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Agriculture

La FDSEA et les Jeunes agriculteurs démissionnent du centre technique de la canne et du sucre

  • Publié le 26 octobre 2022 à 15:47
  • Actualisé le 26 octobre 2022 à 19:22
Canne à sucre

La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et les Jeunes agriculteurs annoncent ce mercredi 26 octobre 2022 leur démission du centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS). Une décision qui a été prise "compte tenu de la position de Tereos et des membres qualifiés au sein du CTICS et de leurs méthodes de passage en force pour la validation des protocoles en défaveurs des planteurs" note la FDSEA. "L'avis des planteurs n'est que trop peu pris en compte" déplorent leur part les Jeunes agriculteurs (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)

Selon Dominique Gigan, le président de la FDSEA , la situation ne pouvait pas continuer ainsi car les décisions n'étaient pas prises de manière égales. "La prise de décision n'est pas égale, puisque le nombre de membres au sein des deux groupes, dont la FDSEA et le Tereos n'est pas le même. Nous en avions tout simplement marre de voir toujours les mêmes protocoles validés. D'autant plus lorsque ce sont des décisions prises en défaveurs des planteurs", explique-t-il.

Guillaume Sellier, président des Jeunes agriculteurs estime qu'il y a "un réel questionnement de la profession sur la parité et la neutralité du CTIS". Il ajoute : "dernièrement, de nombreuses décisions ont été prises sans validation préalable des planteurs alors que (le CTICS) est censé représenter industriels et planteurs au même niveau. Ce n'est pas le cas aujourd'hui".

Ces démissions arrivent alors que les salariés du CTICS ont débrayé ce mardi pour protester contre les insultes qui, selon eux seraient proférés à leur encontre par certains planteurs. Les salariés ont obtenu que des sanctions soient immédiatement prononcées contre les agriculteurs qui les insulteraient.

Cette nouvelle affaire épisode est l’un des nouveaux épisodes de cette campagne sucrière 2022 qui a été marqué par de multiples incidents et notamment une campagne sucrière retardée.

-Un conflit sans fin-

En mai dernier, deux mois avant le début de la campagne sucrière, la convention 2022-2027 n’était toujours pas signée et les négociations avec les industriels même pas débutées. Dans un contexte où la richesse en sucre et le prix de la canne baissait, la Chambre d’agriculture avait tiré la sonnette d’alarme. Une enveloppe de 14 millions d’euros avait d’ailleurs été débloquée à destination des agriculteurs.

Le 31 mai 2022, une réunion a lieu au CTICS (Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre) situé à la Providence, entre planteurs et industriels. Malheureusement, une nouvelle fois, le comité paritaire de la canne et du sucre (CPCS) n’arrive pas à se mettre d’accord. Les industriels demandant des aides supplémentaires à l’État, alors qu’une enveloppe de 28 millions d’euros leur avait déjà été accordée. De là, s’installe un climat de tension entre planteurs et industriels, notamment Tereos. Le dialogue est au point mort. Chaque semaine une nouvelle réunion, mais chaque semaine aucune avancée dans les négociations.

Le 21 mai 2022, la mobilisation des planteurs, qui jusque-là assistaient aux réunions, prend un nouveau tournant. Ce jour-là, un mardi, plusieurs convois de tracteurs ont fait route vers le CTICS à Saint-Denis. Pour la première fois, Région et Département étaient présents lors de la réunion de négociation entre planteurs et industriels. Suite à cette mobilisation, les agriculteurs ont été reçus en préfecture le lendemain pour tenter de trouver une solution. leur sortie, l’intersyndicale s’était dite satisfaite de l’appui apporté par l’État. “L’État a joué son rôle mais Tereos ne fait aucun geste”, expliquait Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture. C’est ce jour qu’il est également décrété, que chaque réunion se déroulerait désormais en préfecture.

Le lundi 27 juin, le mouvement prend encore de l’ampleur. La vingtaine de tracteurs stationnés devant le CTIS descendent vers les jardins de la préfecture. Planteurs, État, Région, Département son tous d’accord sur un point, ” il faut qu’un accord soit trouvé “, disait Serge Hoareau, représentant du Conseil départemental.

Le jeudi 30 juin, alors que les discussions avec Albioma avancent et l’État, du côté de Tereos, les discussions sont au point mort. L’industriel n’étant d’ailleurs pas présent physiquement lors de cette réunion. Une absence que l’intersyndicale avait déclarée comme ” un manque de respect “. Et alors que les représentants étaient en réunion, plusieurs tracteurs avaient pris la route direction le Département afin de réclamer l’aide et le soutien des conseillers et du président, Cyrille Melchior.

Mardi 5 juin, journée cruciale pour les planteurs. Une nouvelle réunion se tient avec les planteurs, alors que la campagne aurait déjà dû commencer. Malheureusement, aucune avancée significative n’a été faite et la convention canne toujours pas signée.

Le vendredi 8 juillet, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et son ministre délégué sont à La Réunion. Une réunion a eu lieu entre les deux représentants de l’État, les industriels et les planteurs, mais la réunion tourne mal, toujours pas de négociations en vue. Le lendemain, c’est seulement avec un membre du cabinet du ministre Gérald Darmanin qu’ils s’entretiennent. Une énième journée marquée par un échec des négociations. Cependant, “grâce à un engagement des ministres, une solution a été proposée, permettant de garantir le maintien du prix de la tonne de canne de référence à 40,07 euros”.

Ce n'est que le mercredi 13 juillet, veille de fête nationale, qu’à 16h30, la convention canne 2022-2027 est signée, en présence des représentants syndicaux, des collectivités, des industriels mais également de Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer en visio.

Puis, en août dernier, suite à un conflit entre les salariés de l'usine sucrière de Bois-Rouge et Tereos, les planteurs n'ont pas pu livrer leurs cannes pendant huit jours. Impactés par ce mouvement social, ces derniers ont décidé d'aller livrer eux-mêmes leur chargement à l'usine du Gol à Saint-Louis.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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