Le projet de la nouvelle route du littoral continue de faire des vagues. Lors d'un point presse, ce mardi 2 avril 2013, les conseillers régionaux de l'Alliance ont exigé une mission d'expertise économique et financière. "Inquiets, ils estiment que, sur un projet aussi lourd financièrement, cette expertise "permettrait à l'Etat et à la Région de voir clair sur les conditions de financement du projet, sur le court, moyen et long terme". À noter qu'un courrier en ce sens a été adressé au préfet Jean-Luc Marx le 26 février dernier.
Pour l’Alliance, "les interrogations sur la réalité du coût de la nouvelle route du littoral et sur la capacité financière de la Région à porter ce projet, sont légitimes". Elle explique que cette expertise "doit permettre à la collectivité de connaître précisément si les conditions qu’elle entend mobiliser sont suffisantes, si elle doit renoncer à telle ou telle opération ou si elle doit augmenter tel poste de recette pour financer cette nouvelle route du littoral". Une mission "neutre, indépendante et confidentielle" qui relève d’un "principe de précautions" et "n’aura aucun impact sur les délais et le planning du projet" mais surtout motivé par le coût et le financement de ce projet.
"Dans l’accord du protocole de Matignon 1, il était acté que toute augmentation du coût devait être assumé, à due proportion, par les co-financeurs, Région et Etat. Didier Robert a mal négocié. Cette clause a disparu, et sur la base des accords qu’il a signés, c’est la Région qui devra assumer tout le poids de l’augmentation inéluctable du coût", déplore, en substance, Catherine Gaud, conseillère régionale de l’Alliance.
Le groupe politique s’inquiète, en effet, du défaut d’évaluation financière. Selon Catherine Gaud, si le président de Région continue à soutenir que le coût du projet restera limité à 1,6 milliard d’euros, plusieurs facteurs vont, toutefois, impacter ce coût à la hausse. La conseillère régionale cite notamment le jeu de l’index du BTP et des aléas au niveau des coûts des matériaux mais aussi d’ordre technique, avant d’estimer que la fourchette réaliste du coût final du projet devrait se situer aux alentours de 2,5 milliards d’euros.
L’Alliance affirme également que la Région ne pourra mobiliser ses fonds propres ainsi que ses capacités d’emprunts que si elle respecte une contrainte majeure, à savoir, ne pas dépasser jusqu’en 2021 une moyenne annuelle de dépenses de fonctionnement de 1,8%. Des dépenses qui, ajoute-t-elle, ont augmenté de 13,1% l’an dernier par rapport à 2011. "En admettant qu’il n’y a pas d’autre haut investissement, il faudra alors se serrer la ceinture", note Catherine Gaud.
À noter qu’un courrier demandant cette mission d’expertise économique et financière a été adressée en février dernier au préfet. Un courrier sans réponse jusqu’à présent, selon Catherine Gaud, qui précise qu’un rendez-vous en préfecture sera bientôt sollicité par l’Alliance. "Nous ne voulons pas que tous les crédits soit orientés sur cette aberration économique et écologique qu’est la nouvelle route du littoral", termine-t-elle.
