Soldes à Saint-Denis

Mais où sont les clients

  • Publié le 1 mars 2006 à 00:00

C'est dans un contexte de crise dû à l'épidémie du chikungunya que les soldes ont débuté à La Réunion. Après un mois de janvier très difficile, bon nombre de commerçants attendait cette période des soldes avec beaucoup d'impatience, espérant ainsi se refaire une santé. Mais au bout d'une quinzaine de jours, le bilan est mitigé, les clients ne sont pas toujours au rendez-vous.

Il y a bien quelques badauds qui se promènent dans le carré piéton de Saint-Denis, mais il faut l'avouer la fréquentation est bien en deçà de ce que l'on pourrait attendre en période de soldes. Après un lancement qui avait débuté de façon plutôt positive, les soldes semblent s'essouffler. Peu d'affluence dans les magasins et aucun besoin de jouer des coudes pour débusquer la bonne affaire. Le client commence à se faire rare et cela en dépit des démarques allant jusqu'à -70%. "il y a très peu d'affluence ces jours-ci. Je pense que c'est notamment lié à l'épidémie, les gens sortent moins et beaucoup voit leur budget déjà bien entamé par les achats de répulsifs" a expliqué cette responsable de magasin. Celle-ci n'est pas la seule à penser que l'ombre du virus plane sur les soldes, une autre responsable de magasin de l'enseigne Sinéquanone se résout au même constat: "il y a très peu de monde, alors que nous sommes en plein milieu des soldes, il est clair que le chikungunya est en partie responsable de cette baisse de la fréquentation".

Pas la seule coupable

Si l'épidémie est mise en cause par la plupart des commerçants, ils n'omettent pas moins de rappeler qu'elle n'est pas la seule coupable. "Il est vrai qu'il y a l'impact de l'épidémie mais pas seulement, il faut aussi rappeler les difficultés à se garer, le manque d'animation, le centre ville de Saint Denis n'est absolument pas attractif et sans compter la baisse du pouvoir d'achat" a expliqué Jean-Jacques Ouhayoun, gérant de la bijouterie Gold Center. Se ne sont pas les quelques rares clients qui flânent dans les magasins qui viendront le contredire, Céline jeune maman se tient à un budget très strict: "j'essaie d'en profiter mais les soldes aujourd'hui c'est juste des prix qui redeviennent abordables et avec l'épidémie, la priorité est à l'achat de protection". Outre la désaffection du centre-ville et la baisse du pouvoir d'achat c'est toujours et encore le chikungunya qui vient jouer les troubles fêtes. Les petits commerces, notamment ceux qui se situent au bas de la ville sont encore plus durement touchés: "En temps normal, on déjà du mal à faire face, on espérait un mieux avec les soldes mais quoi qu'il en soit ça ne sera jamais suffisant pour palier les conséquences de l'épidémie" a déclaré ce gérant d'une petite enseigne de vêtements.

Bilan mitigé

Dans ce flot de commerçants insatisfaits, il reste quand même quelques heureux, Sandy responsable de magasin chez Lili Mercredi, parle d'une bonne moyenne: "Hors solde, on a eu quelques problème lié au chikungunya, mais depuis ces 2 dernières semaines ça marche plutôt bien, on n'a pas de problème pour écouler les stocks mais on ne rattrapera pas pour autant les pertes du mois de janvier".
Les avis restent plus ou moins les mêmes, bilan mitigé pour cette première quinzaine des soldes. Les commerçants, pour la plupart se veulent résignés même si les deux prochaines semaines, rappelons que les soldes se terminent le 15 mars 2006, se déroulent au mieux, la barre restera difficile à redresser surtout s'il faut continuer à compter avec le chikungunya.

Ingrid KOENIG
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