Une aide pour les navires de moins de 12 mètres

Pêche : l'UE ouvre la porte au renouvellement de la flotte réunionnaise

  • Publié le 28 mars 2024 à 09:19
hommage pêcheurs

Ce mercredi 27 mars 2024, l'Union européenne a fait un pas pour les petits pêcheurs péi. La Commission européenne vient enfin d’autoriser la France à financer le renouvellement d’une partie de la flotte de pêche à La Réunion, après un combat sans relâche des professionnels et du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM). De premiers renouvellements avec aides publiques de navires réunionnais de moins de 12 mètres vont pouvoir avoir lieu (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)

Cette aide va concerner les navires de moins de 10 mètres "pratiquant les arts dormants, à savoir des engins immobiles ou en dérive où les poissons viennent se piéger", précise le CRPMEM.

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- "Une première victoire" -

"Cette première victoire est due au soutien extrêmement résolu de l’ensemble des élus locaux, nationaux et européens – jusqu’au Président de la République en personne – autour de cette revendication des pêcheurs de La Réunion", lance le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins.

"Depuis le 28 février 2022, l’autorisation donnée par la Commission européenne au renouvellement des navires de pêche des départements d’outre-mer était restée lettre morte, du fait de l’inadaptation aux réalités de la pêche réunionnaise, de la méthodologie utilisée par l’Union européenne pour juger des capacités de pêche de notre île", note le CRPMEM.

"Conformément aux engagements du Commissaire européen, la modification prochaine des lignes directrices permettant d'évaluer l’équilibre des segments assurera leur adaptation aux particularités de la flotte de pêche ultramarine, notamment réunionnaise, et ainsi permettre le renouvellement de tous les autres navires professionnels."

Le président du CRPMEM de La Réunion, Gérard Zitte, se réjouit de cette première autorisation qui vient "récompenser le travail acharné qu’il a réalisé avec ses équipes". Il remercie l’ensemble des élus et des hauts fonctionnaires, à La Réunion, à Paris et à Bruxelles pour "leur appui déterminant dans le résultat obtenu" et indique reprendre dès aujourd’hui ses démarches "pour sécuriser les conditions d’exploitation des marins pêcheurs de La Réunion" avec l’obtention d’aides publiques pour le renouvellement de tous les navires de la pêche réunionnaise.

- "L’aboutissement d’une longue bataille" -

Suite à cette annonces, les élus de La Réunion ont fait part de leur satisfaction.

"C’est l’aboutissement d’une longue bataille engagée depuis plus d’une dizaine d’années au cours de laquelle l’État français et les autorités européennes se renvoyaient la responsabilité d’une non-décision", déclare la présidente de Région, Huguette Bello.

"Rappelons qu’une quarantaine de bateaux réunionnais représentant donc les ''petits'' pêcheurs sont concernés. Il faut savoir que, dans le même temps, les plus gros bateaux bénéficient, eux, du dispositif de défiscalisation. Il est bien évident que sous l’angle de la préservation de la ressource, ce ne sont pas les ''petits'' pêcheurs qui la mette en péril alors que les chalutiers de grandes dimensions et de grandes capacités se déploient dans les eaux de l’océan Indien. Il convenait de mettre fin à cette injustice."

"La visite à La Réunion du commissaire européen à la pêche, Virginijus Sinkevi ius, en novembre č dernier, lui a permis de mesurer toute la légitimité de nos demandes et l’urgence de répondre aux attentes des acteurs réunionnais."

"La conjugaison de nos efforts a payé. Après l’autorisation de l’Europe, il importe désormais que l’État débloque le plus rapidement possible ces aides afin que nos pêcheurs puissent disposer des moyens de poursuivre et développer leurs activités dans de bonnes conditions", poursuit-elle.

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Pour le député européen Younous Omarjee, "c’est un premier pas crucial et important vers la résolution de ce dossier, attendue depuis des années par les pêcheurs. Sans leurs mobilisations, sans celles des élus ultramarins et du Parlement européen, ce dossier serait resté enterré. C’est la preuve que lorsqu’on défend de manière unie une position juste, celle-ci peut triompher. Pour autant, la bataille se poursuit. Tout n’est pas encore gagné totalement."

Il ajoute : "La bataille continue donc pour l’élargissement de ce dispositif à toute la flottille de pêche artisanale."

En 2017, à l’initiative du député européen Younous Omarjee, le Parlement européen demandait à la Commission de lever les obstacles au renouvellement des flottes traditionnelles et artisanales, qui contribuent au développement local et durable des filières de la pêche dans les régions ultrapériphériques (RUP).

Stéphane Bijoux, également député européen, se félicite des aides européennes pour renouveler les navires de pêche artisanale. "C’est une grande victoire pour nos pêcheurs réunionnais : la Commission européenne autorise la France à financer de nouveaux navires de pêche de moins de douze mètres à La Réunion."

"C’est l’aboutissement d’un long combat pour défendre nos pêcheurs. Depuis 2019, nous avons beaucoup travaillé sous l’impulsion du Président Emmanuel Macron et avec le gouvernement pour débloquer le dossier important pour l’avenir de notre pêche artisanale."

"C’est un signal fort qui vient d’être envoyé pour renforcer la sécurité de nos pêcheurs, soutenir l’attractivité du secteur de la pêche et ainsi offrir de nouvelles opportunités à nos jeunes", a-t-il ajouté.

Pour le député Frédéric Maillot, "la décision de la Commission européenne ouvre désormais une nouvelle page pour la prospérité économique de nos « ti péshér".

"Les aides financières étaient vivement attendues et nous ne pouvons qu’être satisfait d’avoir eu une réponse positive à notre demande."

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