Après l'éboulis sur la route du littoral

Le monde économique est à bout

  • Publié le 26 mars 2006 à 00:00

Les différents acteurs du monde économique se sont réunis ce samedi 25 mars 2006 à La Chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion (CCIR). Les représentants des Chambres Consulaires, du monde patronal, des transporteurs ainsi que le syndicat des ambulanciers sont venus dire ensemble leur ras le bol. L'effondrement de la falaise, vendredi, est venu s'ajouter à une série d'événements graves secouant l'île. Sur la route du littoral, des milliers d'automobilistes risquent quotidiennement leur vie. Et pour les représentants du monde économique, l'heure n'est plus à la parole mais aux actes.

L'effondrement d'un pan de la falaise hier sur la route du Littoral a fait l'effet d'une véritable onde de choc. Une catastrophe redoutée depuis des années et qui aura fini par se produire tuant deux personnes sur le coup. Pour Éric Magamootoo, président de La CCIR, l'heure plus à la tergiversation lorsqu'il est question de vie humaine. "La sécurité c'est la priorité des priorités. Une exigence qui ne doit pas faire l'objet de discussion technocratique, des solutions concrètes doivent être apportées, car nous ne voulons pas que d'autres vies soient exposées" déclare-t-il.
Une position que partage le président de la chambre des Métiers, Giraud Payet. "Il est temps que les autorités compétentes réagissent. En tant que citoyen, je suis comme ces milliers d'automobilistes qui chaque jour en empruntant la route du littoral jouent à la roulette russe" insiste-t-il.
Avec la fermeture de la route, c'est le monde économique en entier qui est paralysé. Les plus sévèrement touchés sont les transporteurs. "Notre métier est atomisé, nous payons un lourd tribut et bientôt nous ne pourrons plus faire face à nos obligations sociales et fiscales" explique Joël Mongin, président de la FNTR (fédération nationale des transporteurs routiers). Jean-

Minute de silence

René Marianne, Président de l'UNOSTRA (union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles) se trouve dans la même situation, la réouverture de la route sur une voie côté mer pour les convois n'arrangera en rien les affaires. "On a un pied dans la tombe, avec seulement 1 ou 2 convois par jour cela revient à dire qu'on travaille à perte" indique-t-il. Pour Eric Magamootoo, il est indispensable qu'un dispositif d'aide spécifique soit mis en place. "Il est impératif qu'une caisse de compensation soit mise en place pour que les transporteurs puissent faire face à leurs obligations" dit-il. Par ailleurs, Daniel Duchemann, président de la chambre syndicale des ambulanciers, déplore la "déresponsabilisation" des pouvoirs publics auprès des personnes victimes de la route du littoral. "Qui sont les responsables? On ne sait pas vers qui se tourner lorsqu'un galet vous tombe sur la tête, les assurances ne remboursent pas" s'insurge-t-il. "Comme pour les dispositifs d'aides pour l'épidémie, le dossier de la route du Littoral devrait être décentralisé. Nous avons les compétences et le savoir faire nécessaire pour gérer ce problème" estime Joël Mongin.
Par ailleurs, une action symbolique sera menée ce lundi 27 mars à 11 heures. Salariés, chefs d'entreprise, politiques sont appelés à observer une minute de silence pour rendre hommage aux victimes de l'éboulis.

Ingrid Koenig
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