En mars 2025, le gouvernement a publié un arrêté entérinant l'adoption de la nouvelle notation du Nutri-score. Cette étiquette allant du vert foncé au rouge vif, orne nos emballages depuis 2017. Elle est censée guider les consommateurs vers des choix plus sains. Elle évalue la qualité nutritionnelle des produits alimentaires avec une "note" allant de A (très bon) à E (médiocre). Alors que plusieurs distributeurs refusent d'afficher les nouvelles notes. Le Nutri-score est considéré comme utile mais pas infaillible par des nutritionnistes (Photo Sly /www.imazpress.com)
Le Nutri-score évalue la qualité nutritionnelle des produits alimentaires avec une "note" allant de A à E. En France, environ 1.000 marques ont choisi d’appliquer le logo du Nutri-score sur l’emballage de leurs produits.
- Afficher le Nutri-Score pour rassurer les consommateurs -
Le 14 mars 2025, a été publié le nouveau mode de calcul du Nutri-score, plus exigeant, prenant en compte les spécificités de certaines familles d’aliments, comme les matières grasses ajoutées (beurre, huile), les féculents, les laitages ou encore les boissons.
Avec la modification du seuil pour les glucides, certaines céréales qui affichaient jusqu’ici un A ou un B, pâtissent de leur taux en sucres, tout de même plutôt élevé, et basculent en C. Les huiles ayant une teneur en acides gras saturés plus faible (huile d’olive, de colza ou de noix par exemple), sont notées B et non plus C. Certains poissons gras riches en oméga 3 (sardines, maquereaux…) sont mieux notés.
Les produits salés et sucrés sont plus sévèrement notés.
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- Ingrédients cachés, additifs : ce que le Nutri-score ne dit pas -
S'il a adopté une nouvelle notation, le Nutri-score n'est pas totalement fiable. "C'est un outil conçu pour aider les consommateurs à faire des choix alimentaires plus informés, mais il n’est pas sans limitations", avertit Justine Pit, diététicienne.
"Bien qu'il ne soit pas "trompeur" en soi, il peut induire certaines erreurs d’interprétation, en particulier lorsqu'il est utilisé de manière isolée, sans tenir compte du contexte nutritionnel global", ajoute-t-elle.
Selon la professionnelle de santé, "le Nutri-Score ne prend pas en compte la qualité des ingrédients eux-mêmes, comme la présence d’additifs ou le degré de transformation des aliments. Par exemple, un soda sans sucre ajouté pourrait obtenir un Nutri-Score A en raison de sa faible teneur en calories et en sucres, alors qu'il contient souvent des édulcorants artificiels et des conservateurs, qui ne sont pas nécessairement bénéfiques pour la santé".
À l'inverse, "un fromage traditionnel, riche en graisses saturées et donc classé D, peut être un aliment très nutritif, riche en calcium, protéines et autres micronutriments importants pour la santé. Ce type de produit, bien qu'il soit plus riche en graisses, peut avoir des avantages qui ne sont pas pris en compte par le seul score de l’étiquette", remarque-t-elle.
Le Nutri-Score ne prend pas non plus "en compte les besoins nutritionnels spécifiques des enfants. Par exemple, les jeunes enfants ont des besoins plus élevés en graisses pour leur développement neurologique et physique", or, "un produit à faible teneur en graisses, comme une compote sans sucre ajouté ou un yaourt nature, pourrait obtenir un Nutri-Score A, ce qui est globalement bon, mais cela pourrait ne pas répondre aux besoins spécifiques des enfants en pleine croissance", indique Justine Pit.
- Un outil limité dans son efficacité à La Réunion -
À La Réunion, "où les taux de maladies comme l'obésité et le diabète sont particulièrement élevés, le Nutri-Score pourrait avoir un impact positif sur les choix alimentaires des consommateurs, à condition d’être bien compris. Ce système pourrait notamment encourager une consommation plus responsable de produits moins riches en sucres et en graisses saturées", préconise Justine Pit.
Cependant, plusieurs facteurs viennent limiter son efficacité dans ce contexte. "À La Réunion, des produits importés riches en sucre ou en sel peuvent être plus abordables que des produits locaux plus équilibrés, ce qui incite les consommateurs à faire des choix moins sains, même si le Nutri-Score est affiché", dit-elle.
"Une stratégie de communication locale, centrée sur les enjeux nutritionnels spécifiques à la région, pourrait permettre de mieux expliquer comment utiliser le Nutri-Score tout en tenant compte des spécificités culturelles et alimentaires de la population réunionnaise", recommande la professionnelle de santé.
- La consommation d’aliments moins bien classés associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires -
Le Nutri-Score représente un outil de santé publique dont la mise en place est justifiée par la fréquence des maladies chroniques (obésité, maladies cardiovasculaires, cancers, diabète…) pour lesquelles les facteurs nutritionnels constituent des déterminants majeurs.
"Un produit avec un Nutri-Score D ou E contient souvent une teneur élevée en sucres, graisses saturées ou sel, qui, consommés en excès, augmentent les risques d’obésité, de diabète ou d’hypertension", explique Justine Pit.
"Plusieurs études ont montré que le Nutri-Score favorise des choix alimentaires plus sains. Certaines marques ont réduit la teneur en sucre, en sel ou en graisses saturées pour améliorer le score de leurs produits et répondre à une demande croissante des consommateurs pour des produits plus sains", dit-elle.
Cependant, "un score D ou E ne signifie pas qu’un produit est interdit. Il peut être consommé de manière occasionnelle, dans le cadre d’une alimentation équilibrée", ajoute la diététicienne.
Le consommateur est donc invité à privilégier les produits classés A et à limiter la consommation des produits moins bien notés.
- Le Nutri-score, un outil à généraliser -
Pour Justine Pit, "le Nutri-Score devrait être obligatoire afin d’assurer une information nutritionnelle claire et uniforme". "Actuellement, son caractère volontaire limite son efficacité, créant une disparité entre les produits, certains affichant le Nutri-Score tandis que d’autres ne l’adoptent pas", dit-elle.
Cette situation génère de la confusion chez les consommateurs qui rencontrent des labels différents pour des produits similaires.
"Une adoption obligatoire et harmonisée au niveau européen permettrait de standardiser l'étiquetage nutritionnel, assurant ainsi une meilleure lisibilité et réduisant la confusion. Cela renforcerait la confiance des consommateurs, quelle que soit l’origine géographique des produits", poursuit la diététicienne.
Cependant, elle le dit : "pour être pleinement efficace, le Nutri-Score doit être accompagné d’une éducation nutritionnelle renforcée, en particulier auprès des jeunes générations et des populations vulnérables".
Manger mieux, oui, mais comment ? Si de nombreux efforts ont été faits par les industriels pour simplifier la lecture des caractéristiques des produits alimentaires, force est de constater que nous ne sommes pas encore tous passés maîtres dans l’art de déchiffrer les étiquettes nutritionnelles.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
"Le Nutri-score est censé guider les consommateurs vers des choix plus sains".
Il est certain qu'avec les autres 80% de produits moins sains, voire très malsains avec Nutri-score nous ferons peut-être un peu moins marcher le secteur du médical...
Donne une indication.
A prendre avec modération.
de la grosse merde
C'est moins efficace que les règles essentielles: faire les courses le ventre plein, ne pas acheter de produits transformés, cuisiner. Et regarder le prix au kilo et sa bedaine a chaque fois que l'envie nous prend d'acheter des chips.
Saint Benout c'est top.
S'il fallait la ville de St benout, la note est Zéro.