Contre la baisse des remises sur les médicaments génériques

Les pharmaciens de La Réunion en grève : arrêt des gardes et des injections de vaccins

  • Publié le 8 juillet 2025 à 18:16
pharmacie

À compter du 1er août 2025, un décret du gouvernement, réduisant fortement les remises sur les médicaments génériques entrera en vigueur. Pour protester contre "cette coupe budgétaire", les officines de La Réunion ont décidé d'arrêter les gardes et toute injection de vaccin. "La survie de plusieurs pharmacies serait menacées par cette décision politique, notamment dans les écarts de l'île" indiquent les pharmaciens en colère (Photo rb/www.imazpress.com)

"Le gouvernement a pris, le 1er juillet 2025,  la décision unilatérale de baisser notre remise sur les génériques de 20 à 40% sans en discuter avec les syndicats", déplore Boubker El Beghdadi, pharmacien à Saint-André et président de l'URPS Pharmacie.

- Les pharmacies de La Réunion refusent d'injecter les vaccins -

Face à "ce mépris gouvernemental" et alors que La Réunion est en pleine période de vaccination contre la grippe ou le Covid, "nous avons décidé d'être en grève pour les gardes", précise-t-il.

Les officines font également le choix de stopper toute injection de vaccin, quel qu'il soit. "Le gouvernement veut faire des économies sur le dos des pharmaciens mais c'est plutôt nous qui leur faisons gagner de l'argent. Nous sommes payés 7 euros pour administrer un vaccin contre une trentaine d'euros pour la consultation chez le médecin", peste Boubker El Beghdadi.

Une pétition a été mise en ligne pour alerter sur "les pharmacies en danger".

Concernant les gardes, l'ARS, en lien avec la préfecture, ont donc sorti un arrêté de perquisition d'une pharmacie de garde.

Pour connaître la pharmacie de garde la plus proche, composez le 3237 (Résogarde).

Lire aussi - Opération "journée et nuit mortes" : pharmaciens en colère… et officines fermées

- Des médicaments génériques plus chers pour les pharmaciens -

La mise en place de ce décret fait craindre aux officines, des pertes de plusieurs milliers d'euros par an.

"Déjà que nous avons des restrictions de personnels, là le gouvernement veut récupérer de l'argent en abaissant le prix des génériques, ajouté à cela les ruptures fréquentes de médicaments, on risque de devoir licencier", craint le pharmacien de Saint-André.

Moins de pharmaciens veut dire également moins de temps avec la patientèle. "Nous avons un rôle social, de conseil mais si nous sommes moins nombreux, on sera obligé de dire aux gens pardon il y a du monde derrière", lance le président de l'URPS Pharmaciens.

Autre réalité, "un accès plus difficile aux soins pour les personnes âgées, les familles isolées, les patients chroniques…", ajoute l'officine de l'est.

Un décret qui fait craindre la fermeture d'officines de quartier, dans les Hauts de l'île, qui ne pourront faire face aux charges financières.

Une "épine" de plus selon les syndicats, alors que les pharmacies connaissent déjà depuis des années des ruptures de médicaments. "Avec ce décret c'est encore moins de médicaments disponibles, plus de ruptures d'antibiotiques, d'anti-douleurs", prévient par mail à destination de ses patients, la pharmacie de l'Océan indien de Sainte-Suzanne.

Lire aussi - La tension sur les stocks de médicaments va (encore) durer

- Un mois pour négocier avec le ministère de la Santé -

Les syndicats de pharmaciens au niveau national, seront reçus ce jeudi 10 juillet pour débattre avec le ministère de la santé.

"Les pharmacies ne sont ni des multinationales, ni des supermarchés. Elles sont des lieux de soins, de prévention, de confiance. Elles font partie de votre quotidien", interpellent les professionnels.

Les pharmacies qui, si elles ne s'estiment pas entendue, envisagent d'ores et déjà de baisser les rideaux pour montrer leur mécontentement.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
2 Commentaires
Cyprès
Cyprès
3 mois

Pauvres boutiquiers, ils sont à plaindre.

tof
tof
3 mois

il n'ont pas hontes ces pharmaciens avec leur beau train de vie payé par la sécu !!