Du 30 janvier au 2 février 2023 se tient la 11ème édition du Forum réseaux et carrières au féminin. Cet évènement à destination des femmes, uniquement est 100 % dédié à l’emploi dans les secteurs industriels, technologiques et scientifiques. Ce forum propose divers ateliers et des entretiens professionnels aussi bien en présentiel que de façon digitale. Ce rendez-vous est ouvert à toutes, de l’Hexagone à l’Outre-mer. (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)
Ainsi, les Réunionnaises peuvent y participer comme leurs homologues qui vivent sur le territoire métropolitain. Cet évènement est organisé par l’association « Elles Bougent ». En tout, une centaine d’entreprises partenaires ont posté des offres d’emplois, de stages en alternance. Que ça soit à la Réunion ou dans l’Hexagone.
Comme l'affirme Amel Kefif, directrice générale de l’association « Elles Bougent », « les étudiantes, les diplômées, les femmes en reconversion professionnelle peuvent y participer ».
Au programme de ce forum : des ateliers sur comment rédiger son CV et sa lettre de motivation, négocier son salaire à l’embauche, les bonnes pratiques pour rechercher un emploi, ou encore des ateliers animés par des « marraines », c'est-à-dire des femmes issues de différents secteurs d’activités qui parlent de leur métier.
Amel Kefif souligne que plus de 1.000 candidates se sont déjà inscrites sur le forum à travers la France entière pour avoir un entretien avec des recruteurs. « C’est la première fois que l’on propose une formule hybride, c’est-à-dire avec à la fois des ateliers, des entretiens en présentiel, mais aussi en version digitale (sur internet) » ajoute-t-elle. Pour ce qui est de la partie du forum qui se tient en présentielle, cela va se passer le 2 février à Nanterre, à Ynov Campus. La version digitale se déroulera sur deux jours les mardi 31 janvier et mercredi 1er février sur la plateforme Seekubee.
En ouvrant ce forum aussi bien à des candidates dans l’Hexagone que dans les Outre-mer, l’association permet à toutes les délégations de "Elles Bougent" installées en France de proposer des offres de la part d’entreprises partenaires. Des opportunités professionnelles sont donc à la portée des candidates dans plusieurs régions.
Des industries réunionnaises ont posté plusieurs offres sur la plateforme prévu à cet effet pour le forum, assure la directrice de l'association. Elles ont besoin d’équipes mixtes, avec des femmes qui occupent des postes de cadre ou non, des postes de management. Les besoins sont identiques que celles dans l’Hexagone, explique-t-elle.
En organisant cet évènement, l’association veut « permettre de déconstruire les stéréotypes autour des métiers techniques, scientifiques. C’est important, les filles abandonnent souvent les mathématiques et la science à l’école. On veut leur faire comprendre que ce sont des métiers passionnants et que ce sont des secteurs d’activité qui permettront d’avoir un métier épanouissant et qui n’est pas réservé qu’aux garçons. Le besoin est le même en France que dans d’autres pays ».
A travers ce rendez-vous, "Elles Bougent" attend une « une prise de conscience » de la part des femmes.
Amélie Kefif souligne également que lorsque le forum a été proposé pendant la crise sanitaire avec une version 100 % digitale, « La Réunion y a vivement participé ». C’est pourquoi elle espère à nouveau une vive participation des Réunionnaises, qu'elles soient installées dans l'île ou sur le territoire hexagonal.
- Féminiser les emplois -
Par ailleurs, comme elle tient à le mettre en perspective « il y a un besoin d’attirer des talents féminins dans le secteur de l’industrie ».
« C’est important qu’elles s’insèrent. Avec une équipe mixte, cela permet d’apporter et de répondre à différentes spécificités de projets. Avoir des femmes dans ces secteurs est un facteur important. Elles doivent participer à des projets, et les équipes ne doivent pas être que masculine. Par exemple, elles vont pouvoir apporter leur avis pour la création d’une voiture, qui n’a pas forcément été pris en compte par une équipe composée d’homme uniquement », expose Amel Kefif.
Selon elle, "cela peut être bénéfique ; on répond à la demande des entreprises qui veulent les attirer et qui sont en manque de talents féminins", et les entreprises sont soumises à la loi Rixain.
Le ministère du Travail, du plein emploi et de l'industrie note sur son site : selon l’article 14 de la loi Rixain, datant de décembre 2021, il y a « une obligation de représentation équilibrée entre les femmes et les hommes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des grandes entreprises, accompagnée d’une obligation de transparence en la matière. Ces obligations concernent toutes les entreprises d’au moins 1 000 salariés pour le troisième exercice consécutif ». Cette loi vise à « accélérer l’égalité économique et professionnelle ».
Les entreprises ont jusqu’au 1er mars 2026 pour atteindre « un objectif d’au moins 30% de femmes et d’hommes cadres dirigeants et d’au moins 30% de femmes et d’hommes membres d’instances dirigeantes ».
« Il faut donc féminiser les emplois ! Lorsque l’on fait le bilan de nos actions, les femmes nous disent ensuite qu’elles ont pris conscience que le champ de possibilité et d’orientation est plus large pour elles » nous dit Amel Kefif.
- De la mixité pour plus de performance -
Au-delà de la tenue de ce forum, les différents écarts qui existent entre hommes et femmes sont aussi à mettre en perspective, en matière d’emploi, de carrière. « Si les écarts se réduisent au fil des années, il y a encore des différences de salaires entre les hommes et les femmes par exemple », déplore la directrice générale de l'association "Elles Bougent".
D’après les chiffres de l’Insee, en 2019 le revenu salarial des femmes reste inférieur en moyenne de 22 % à celui des hommes contre 28 % en 2000.
« Aussi, certains postes se féminisent tout comme les secteurs d’activités. Mais il y aussi des secteurs qui sont très féminisés et qui demandent à attirer également des hommes, comme par exemple dans l’administration ou le médical », nuance-t-elle. Elle poursuit qu’« il faut une mixité dans tous les secteurs pour permettre plus de performance au travail ».
- Les femmes et l'emploi –
D’après des chiffres du marché du travail du 4ème trimestre 2022, relayés par la préfecture sur son site, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’établit en moyenne sur le trimestre à 119.080.
"Ce nombre baisse de 0,3 % sur le trimestre (soit – 400 personnes) et de 6,1 % sur un an", précise la préfecture. Dans la France entière, ce nombre baisse de 3,6 % ce trimestre ( – 9,3 % sur un an). Dans le détail, à La Réunion sur un trimestre, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A diminue de 0,2 % pour les hommes (–6,6 % sur un an) et de 0,5 % pour les femmes (–5,5 % sur un an).
Pour plus d'informations ou pour s'inscrire sur le forum, rendez-vous sur le site de Elles Bougent.
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