Ce week-end des 12 et 13 octobre 2013 a été marqué par plusieurs mouvements de grogne au sein la police nationale mahoraise, les fonctionnaires protestant contre de nouvelles dispositions fiscales. Alors que plusieurs kwassas chargés d'immigrés clandestins ont de nouveau été interpellés ces jours-ci, la police de l'air et des frontières a ainsi refusé d'effectuer les reconduites à la frontière.
Selon ce nouveau régime fiscal, ce sont désormais les revenus 2013 qui serviront de base de calcul aux impôts sur le revenu 2014, notamment les primes et indemnités jusque-là non-imposables dans le précédent régime spécifique appliqué à Mayotte, indique France Mayotte Matin.
Pour les agents de la police de l’air et des frontières, il s’agit tout simplement d’une " rupture de contrat " qu’ils ne digèrent pas, poursuit le quotidien mahorais, rapportant que " les Pafistes ont stoppé les interpellations et les escortes " et que " les fonctionnaires arrivants ont refusé de procéder aux reconduites en guise de représailles " : " ce sont les fonctionnaires mahorais qui ont pris leurs responsabilités et ont reconduit les quelque 200 étrangers en situation régulière qui auraient dû être relâchés sans leur intervention ", écrit France Mayotte Matin.
Au commissariat de Mamoudzou, les policiers ont trouvé d’autres moyens d’exprimer leur colère. " Il a été décidé en assemblée générale qu’il n’y aurait plus de répression et que seule la prévention serait activée ", explique le journal mahorais. De plus, un contrôle systématique de tous les véhicules sera effectué, tous ceux présentant des anomalies restant bloqués au commissariat.
La prochaine visite du ministre des Outre-mer Victorin Lurel devrait être également l’occasion de nouvelles expressions d’une contestation qui pourrait s’étendre à l’ensemble des fonctionnaires étant arrivés à Mayotte depuis 2011.