Le monde économique réunionnais a observé ce lundi 27 mars 2006 une minute de silence en mémoire de toutes les victimes de la route du littoral depuis sa mise en service en 1976. Une action symbolique marquée notamment par le rassemblement des employés de la chambre de commerce et de la mairie de Saint Denis dans la rue de Paris à Saint-Denis. Cette minute de recueillement avait aussi pour but de dire aux pouvoirs publics que des solutions urgentes doivent être apportés au dossier de la route du littoral
L'horloge de l'hôtel de ville sonne les onze heures, et le silence ce fait. Un acte symbolique à la mémoire des deux ambulanciers qui ont perdu la vie, tués par l'effondrement d'un pan de falaise de la route du littoral. Pour Éric Magamootoo, président de la chambre de commerce et d'industrie de La Réunion, et initiateur de cet hommage, cette action démontre que malgré l'adversité rencontrée par le monde économique "La Réunion est debout". Il ajoute "nous sommes là pour rendre hommage aux victimes et apporter notre solidarité aux familles. Mais aussi pour afficher notre détermination, la route du littoral est une priorité et l'État doit prendre ses responsabilités. Des moyens exceptionnels doivent être engagés pour garantir la sécurité de l'ensemble de la population".Solidarité avec les familles en deuil
En outre, le président de la chambre consulaire rappelle que "l'heure n'est pas à la polémique mais à l'action" et que l'État, le conseil général, le conseil régional "doivent travailler main dans la main et avancer des solutions concrètes" pour qu'un tel drame ne vienne plus endeuiller l'île. Rappelons que depuis l'ouverture de la route du littoral en 1976, 22 personnes ont été tuées par des chutes de pierres. 3 d'entre-elles l'avaient été en 1980 lorsqu'un pan de falaise s'était à l'entrée Nord de la route, côté Saint-Denis.
Le député-maire de Saint-Denis, René Paul Victoria, également présent, partage les mêmes préoccupations. "Toutes nos pensées vont vers les familles des victimes. Nous devons marcher ensemble pour trouver des solutions urgentes pour régler ce problème" estime-t-il. "À moyen terme, le dispositif mis en place par le préfet pour fluidifier la circulation sur la route de la montagne doit être maintenu. Et à long terme, les conclusions des experts devraient apporter du concret et nous éclaire sur le devenir de la route du littoral" dit-il encore.
La peur au ventre
En attendant des avancées concrètes, à sa prochaine réouverture, des milliers d'automobilistes reprendront cette route avec la peur au ventre.
" Je pense qu'il était indispensable de marquer par ce moment fort notre solidarité aux familles des victimes, mais pour que de réelles solutions soient trouvées, il faut du temps. J'emprunte cette route régulièrement et la prochaine fois se sera peut-être moi" explique Michel, cadre à la mairie de Saint-Denis. Un état d'esprit qui illustre bien celui d'une population réunionnaise résignée, consciente qu'il faudra du temps pour sécuriser entièrement cet axe majeur qui relie le Nord à l'Ouest.
Par ailleurs certaines entreprises, principalement dans le Nord de l'île ont également observé une minute de silence. À la boutique SFR, rue Maréchal Leclerc, les employés ont cessés toutes activités l'espace d'un court instant. Une action qui rappelle symboliquement que les questions de sécurité priment sur le reste. "Ce type d'action renforce les liens entre les Réunionnais et nous rend solidaires face à l'adversité. Mais je ne sais pas pour autant si cela pourra réellement faire bouger les choses. La route du littoral fait actuellement l'objet d'un véritable battage médiatique vu le contexte de crise. Espérons que le dossier ne retombera pas dans l'oubli une fois la pression retombée" souligne Frédéric, responsable de magasin.
Hommage aux ambulanciers
Les plus mobilisés lors de cette journée placée sous le signe du recueillement étaient les ambulanciers. Ainsi, Les employés d'Ambulance centrale en service sur la route, ont stationnés leur véhicule pour partager ce moment fort et rendre hommage une dernière fois à leurs collègues disparus.
Ingrid Koenig
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