(Photo ma.m/www.imazpress)
À l’occasion du centenaire de la société des Membres de la Légion d’Honneur (SMLH), et à quelques jours des commémorations du 11 novembre, la flamme du Soldat inconnu fait escale à La Réunion. Ce mardi 25 octobre 2022, c’est lors d’une cérémonie d’accueil à la base aérienne 181 de Sainte-Marie que la flamme est arrivée sous bonne escorte.
La venue de la flamme sur notre île est une première. La Réunion est d’ailleurs le seul département ultramarin à accueillir officiellement la flamme.
Jean-Pierre Dromard, ancien militaire de carrière et ancien combattant souligne l’importance de la présence de cette flamme à La Réunion. « L’importance c’est l’histoire de la flamme », dit-il. « C’est un hommage important aux anciens combattants ultramarins. »
« Ce qui est important c’est aussi la présence de ces jeunes », explique Jean-Pierre Dromard. Pour cet ancien adjudant-chef de l’armée, ému par la cérémonie, l’important, c’est la transmission de ce devoir de mémoire. « Il est nécessaire d’avoir des moments forts dans notre nation ».
« La génération actuelle n’a pas connu les guerres et donc c’est très important de dire que cette liberté que nous avons est représentée par la flamme ».
- Une flamme, signe de transmission avec la jeunesse -
Ary Langenier, président de la section Réunion de la SMLH, nous explique que « la flamme a été transportée dans une lampe tempête », confectionnée par les jeunes de la Chambre des métiers de l’URMA de Sainte-Clotilde.
Mathias Maldat, 25 ans, fait partie de ces jeunes qui ont accompagné la flamme du Soldat inconnu à La Réunion. Il a également participé à la confection du socle sur lequel la flamme du Soldat inconnu repose. « Pour moi, on met La Réunion en avant et cela représente tous les morts qu’il y a eu durant la guerre. »
Alba a 18 ans et fait partie de l’association de porte-drapeaux de La Réunion. « L’importance de la flamme pour moi c’est de commémorer les soldats partis à la guerre pour la France. »
La présence de jeunes ce mardi matin à la base aérienne est très importante, aux yeux des autorités. « Les jeunes doivent avoir conscience de notre héritage historique », note le préfet, Jérôme Filippini.
- La flamme du Soldat inconnu honoré dans les 24 communes de l’île -
Jérôme Filippini a présidé la cérémonie d’accueil officiel de la flamme du Soldat inconnu. Pour lui, « accueillir cette flamme est quelque chose de magnifique ».
Pour Karine Lebon, "jamais oubli, jamais indifférence, pour tous les soldats de la Grande Guerre, et ce sans exception aucune. Tel est le message véhiculé par la flamme du soldat inconnu qui brûle depuis le 11 novembre 1923. Ainsi son arrivée à La Réunion était symboliquement très importante". "C’est une fierté de voir que les jeunes Réunionnaises et Réunionnais pourront rendre hommage à leur mémoire", ajoute la députée.
Le député Jean-Hugues Ratenon évoque "un évènement de portée symbolique mais ô combien important pour une transmission de notre histoire à la jeunesse mais aussi un devoir de mémoire et de reconnaissance pour ces milliers de Réunionnais partis aux fronts pour défendre la France et dont 1.450 ne sont jamais revenus". "La présence de cette flamme est d’autant plus essentielle que la Réunion est le seul territoire ultramarin à l’accueillir", ajoute-t-il. "Avec les guerres actuelles, les tensions dans plusieurs coins du globe, il y a toujours des soldats qui tombent sous les balles, les bombes, les mines, … Nous devons toujours être reconnaissant et ne jamais oublier que si nous sommes dans un pays libre aujourd’hui, nous le devons à ces hommes courageux qui ont payé le prix fort, le prix de leur vie", conclut Jean-Hugues Ratenon.
Philippe Naillet, député, a assisté à la récupération de la Flamme du Soldat inconnu par la Délégation Réunionnaise à l’Arc de triomphe. "C’était un moment très solennel. Cette flamme est hautement symbolique, elle est la mémoire de tous les soldats morts pour la France, durant la Première Guerre mondiale", dit-il. "La présence de la flamme sur notre île sera l’occasion de sensibiliser nos jeunes aux valeurs de la République française et de rendre hommage aux soldats réunionnais tombés pour la France."
Dans un premier temps, la flamme va parcourir les 24 communes de l’île avec trois temps forts. Le premier, le 30 octobre avec l’ascension de la flamme au Piton des Neiges. Ensuite, le 10 novembre à Bras-Panon pour l’organisation d’activités consacrées à la solidarité inter-culturelle et au devoir de mémoire, et le 11 novembre à Saint-Denis pour la célébration de l’armistice.
« Derrière ces symboles, il y a quelque chose d’important », dit-il. « Nous honorons nos morts. » À La Réunion, 1.700 soldats sont tombés pour la France.
« C’est un moment de mémoire et de construction d’avenir », conclut le Préfet.
- Mais qui est ce Soldat inconnu ?
En 1921, après la Première Guerre mondiale, la tombe d’un soldat inconnu mort pour la France est installée sous l’Arc de Triomphe afin d’honorer les soldats tombés pour défendre la France et parvenir à la victoire.
Afin que ce soldat inconnu et pourtant très célèbre ne meure une seconde fois, victime de l’oubli et de l’indifférence, sa tombe est enrichie d’une flamme allumée depuis le 11 novembre 1923.
L’idée d'un hommage à un soldat inconnu est pour la première fois évoquée par François Simon, le président du Souvenir français en 1916 : "Pourquoi la France n’ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon à l’un de ses combattants ignorés, mort bravement pour la patrie ?" se demande-t-il.
Le choix de la désignation de ce soldat aura lieu à Verdun, la veille de la commémoration de l'armistice. Le 10 novembre 1920, Auguste Thin, un jeune soldat de 21 ans doit désigner le futur symbole. Devant lui, huit cercueils de poilus non identifiés, tous morts au combat. Ils ont été exhumés dans huit régions du front à la demande d'André Maginot, ministre des Pensions. Le jeune homme hésite avant de déposer son bouquet sur le sixième cercueil.
Une fois choisit, le cercueil du soldat inconnu quitte donc Verdun en direction, de Paris, sous l’Arc de Triomphe.
Depuis, le lieu est le théâtre de cérémonies d’hommages aux victimes de ce conflit et accueille le reste de l’année des millions de visiteurs.
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