Liquidation de la quasi totalité du groupe (actualisé)

L'empire Apavou n'est (presque) plus : et maintenant...

  • Publié le 23 août 2018 à 13:39
  • Actualisé le 23 août 2018 à 14:27

Peu importe le syndicat, le bord politique ou l'opinion sur Armand Apavou. Les acteurs du monde du BTP s'accordent sur un point : la disparition du groupe Apavou, c'est une page de l'histoire du bâtiment qui se tourne à la Réunion. L'avenir de la filière déjà bien flou s'obscurcit encore un peu. Puis il y a les salariés de ces dix sociétés liquidées. Des salariés qui connaîtront sans doute le même sort que ceux de l'hôtel Saint Denis en mars dernier : le licenciement. Reste les locataires des immeubles Apavou, quel avenir pour eux maintenant que la filiale immobilière du groupe est liquidée ? Ils ne devraient pas être inquiétés, seul le nom de leur bailleur changera

La liquidation de la quasi totalité des sociétés du groupe Apavou jette un froid sur une filière déjà bien en peine à la Réunion. Plusieurs années que les acteurs du secteur alertent. La suppression de l’allocation logement accession en décembre dernier avait bien entamé le moral des troupes pour l’année 2018. La chute du groupe Apavou, promoteur historique sur l’île est un nouveau coup dur.

Lire aussi : Suppression des allocations logement accession : 1800 emplois directement menacés

Bernard Siriex, le président de la Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics est plutôt véhément quant à la situation " c’est catastrophique ! Une entreprise de bâtiment qui disparaît, c’est toujours une entreprise de trop. C’est dans la continuité de la situation de la filière ces dernières années. Et puis, ce n’est pas n’importe quelle entreprise, on parle là d’un monument à la Réunion. Si Apavou en est arrivé là, quid des TPME dans le BTP ? " 

Du côté de la CFDT bâtiment, Johnny Lagarrigue, le secrétaire général du syndicat n’est pas tendre " on déplore la mauvaise gestion d’Apavou, c’est dommage qu’on en soit être arrivé là. Pour les salariés mais aussi pour les sous-traitants qui ne récupèreront jamais leur dû et qui devront peut-être fermer boutique. Cette liquidation va bien au delà du groupe Apavou "

Du côté de la CGTR BTP, Jacky Balmine, le secrétaire général du syndicat se pose des questions " voir le groupe en difficulté à la Réunion alors qu’il construit à Maurice, j’ai du mal à comprendre ! ". Le syndicat connu pour sa fougue est déjà prêt à prendre les armes. Max Banon, le secrétaire général de la CGTR Sud ajoute " A chaque fois, les salariés sont les premiers à payer. Nous ne voulons pas les abandonner. Nous nous mettons à leur disposition pour les accompagner et organiser un combat pour obtenir un plan de relance d l’entreprise ".

Justement, les salariés des dix entreprises liquidées (Alia, Batipro, Batipro développement, SREGH, Artea, Vulcain, Service Apavou, Bati Promotion, Sogecap et BLI) Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Peu d’information filtre à ce sujet. Ils seraient entre quarante et quatre-vingt concernés. Selon plusieurs sources, les salariés du groupe Apavou n’auraient jamais été très organisés d’un point de vue syndical. Peut-être finiront-ils par prendre la parole à l’instar des salariés de l’hôtel Saint Denis en mars dernier lorsqu’ils avaient appris leur licenciement.

Et les locataires des immeubles Apavou ? Que va-t-il se passer pour eux ? Aux termes de la législation, la décision de la cour d'appel est sans conséquences pour eux. Les locataires ne seront pas délogés et devraient simplement voir changer le nom du propriétaire du logement sur leur bail de location.

Impossible d'en savoir plus. Mercredi soir le standard du groupe Apavou immobilier était sur répondeur bien plut tôt que d’habitudece mercredi 22 août. La rengaine " nos bureaux sont actuellement fermés, merci de nous rappeler demain " tournait en boucle.

Mercredi soir Armand Apavou a réagi dans un communiqué " mon équipe et moi sommes déçus de la décision de la Cour d’Appel de ce jour […] nous avons décidé de saisir la Cour de cassation "

Etonnant car Armand Apavou s’était désisté de l’appel pour huit des neuf sociétés menacées de liquidation. Celle pour laquelle il s’était battu, c’est Alia. Tout ce que l’on sait, c’est que Alia est spécialisée dans le secteur des sociétés holding. Qu’est-ce qui la rend si chère à Armand Apavou au point qu’il se pourvoit en cassation ? 

Quant à Prologia, la seule société du groupe qui a échappé à la liquidation, son sort sera fixé le 19 septembre prochain.

fh/www.ipreunion.com

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3 Commentaires
Claudine
Claudine
6 ans

Trop tard pour Mr Apavou de penser aux "employés" dont nombreux sont fictifs et joue la "victimisation" alors qu'il a transféré tous ses capitaux (ses tunes) à l'île Maurice. Ce malhonnête personnage devait disparaître. Il est enfin temps de lessiver, de nettoyer ces dites sociétés fantômes de la Réunion.

Aure
Aure
6 ans

Envoi l’argent à maurice et dans les paradis fiscaux, et déclaré en faillite à la reunion. Qui ne comprends pas cette stratégie pour fuir l’état, le FISC.... on devrait occuper de son cas à maurice, saisir ses biens, son centre commercial pour qu’il rembourse ses dettes !

la verite
la verite
6 ans

c est beau tout ça il ne faut oublie la plus grosse societe c etait l immobiliere de la reunion avec une quarantaire de personnes licenciees a cause d une tres mauvaise gestion dieu existe