Cette part est l'une des plus élevée de France

La Réunion : huit habitants sur dix sont nés dans l'île

  • Publié le 3 octobre 2022 à 15:44
  • Actualisé le 3 octobre 2022 à 16:00

Ce lundi 3 octobre, l’Insee de La Réunion organisait une conférence de presse portant sur la population de La Réunion selon le lieu de naissance depuis 1990. Selon le dernier rapport, la part des natifs dans la population diminue. En 2018, huit habitants sur dix de La Réunion y sont nés. C’est la deuxième région française qui regroupe la part la plus élevée de personnes natives dans sa population. Toutefois, comme dans la plupart des autres régions, la part de natifs recule en 30 ans, sous l’effet des migrations. Les natifs de l’Hexagone forment les deux tiers de la population qui n’est pas née à La Réunion. Très peu d’étrangers et d’immigrés résident sur l’île. Nous publions ci-dessous le communiqué de l'Insee. (Photo photo RB imazpress )

LA PART DES NATIFS DANS LA POPULATION DIMINUE,  MAIS DEMEURE ÉLEVÉE 

Entre 1990 et 2018, l’accès à l’emploi progresse nettement pour les personnes nées à La Réunion, en lien avec la forte élévation de leur niveau de formation. Ils accèdent aussi plus souvent à des postes de cadres ou de professions intermédiaires. Cependant, leur taux d’emploi reste inférieur à celui des natifs de l’Hexagone. Pour ces derniers, le taux d’emploi stagne, tandis qu’il recule pour les natifs de la zone océan Indien proche de La Réunion (Mayotte, Madagascar, Maurice, Comores).  

Saint-Denis est la plus cosmopolite des communes de l’île, accueillant une plus forte part de natifs de la zone océan Indien et de l’Hexagone. Les communes du Sud-Ouest sont particulièrement attractives dans les années 2010 pour les natifs de l’Hexagone, alors que c’est le cas de Saint-Denis et Saint-Benoît pour les natifs de la zone océan Indien. 

- Huit habitants de La Réunion sur dix y sont nés -

La population vivant à La Réunion est composée en très large majorité de personnes qui y sont nées : 706.000 natives et natifs sur les 856.000 habitant·es en 2018, soit 82,5 % des habitants de l’île. La Réunion est la deuxième région de France où la part de natifs parmi ses habitants est la plus élevée derrière la Martinique (84,4 %) et devant la Guadeloupe (80,6 %). 

La part de natifs est beaucoup plus faible en Guyane et à Mayotte, en lien avec une forte immigration. En France métropolitaine, elle est supérieure à 70 % dans seulement trois régions : les Hauts-de France, Grand Est et la Normandie. À l’opposé, la part de natifs est inférieure à 60 % dans les régions méridionales attractives de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse et Occitanie, ainsi qu’en Île-de France et en Centre- Val de Loire. 

À La Réunion, les deux tiers des personnes qui ne sont pas nées sur l’île sont nées dans l’Hexagone : elles forment 11,6 % de la population en 2018. Les natifs de Mayotte et de pays de l’océan Indien proches de La Réunion (Madagascar, Maurice, Comores) représentent 4,5 % de la population réunionnaise. Souvent installées de longue date, les personnes nées à Madagascar sont les plus nombreuses (2,3 %). Les 9 100 natives et natifs de Mayotte représentent 1,1 % des habitants de La Réunion. Parmi l’ensemble de ces natifs de la zone OI (Mayotte et pays proches), 82 % sont de nationalité française.

- Un couple sur cinq unit des personnes de lieux de naissance différents -

En 2018, la majorité des couples (69 %) qui vivent sur l’île unissent deux personnes nées à La Réunion, tandis que 19 % des couples sont composés de deux personnes qui ne sont pas nées dans la même zone géographique. Parmi ces couples « mixtes », 8 sur 10 sont constitués d’une personne née à La Réunion et d’une personne née ailleurs, en grande majorité dans l’Hexagone. 

La part de natifs diminue de 8 points en 30 ans 

Durant les trois dernières décennies à La Réunion, la croissance de la population reste majoritairement portée par des personnes nées sur l’île. Entre 1990 et 2018, la population native augmente en moyenne de 5 900 personnes par an, soit de 1,1 % par an sous l’effet principalement d’un solde naturel moyen de 10 600 par an (différence entre les naissances et les décès des natifs) et d’un solde migratoire négatif avec l’Hexagone (différence entre les arrivées et les départs de natifs depuis et vers la métropole) de 1 900 personnes. 

À ce dynamisme démographique, pour la description de l’évolution de la population vivant à La Réunion, s’ajoutent les migrations résidentielles vers La Réunion, notamment pour des raisons professionnelles ou pour les études. Leur forte augmentation se traduit par un rythme de croissance de la population native de l’île inférieur à celui des personnes nées en dehors (+ 5,8 % en moyenne par an). 

De fait, la part de personnes nées à La Réunion, qui s’élevait à 90 % en 1990, recule de 8 points en 2018. Ce sont les arrivées plus nombreuses de personnes nées dans l’Hexagone qui expliquent principalement le recul de la part des natifs au sein de la population. 

La part de personnes nées dans la zone OI dans la population réunionnaise augmente également entre 1990 et 2018. En effet, leur nombre croît aussi plus fortement que celui des natifs (+ 7,2 % en moyenne par an, soit + 900 personnes par an entre 1990 et 2018). Dans le même temps, les natifs de La Réunion sont un peu plus nombreux, d’une décennie à l’autre, à quitter l’île pour habiter dans l’Hexagone. 

- L’accès à l’emploi progresse nettement pour les natifs de La Réunion -

Les personnes nées à La Réunion et en âge de travailler sont de plus en plus souvent en emploi : 44 % des 15-64 ans occupent un emploi en 2018, soit 8 points de plus qu’en 1990. Leur taux d’emploi reste cependant nettement inférieur à celui des natifs de l’Hexagone qui vivent à La Réunion : 65 % en 2018, à un niveau semblable à celui de 1990. 

L’amélioration de l’accès à l’emploi des natifs de l’île tient à la forte élévation de leur niveau de formation : en 2018, 60 % des personnes natives de l’île sorties du système scolaire détiennent un diplôme qualifiant, contre 17 % en 1990. De fait, les natifs de l’île occupent aussi de plus en plus souvent des emplois de cadres ou de professions intermédiaires. 

Les natifs de l’Hexagone résidant à La Réunion ayant un niveau de diplôme plus élevé encore, ils occupent plus souvent que les autres populations des emplois de cadre ou de profession intermédiaire, même si la part d’actifs natifs de l’Hexagone qui sont sur ce type d’emploi est moins élevée qu’en 1990. 

- Un accès à l’emploi plus difficile pour les natifs de la zone océan Indien, moins qualifiés -

En 2018, seules 30 % des personnes de 15 à 64 ans nées dans la zone OI occupent un emploi, contre 46 % en moyenne régionale. En effet, elles ont un niveau de formation plus faible que le reste de la population. En 1990, les natifs de la zone OI étaient mieux insérés dans l’emploi (44 %), et davantage encore que les natifs de La Réunion. La baisse de l’accès de cette population à l’emploi est due notamment à sa recomposition au cours des 30 dernières années : elle comprend davantage de personnes nées à Mayotte et aux Comores, qui sont rarement en emploi (respectivement 12 % et 20 %). Le faible niveau de formation des populations natives de la zone OI constitue un frein à l'accès au marché du travail, dans un contexte où les emplois qualifiés augmentent au détriment des emplois non qualifiés. 

Saint Denis, commune la plus cosmopolite de La Réunion 

Capitale régionale et attractive économiquement, Saint-Denis est plus cosmopolite que les autres communes de l’île. Ainsi, c’est dans le chef-lieu que la part de natifs de l’île est la plus faible (74 %). Aux côtés de ces natifs de La Réunion, 14 % des habitants sont nés dans l’Hexagone, 10 % dans la zone OI (Mayotte et pays proches) et 2 % ailleurs dans le monde. 

Dans six autres communes de l’île, les natifs forment moins de 80 % des résidents, aux Avirons, à L’Étang-Salé, La Possession, Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Leu. Dans ces communes, la part de natifs de l’Hexagone est nettement plus élevée qu’en moyenne sur l’île. Mais ce sont deux quartiers de Saint-Paul, Saint-Gilles-les-Bains et La Saline-les-Bains, qui hébergent la plus forte part de personnes nées dans l’Hexagone sur l’île (36 %).

À l’inverse, dans cinq communes des Hauts et du Sud-Est (Salazie, Sainte-Rose, Cilaos, La Plaine-des-Palmistes et Saint-Philippe), entre 92 % et 96 % des habitants sont nés à La Réunion. Au Port et à Saint-André, résident très peu de personnes nées dans l’Hexagone (respectivement 4 % et 5 %) comparativement à la moyenne à La Réunion, et davantage de personnes nées dans la zone OI (9 % et 7 %). 

Le Sud-Ouest, très attractif pour les natifs de l’Hexagone 

Durant la dernière décennie, les personnes non natives de l’île se sont davantage implantées dans certaines communes. Ainsi, pour les personnes nées dans l’Hexagone, toutes les communes situées entre Trois-Bassins et Petite-Île sont plus attractives que les autres communes de l’île. Quant aux populations nées dans la zone de l’océan Indien proche de La Réunion, sa part augmente davantage à Saint-Denis, Saint-Benoît, et dans une moindre mesure à La Possession et à Saint-André.

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