Alors que la question de l'emploi n'a jamais été aussi brûlante dans notre département, l'AFPAR, leader de la formation professionnelle à La Réunion, constitue l'une des principales passerelles aujourd'hui à la Réunion. Si la crise impacte certaines filières, d'autres en revanche ont le vent en poupe, selon Radio Festival.
Avec 50 ans d'existence, l'AFPAR continue aujourd'hui d'être leader en matière de formation professionnelle des adultes, qu'il s'agisse d'accéder à un emploi ou d'orchestrer une reconversion professionnelle, indique Radio Festival. Avec un budget de 18 millions d'euros par an, financée à 87,5% par la Région, l'AFPAR accueille, en effet, chaque année 2 500 stagiaires à travers ses 4 centres et ses 10 filières professionnelles.
Alors que La Réunion vit une crise sociale intense basée notamment sur le manque d'accès à l'emploi, des organismes comme l'AFPAR sont forcément regardés de près. Selon Philippe Kon-Sun-Tack, chargé de direction et responsable de formation, les chiffres reflètent la crise: "Il y a trois ans, on avait 53% de stagiaires qui accédaient à un emploi, aujourd'hui, on est tombé à 40%", a-t-il expliqué à Radio Festival. Reste que si certaines filières sont en panne, à l'image du BTP, d'autres fonctionnent très bien et conduisent de manière quasi-certaine à un poste. "La profession de secrétaire assistante médico-sociale est très recherchée. On a actuellement un taux de 98% d'accès à l'emploi après formation", souligne Philippe Kon-Sun Tack. Idem pour des formations telles que l'assistance ressources humaines, les métiers liés à l'informatique ou encore l'horticulture.
Toutefois, les responsables de l'AFPAR sont extrêmement préoccupés de la perte des valeurs de l'entreprise par les jeunes générations. Avec une moyenne de 25 ans, la plupart des candidats aux formations sont plus jeunes qu'en France métropolitaine, ce qui induit la nécessité de les adapter au monde du travail. Il existe, pour cela, un module dit de pré-professionnalisation. D'une durée de 14 semaines, cette phase de la formation s'attaque aux problèmes liés à l'inadaptation du candidat au monde professionnel (erreur d'orientation, attitude, prise de conscience de ce qu'est le monde du travail, tenue vestimentaire, ponctualité, etc.).
A l'issue de cette phase, qui comprend un passage en entreprise, le candidat est capable de se faire une idée de ce qui l'attend. Restera enfin à démontrer sa motivation à accéder à l'emploi. Pour cela l'AFPAR a mis en place une formation obligatoire aux techniques de recherche d'emploi: savoir écrire un CV, une lettre de motivation, ou encore passer un entretien.
Enfin, si les responsables de l'AFPAR se disent fiers de leurs résultats, ils n'en sont pas moins inquiets pour l'avenir. La crise économique pourrait bien signifier un gel des budgets, notamment de la part de la Région, son principal financeur, note Radio Festival.
