Alors qu'un agent du centre de détention du Port dénonce l'inaction de sa hiérarchie après avoir subi des insultes jugées comme racistes de la part d'une supérieure, la direction se défend ce jeudi 3 octobre 2024. Elle assure que "tous les agents concernés et la cheffe de service ont été reçus en mai 2024 par la direction de l’établissement" et qu'un "rappel des obligations d’impartialité, de probité a été adressé par courrier à la cheffe de service concernée". Elle estime par ailleurs avoir respecté les "règles de déontologie" (Photo www.imazpress.com)
"En avril 2024, trois agents du centre de détention du Port se sont plaints du comportement de la cheffe d’un service administratif dont un agent qui évoque des propos racistes tenus à son encontre. Les versions des uns et des autres différaient, cependant la cheffe de service a reconnu s’être emporté à l’encontre d’un agent de son service et avoir des tenus des propos qui pouvaient être mal interprétés" affirme la direction du centre pénitentiaire, au lendemain de la publication de notre article.
A l’issue de cette réunion, "un rappel des obligations d’impartialité, de probité a été adressé par courrier à la cheffe de service concernée" explique la direction. "Ce rappel formalisé et notifié à l’intéressée est conforme aux règles de déontologie qui s’imposent à tous les agents de l’administration pénitentiaire, en conformité avec le code pénitentiaire. Un entretien de cadrage a également été mené par sa hiérarchie" assure-t-elle.
Pour rappel, Antoine* dit avoir reçu une insulte xénophobe de la part de sa supérieure, et avoir été bousculé par un autre collègue. La collègue en question aurait insulté de "bande de singes" le plaignant ainsi que plusieurs autres agents, tandis "qu'un ami de cette collègue l'a frappé dans le torse quelques jours plus tôt" affirme-t-il.
Il réfute la réponse de la direction, assurant qu'"aucun agent n'a été convoqué chez Mr le directeur". "Je reste sur ma position et souhaiterait être confronté au directeur" dit-il.
FO Justice, qui s'est emparé de l'affaire, et la victime affirment qu'aucune confrontation n'aurait été organisée entre les deux parties. Le syndicat assure par ailleurs que dossier "n'a pas été remonté à Paris". "Rien n'a été reçu, c'est donc resté au niveau local. Entre-temps, la collègue accusée est partie en arrêt maladie, puis s'est faite muter à Angers" dénonce Stéphane Difernand, secrétaire national de FO Justice du centre de détention du Port.
Interrogée sur si, oui ou non, un rapport avait été transmis au national, la direction n'a pas répondu à cette question dans la réponse adressée à Imaz Press ce jeudi.
Concernant l'agression physique, pour laquelle Antoine a porté plainte, la direction écrit : "En juin 2024, un agent du centre de détention du Port a eu une altercation avec un autre agent. Deux autres agents étaient présents au moment des faits. Trois agents ont fait remonter l’incident à la direction de l’établissement sauf l’agent concerné."
"Aucun des témoignages ne laissait entendre l’existence d’une agression physique. La nature des propos rapportés n’était pas non plus de nature à laisser envisager des suites administratives" affirme-t-elle.
Pour Antoine, "ce n'est pas une altercation mais une agression physique, d'ailleurs une plainte a été déposée" rappelle-t-il.
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