La campagne sucrière paralysée dans le Nord-Est

Pour le Syndicat du sucre, "les limites du raisonnable ont été franchies"

  • Publié le 17 septembre 2012 à 04:39
Manifestation des planteurs

Dans un communiqué publié ce dimanche 16 septembre, le Syndicat du Sucre dénonce le blocage depuis une semaine l'usine de Bois Rouge de Saint-André. Il estime que "les limites du raisonnable ont été franchies". Pour rappel, les planteurs protestent contre le protocole de prélèvement des cannes, affirmant perdre en richesse. Nous publions ci-dessous le communiqué

"La question de l’écoulement occasionnel de quelques gouttes de jus lors du prélèvement d’échantillons de canne réalisée dans des conditions très spécifiques est purement technique. Elle ne concerne qu’un nombre extrêmement réduit de planteurs car elle ne se pose que sur moins de 1% des chargements.

Cette question, qui aurait normalement dû être traitée sur un plan purement technique, dans le cadre du Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre (CTICS), a été montée en épingle et instrumentalisée par un groupe très minoritaire de planteurs à des fins politiques en vue  des élections de la Chambre d’Agriculture en Janvier 2013.

Ce petit groupe de planteurs bloque depuis une semaine la sucrerie de Bois-Rouge et différentes plateformes de réception de canne, entravant ainsi la liberté du travail, en contradiction avec le droit de manifester et paralyse une filière qui procure plus de 12 000 emplois à l’économie réunionnaise. Les Industriels et l’Etat ont proposé la mise en place d’une mission d’expertise afin de rechercher les améliorations techniques pertinentes.

Des négociations ont eu lieu entre le petit groupe de planteurs qui bloquaient la sucrerie, le CTICS, le Président de la Chambre d’Agriculture, les Industriels et l’Etat. Malheureusement, la surenchère et l’entêtement des initiateurs de ce mouvement ont rendu impossible la conclusion d’un accord. Aujourd’hui, nous estimons que les limites du raisonnable ont été franchies.

Le respect de la neutralité et du bon fonctionnement du CTICS, organisme paritaire au service de l’ensemble de la filière, qui exerce son activité sous le contrôle des planteurs, des industriels et de l’Etat, est pour nous un point fondamental. Le CTICS a toujours poursuivi, dans le cadre du protocole de campagne, la recherche d’améliorations, notamment de son processus d’échantillonnage. Jamais une amélioration par rapport à une situation donnée ne s’est traduite par une indemnisation rétroactive d’aucune sorte. Ce principe est essentiel, car son non-respect reviendrait à créer une insécurité permanente sur le prix d’achat de la canne découlant des résultats communiqués par le CTICS. Il s’en suivrait une rupture de confiance des industriels qui achètent chaque année aux planteurs pour environ 80 millions d’euros de canne à sucre sur la base des résultats du CTICS.

Aussi, les Industriels indiquent qu’ils ne pourront signer un accord que dans le respect des conditions suivantes, garantes du fonctionnement et de la pérennité du CTICS :
1- Le protocole du CTICS doit être respecté
2- Aucune indemnisation ne peut avoir lieu du fait d’une amélioration technique
3- Seuls les membres du CTICS, réunis en Conseil d’Administration, peuvent être signataires à un accord. Ce Conseil d’Administration ne peut se réunir que dans des conditions sereines et en l’absence de toute pression extérieure.

La poursuite du blocage de la campagne sucrière crée un préjudice non seulement aux Industriels mais surtout à l’ensemble des planteurs, en particulier l’immense majorité qui veut livrer et qui est prise en otage :
- Pour les industriels, ce préjudice est lié à l’immobilisation de leur personnel et de leur outil de travail
- Pour l’ensemble des planteurs, ce préjudice est lié à l’impossibilité de livrer leur canne. Or, les richesses sont actuellement très fortes. Par ailleurs, 40 000 tonnes de canne coupées, représentant une recette globale pour les planteurs de près 3,2 millions d’euros, sont en train de pourrir dans les remorques et les champs".

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