 4 millions pour les planteurs. À l’heure où l’État a acté la conversion 100% biomasse des centrales thermiques du Gol et de Bois Rouge, le prix de la biomasse locale doit faire l’objet de toutes les attentions, il serait impensable de payer plus chère une matière première importée plutôt que de valoriser une matière première locale.À l’heure où l’État a acté la conversion 100% biomasse des centrales thermiques du Gol et de Bois Rouge, le prix de la biomasse locale doit faire l’objet de toutes les attentions, il serait impensable de payer plus chère une matière première importée plutôt que de valoriser une matière première locale.
- Le sucre -
Depuis la fin des quotas en 2017, les prix du sucre ont plongé. Cependant, la conjoncture semble aujourd’hui plus favorable avec des prix qui ont retrouvé leur niveau d’avant réforme et qui devraient encore augmenter.C’est le moment pour les planteurs de pouvoir enfin bénéficier d’une augmentation significative de la rémunération liée au sucre. Non seulement les sucres blancs mais aussi et surtout les sucres spéciaux à plus forte valeur ajoutée dont l’État a garanti sa volonté de protéger ce marché par une clause de sauvegarde. Les évolutions des prix du sucre brut sont claires. Il faut réfléchir à un calcul de cette prime en considérant un seuil plus bas pour le sucre blanc et développer une rémunération en adéquation avec le marché des sucres spéciaux.
NOUS SOUHAITONS :
- Revoir l’article 10-d en fixant le seuil à 404 €/t ;
- Intégrer dans le prix, la moyenne du prix du sucre blanc et des sucres spéciaux- La mécanisation -
La pénurie de coupeurs de canne a contraint de nombreuses exploitations à adopter la coupe longue machine avec les coupeuses péï. Malheureusement, cette transition s’effectue dans la douleur avec des pertes de richesse et donc de revenu considérable pour les planteurs. L’avenir de la filière canne est aujourd’hui conditionnée à une solution pour permettre à ces agriculteurs de maintenir leur revenu notamment en garantissant qu’aucun planteur n’ait à rembourser en fin de campagne l’avance de 30 euros payée par les industriels. Dans ce contexte, la revendication historique d’un prix plancher de 35 euros est maintenue. L’échéance qui est devant nous est décisive. En aucun cas, les planteurs ne pourront accepter que la canne ne soit qu’une variable d’ajustement des industries florissantes qui se sont développées autour d’elle. Pour continuer à assurer le succès des rhums réunionnais et le rayonnement de la production sucrière et énergétique de l’île, il est impératif de sanctuariser la production de cette matière première essentielle.
Cette convention 2022 – 2027 doit être un véritable électrochoc pour le revenu du planteur afin de donner un nouvel élan à la filière et assurer ainsi sa pérennité.- L'énergie -
Depuis des années, nous avons minimisé le rôle de la canne dans le mix énergétique. Elle participe à l’autonomie énergétique de l’île et contribue à réduire notre dépendance au pétrole et au charbon. De ce fait, elle mérite d’être mieux valorisée surtout dans un contexte de flambée des prix du fret maritime, d’inflation et d’incertitude associée aux crises successives. Sans canne à sucre c’est près de 9% de production en moins dans le mix électrique de l’île..
Nous souhaitons que :
- La CRE revalorise la bagasse pour accompagner la croissance de la consommation énergétique ;
- L’industriel Albioma contribue au revenu du planteur par un complément de prix. -
La présidente de Région, Huguette Bello s'est rendue à la mobilisation des planteurs devant la Préfecture.
Elle apporte ainsi son soutient aux agriculteurs.
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D'après un syndicat, "il ne devrait pas y avoir de blocage aujourd'hui".
La mobilisation des planteurs pour la nouvelle convention canne se poursuit dans l'attente d'une rencontre avec le Président Général d'Albioma et des propositions de Tereos qui devrait avoir lieu jeudi 30 juin. "Les planteurs sont toujours présents dans les jardins de la préfecture mais aucune opération de barrages filtrants ou d'opération escargot ne devraient avoir lieu" assure Loïc Cadet, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de La Réunion. "Les quatre représentants des intersyndicaux sucriers sont aujourd'hui en réunion de travail afin de peaufiner leur rencontre avec les industriels ce jeudi", précise-t-il.
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Bonjour, nous ouvrons ce live pour suivre la mobilisation des planteurs ce jour.
À propos
Si les planteurs ont obtenu quelques avancées, notamment la mise en place d’une clause de revoyure, certains points de tension sont toujours au point mort. Les syndicats dénoncent notamment la volonté de Tereos de créer un prix moyen du tonnage en faisant une moyenne de différents chargements. "Tereos veut venir sur la plateforme, prendre plusieurs chargements de cannes et faire un prix moyen sur un chargement mélangé, suite à leur analyse. Mais pas tous les planteurs travaillent de la même manière. Moi je veux être payé pour mon chargement, pas pour celui de mon voisin" a dénoncé Dominique Clain, président de l’UPNA. Les planteurs réclament un prix de 35 euros la tonne pour une richesse en sucre de 12,80.
L’industriel doit désormais avancer de nouvelles propositions, ce mercredi ou jeudi, aux agriculteurs. Une nouvelle rencontre doit aussi se tenir jeudi. En attendant, les syndicats sont déterminés à continuer la mobilisation tant qu’aucun accord n’a été signé.
Planteurs et tracteurs sont toujours présents devant la préfecture. Après une première mobilisation la semaine précédente, où les agriculteurs ont organisé une opération escargot depuis l’est et le sud de l’île, se positionnant devant le Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS), les syndicats ont appelé à la mobilisation ce lundi.
Un rassemblement a donc été organisé dans les jardins de la préfecture, avec discours et barbecue au menu. Les tracteurs, toujours stationnés devant le CTICS, ont été déplacés devant la préfecture, où certains ont passé la nuit en attendant la rencontre de ce mardi.
A l’issue de cette nouvelle réunion qui n’a pas abouti, des tracteurs ont été positionnés devant la caserne Lambert pour créer un barrage filtrant. Face à la déviation mise en place par les forces de l’ordre, les engins ont finalement été déplacés sur la route face à la préfecture. Ce blocage a créé de fortes difficultés de circulation dans le chef-lieu, notamment sur la Route du littoral en direction de Saint-Denis.
Le barrage a finalement été levé en début de soirée. Reste à voir quelles actions prévoient désormais les agriculteurs.
Total soutien aux agriculteurs. " Croire et blaguer" un parti la famille, tonton cousin frère cousine, demande à manifester devant la région. C'est vraiment irresponsable et grave.