Suite à son expulsion de la préfecture

Le député-maire de Saint-Leu écrit aux ministères de l'Intérieur et de la Justice

  • Publié le 19 septembre 2012 à 12:02

Le député-maire de Saint-Leu, Thierry Robert, a adressé ce lundi 17 septembre 2012 différents courriers à Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, Christiane Taubira, ministre de la Justice, et Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale. Dans ces courriers, il évoque son expulsion de la préfecture le vendredi 14 septembre. Une expulsion qu'il considère comme une violation de son immunité parlementaire. Il dénonce également "la violation du secret médical par les autorités judiciaires et administratives locales". Rappelons par ailleurs qu'au lendemain de cette expulsion, des journalistes ont été agressés lors d'une conférence de presse tenue par le député-maire.

Dans la lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Thierry Robert se dit "totalement abasourdi par le comportement du nouveau préfet de La Réunion". "Monsieur le Préfet a décidé, dans le cadre d’une procédure pénale de flagrance douteuse ouverte à sa demande, d’utiliser la coercition physique à mon encontre, pour procéder à mon expulsion manu militari des jardins de la Préfecture", écrit le député-maire de Saint-Leu, rappelant qu'il se trouvait dans l'enceinte de la préfecture "pour protester contre une inégalité de traitement infligée à la commune de Saint-Leu par les services de l’Etat en ce qui concerne le fonctionnement et la sécurité des écoles". Le député-maire avait en effet investi les jardins de la préfecture pour réclamer 44 contrats aidés pour les écoles de la commune et s'apprêtait à passer la nuit sur place.

"Ces mesures ont eu pour effet de m’infliger une entorse cervicale évaluée à 5 jours d’ITT par le médecin légiste sur réquisition d’un Officier de Police Judiciaire, et selon le certificat médical dressé sans mon consentement pendant mon hospitalisation", note l’élu saint-leusien dans la lettre adressée au président de l’Assemblée nationale.

"Le Préfet, parfaitement informé d’une ITT de 5 jours établie en violation du secret médical et ce bien avant sa conférence de presse du lendemain, n’a pas cru utile d’en faire état. Bien au contraire : il indiquait alors qu’aucun recours à la force n’avait été effectué, ce qui est totalement contraire à la réalité médicale. Cette désinformation orchestrée par l'autorité administrative a conduit à ce que le journal, le JIR, titre en première page "le grand cinéma", dissimulant ainsi au public la violation, hors de tout cadre légal, de l'inviolabilité physique d'un parlementaire. Il n’en a pas été de même lorsqu’un journaliste quelque peu bousculé s’est vu délivrer une ITT d’un jour", note Thierry Robert dans la lettre adressée à Manuel Valls.

"Il résulte de cette manipulation médiatique évidente que lorsqu’un préfet s’en prend physiquement à un député il n’y aurait pas lieu de s’en émouvoir et que lorsqu’un journaliste est pris à parti, il y a lieu de le faire de façon quelque peu disproportionnée au regard du préjudice qu'il a effectivement subi", ajoute-t-il.

Rappelons que samedi dernier, lors d’une conférence de presse devant la préfecture, en présence de plusieurs militants, Thierry Robert a lancé que "les journalistes du Journal de l’île ne sont pas les bienvenus". L’ambiance s’est vite tendue dans la foule qui entourait le petit groupe de journalistes. Les invectives et les insultes ont commencé à pleuvoir, et la situation a complètement dégénéré. Une journaliste de Clicanoo, le site internet du Journal de l’île, a failli se faire agresser par des militants du maire saint-leusien. En voulant la protéger, l’un de nos confrères du Quotidien a reçu plusieurs violents coups de poings et de pieds. La caméra d’un journaliste reporter d’images de Réunion Première a par ailleurs été endommagée. A noter que ce déferlement de violence s’est déroulé sous les yeux impassibles de Thierry Robert.

Revenant sur son expulsion de la préfecture, le député-maire de Saint-Leu a demandé au ministère de l'Intérieur, au ministère de la Justice et au président de l'Assemblée nationale de se saisir de cette affaire sur "le non-respect de l'inviolabilité prévue par l'article 26 de la Constitution qui a été orchestrée par le préfet de La Réunion en accord avec le procureur de Saint-Denis".

 

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1 Commentaires
sauvons Saint-Leu
sauvons Saint-Leu
11 ans

(Supprimé pour injures - Webmaster ipreunion.com) une pensée pour ce personnage qui se prend tour à tour pour le maire ou le député selon ce qui l'arrange ...Tabasser des journalistes est autrement plus grave pour la démocratie que de dégager une élu contre-productif pour ses administrés.