Les salariés en grève illimitée

Le Groupement de défense sanitaire de La Réunion dans la tourmente

  • Publié le 9 février 2024 à 11:24
  • Actualisé le 9 février 2024 à 11:32

Rien ne va plus au Groupement de défense sanitaire (GDS)… Imaz Press vous le révélait le 5 février dernier. Raison pour laquelle les salariés du GDS se sont mis en grève illimitée. Difficultés financières, problème de gérance ? Plusieurs problèmes sont pointés du doigt. Le préfet s'est d'ailleurs saisi de l'affaire et a mis en demeure la présidence du Groupement d'agir, sous peine de devoir prendre des décisions (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)

Ce jeudi 9 février 2024, et alors que la grève poursuivait son cours devant la DAAF (Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) à Saint-Pierre, les services de l'État ont confirmé aux grévistes "que la marche de recomposition du Conseil d'administration allait dans le bon sens pour abroger la mise en demeure de la préfecture".

Mise en demeure qu'Imaz Press vous révélait dans un précédent article.

Toutefois, "cette levée dépend de la validation du Conseil d'administration par les adhérents réunis en Assemblée générale avant le 28 avril", précise le syndicat UR 974.

"De ce fait, la réussite de cette prochaine assemblée est une étape décisive pour l'avenir du GDS."

Un Conseil totalement désavoué par ses adhérents. "La situation est telle que le syndicat est certain "que cela sera rejeté une quatrième fois, ce qui serait délétère pour la structure. Ces rejets répétés sont l'expression de la défiance des adhérents."

Redoutant déjà la défiance, le mouvement chez les salariés du GDS se durcit. "Les salariés sont mobilisés au service public d'équarrissage afin de sensibiliser les salariés du GDS Run Service, les nouveaux membres du CA mais également les éleveurs sur l'urgence à revoir la gouvernance", déclare l'UR974.

Une grève qui implique la suspension du service de ramassage des animaux morts et des déchets carnés.

Pour les syndicats, "le changement de présidence devient la priorité".

Lire aussi - Rien ne va plus au Groupement de défense sanitaire : la présidente mise en demeure

- Tensions entre adhérents et administrateurs -

Le jour de l'assemblée générale, le conseil d'administration – composé de seulement trois membres – "a essayé de faire approuver le prévisionnel de 2023 alors qu'on était en novembre. Même les comptes de 2022 n'ont pas été approuvés", témoignait précédemment un adhérent.

"Nous ce que l'on demande c'est une assemblée générale extraordinaire pour dégager le conseil d'administration et mettre en place des personnes légitimes, alors que celles en place sont totalement désavouées par les éleveurs", indiquait l'éleveur. "On demande de reprendre la main, d'avoir quelqu'un de compétent à la tête", ajoute l'adhérent.

"Depuis plusieurs années, le GDS traverse un gouffre financier", confie un éleveur adhérent à Imaz Press.

Des problèmes financiers tels que "des fournisseurs ne sont pas payés, des vétérinaires ne peuvent plus travailler, il n'y a plus de matériel".

- La présidente du GDS mise en demeure -

Le 26 novembre 2023, une mise en demeure a d'ailleurs été envoyée à l'attention de Yolaine Soucane, actuelle présidente du Groupement de défense sanitaire.

Dans ce document il est indiqué, "la situation de fragilité récurrente de (sa) structure remet en cause sa capacité réelle à mener à bien en tant qu'organisme à vocation sanitaire les missions déléguées par l'État".

"À l'occasion notamment de la participation de mes services aux dernières assemblées générales de votre structure, il a été constaté la persistance d'une incapacité à justifier d'un fonctionnement garantissant la représentation équilibrée des plus de 1.000 adhérents de votre groupement. Indépendamment de cet aspect, les services ont constaté l'impossibilité à votre dernière assemblée générale du 3 novembre dernier de validation des décisions qui ont été proposées au vote de vos adhérents, à vos obligations" écrit la préfecture.

Le préfet concluant sa mise en demeure en déclarant : "en l'absence de mise en conformité à l'expiration du délai fixe je pourrais décider de la suspension pour une durée ne pouvant excéder deux mois ou le retrait de la reconnaissance concédée à votre groupement".

Une mise en demeure qui court jusqu'au 28 avril 2024.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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