Entre avoir le nez qui coule et risquer l'AVC, que choisiriez-vous ? Alors que la grippe et le rhume sévissent toujours à La Réunion – nombre de personnes sont tentées de prendre un petit cachet pour se soigner. Mais attention… Derrière l'automédication peut se cacher de véritables dangers, même s'ils sont rares. Ce dimanche 22 octobre 2023, l'Agence nationale de sécurité et du médicament (ANSM) a alerté publiquement les Français sur l'usage des médicaments anti-rhume. Inquiet de la persistance d'effets secondaires rare mais parfois graves, le gendarme de la santé incite – en concertation avec les professionnels de santé – à ne plus les consommer.
"Risque majoré d'AVC, hypertension artérielle sont des cas avérés", nous indique un médecin de Saint-Denis.
"Ce sont des médicaments à base de pseudoéphédrine qui ne sont pas préconisés pour les personnes ayant des problèmes cardiaques", abonde le Docteur Boubker El Beghdadi, pharmacien et président de l'Union régionale des professionnels de santé (URPS).
Des pharmaciens qui "demandent aux patients s'ils ont des soucis de santé et des antécédents vasculaires et cérébraux" assure-t-il.
Car ces médicaments "sont seulement là pour apporter du confort, pas pour soigner le rhume", indique le pharmacien. C'est pourquoi le président de l'URPS conseille à ses patients "des produits naturels". Cependant, "si les patients veulent absolument ce médicament on peut les alerter mais on est obligé de leur donner comme ils sont en vente libre".
Selon le docteur Boubker El Beghdadi, le plus simple, "serait de retirer cette molécule (pseudoéphédrine).
Pour Christine Kowalczyk, président de l'Union régionale des médecins libéraux, l'accès à ces médicaments décrits comme pouvant être dangereux met également en lumière les dangers de l'automédication. "C'est le souci de dérembourser : on peut se rendre compte que l'automédication n'est pas non plus bonne pour le patient", dit-elle. "Il faut laisser aux médecins la compétence de prescription et d'expertise."
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- L'Agence régionale de santé suit les recommandations de l'ANSM -
L’ARS La Réunion rejoint la recommandation de l’ANSM et déconseille l’utilisation des médicaments vasoconstricteurs par voie orale et par pulvérisation nasale.
"À noter que cette recommandation date de 2019 : une enquête nationale de pharmacovigilance relative aux effets indésirables survenus avec des décongestionnants oraux et nasaux a été publiée par le comité technique de pharmacovigilance le 26 mars 2019. Cette enquête a permis de confirmer la présence d’un risque d’Infarctus du myocarde (IDM) et d’AVC ischémique lors de la prise d’un vasoconstricteur par voie orale ou nasale chez les patients possédant ou non des facteurs de risque (pseudo éphédrine)", indique l'ARS, contactée par Imaz Press.
"L’ANSM précise depuis 2019 qu’un mésusage important est constaté avec ces médicaments : il s’agit majoritairement d’une utilisation prolongée au-delà de 5 jours, ou d’une association entre vasoconstricteurs administrés par voie orale et par voie nasale, ou encore du non-respect des contre-indications figurant dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) et la notice."
Ces recommandations et ces conseils s’appliquent à la Réunion sans restriction.
- Trop de risques pour juste un nez bouché -
La dangerosité de ces médicaments ne date pourtant pas d'hier. Déjà en 2022, l'Agence du médicament alertait le grand public sur l'utilisation des médicaments anti-rhume. Elle précisait également que ces produits ne devaient pas être utilisés par les enfants de moins de 15 ans et par les femmes enceintes ou qui allaitent.
La gravité de ces effets secondaires (AVC ou infarctus) et la persistance des cas – en dépit d'actions déjà mises en place – associées au caractère non indispensable des vasoconstricteurs, conduisent désormais l'ANSM à déconseiller leur utilisation.
Des médicaments que la population connaît sous le nom d'Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume….
???? L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte sur les médicaments pour déboucher le nez ➡️ "C'est Rhinadvil, Actifed Rhume, Humex... Ils sont efficaces mais il y a des risques d’infarctus ou d’AVC”, résume Dr Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice de l’ANSM. pic.twitter.com/3E0KsxSqFU
— franceinfo (@franceinfo) October 23, 2023
Malgré l'efficacité de ces médicaments, l'Agence de sécurité du médicament estime que le risque est trop important pour un simple nez bouché. Si elle n'a pas encore la preuve formelle de leur dangerosité, l'Agence a décidé de les déconseiller par précaution, chose rare pour cette dernière.
Dans les faits, elle ne peut pas les interdire, ni suspendre leur commercialisation. C'est à l'Europe de le faire.
Ce type de médicament, en vente libre, sans ordonnance, va aussi devenir moins visible. C'est ce qu'explique à franceinfo Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France : "Quelqu'un qui va venir nous voir pour un rhume n'aura pas de conseils pharmaceutiques sur cette molécule. En revanche, quelqu'un qui va demander spécifiquement cette molécule aura un avis disant quelle est l'efficacité - ça débouche le nez - et qu'il y a une enquête en cours pour juger effectivement de formes graves potentielles".
Et si des patients en veulent absolument, l'Agence leur demande de bien informer sur les bénéfices mais aussi sur les risques potentiels.
Seuls les comprimés sont visés par l'alerte de l'ANSM. Les vasoconstricteurs sous forme de spray pour le nez, ne sont pas concernés. Ils sont, eux, déjà encadrés. Pour en obtenir, il faut effectivement obligatoirement une ordonnance et les médecins sont invités à en prescrire avec parcimonie.
- Des médicaments qui rendent malade -
Selon l'Agence du médicament, ces médicaments dits vasoconstricteurs peuvent entraîner des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux. "Le risque est très faible mais ces événements peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement", explique l'ANSM.
Un vasoconstricteur est un médicament dont l’action vise à désencombrer le nez. Il se présente en association avec un antalgique (paracétamol, ibuprofène) ou un antihistaminique. Certains de ces médicaments, sous forme de comprimés et à base de pseudoéphédrine, sont accessibles sans ordonnance.
Si vous souhaitez prendre un vasoconstricteur, informez votre pharmacien de vos antécédents médicaux, respectez toujours la posologie (dose et fréquence de prise), ne dépassez pas 5 jours de traitement et n'associez pas ces médicaments avec un autre vasoconstricteur pris par voie orale ou nasale ou un autre médicament contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou un antihistaminique.
De plus, les vasoconstricteurs sont fortement déconseillés pendant toute la grossesse et ne doivent jamais être utilisés à partir de la fin du 5e mois de grossesse lorsqu’ils comportent de l’ibuprofène. En cas d’allaitement, les vasoconstricteurs sont strictement interdits.
Ces médicaments étant disponibles dans de nombreux autres pays européens, l’ANSM a demandé leur réévaluation au niveau européen sur la base de ces nouvelles données. La procédure, qui a débuté en février 2023, se poursuit.
Dans l’intervalle, la surveillance renforcée qui est mise en place en France est maintenue et d’autres mesures restrictives pourraient être prises afin de protéger les patients
Face à ces nouvelles mises en garde, les laboratoires pharmaceutiques producteurs de ces médicaments estiment que la communication de l’ANSM "est prématurée alors même que les conclusions scientifiques du comité de pharmacovigilance européen n’ont pas encore été livrées". Les industriels font valoir que le nombre de cas dans lesquels des personnes présentes des effets secondaires importants "ne semble pas avoir évolué".
- Le rhume peut se combattre… sans traitement -
Face aux petits rhumes, aux nez qui coulent… rien de mieux que… de ne rien faire. Le rhume se guérit spontanément en 7 à 10 jours sans traitement.
Si le nez bouché est vraiment très gênant, mieux vaut préférer des alternatives comme les anti-inflammatoires, le paracétamol et le nettoyage du nez avec les sprays d'eau de mer qu'on peut aussi trouver en pharmacie.
Pour les patients, un document rappelle les mesures d’hygiène à adopter en première intention en cas de rhume. Il présente également les effets indésirables pouvant être associés à la prise de ces médicaments ainsi que la conduite à adopter en cas de signes évocateurs.
Chaque médicament – même sans prescription – est à prendre avec précaution.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Les antivax (qui savaient.... mais ne disaient rien)sont de retour.
c'est bizarre, les seuls médecins parmi ceux que j'ai pratiqué et qui se disaient réticents sur ces produits sont les mêmes qui se disaient critiques sur la vaccination covid.
pendant ce temps là, on voit dans les JT toutes sorte de generalistes reciter le discour officiel des labos, préconiser "leur conseil" sur le levothyrox, les vaccins grippe, covid alors qu'ils sont sans complexes sur leur obesité severe.
et apres on va nous traiter
mis sur le marché avec la bénédiction de qui? et pour les vaccins........... quels les effets secondaires cachés