Ce pourrait ĂȘtre une photo de carte postale. De la verdure Ă perte de vue digne des plus beaux paysages qu'a l'habitude de nous offrir Madagascar. Pourtant, au beau milieu de cette forĂȘt se trouve " un trou profond de 45 mĂštres Ă©tendu sur la surface de deux terrains de football ", relate Julien Sartre du Quotidien de La RĂ©union dans un article paru le ce mercredi 27 janvier 2016. Ce trou, c'est la carriĂšre d'Ambokatra destinĂ©e Ă fournir les roches massives qui alimenteront le chantier de la Nouvelle Route du Littoral (NRL). Un pillage en silence au vue et au su des autoritĂ©s françaises, dont la RĂ©gion, et malgaches
Contrairement Ă ce quâavait affirmĂ© Dominique Fournel, vice-prĂ©sident de la RĂ©gion RĂ©union en charge de la NRL, 220 000 tonnes de galets malgaches alimenteront le chantier de la nouvelle route du littoral. DĂ©jĂ plusieurs milliers de tonnes ont Ă©tĂ© livrĂ©es et dâautres cargaisons sont prĂ©vues dâarriver dans les prochaines semaines.
Si cette importation pose indubitablement la question de la pertinence des Ă©tudes qui ont Ă©tĂ© faites avant le lancement du chantier et lâattribution du chantier, ces roches malgaches soulĂšvent plusieurs autres interrogations : " Cette goutte dâeau (220 000 tonnes de roches sur les 19 millions de tonnes prĂ©vues pour le chantier â NLR) nâest pas sans poser de nombreux problĂšmes environnementaux, Ă©thiques et aussi politiques ", souligne le Quotidien.
Des problĂšmes environnementaux Ă plusieurs titres tout dâabord. Les photos publiĂ©es par le Quotidien le montrent, lâancienne colline dâAmbokatra oĂč jadis trĂŽnaient des arbres du voyageur est aujourdâhui dĂ©figurĂ©e avec " un trou profond de 45 mĂštres Ă©tendu sur la surface de deux terrains de football ". Les villageois qui vivent non loin de la carriĂšre ont quant Ă eux " bien du mal Ă trouver le sommeil " rapporte le journal qui dĂ©crit le va et vient des camions, la nuit, pour Ă©viter " de congestionner la circulation dans le centre-ville de Tamatave la journĂ©e ".
Plus inquiĂ©tant et qui concerne directement La RĂ©union, lâefficacitĂ© du processus de lavage des roches malgaches est mise en doute, et ce, alors que le PrĂ©fet avait conditionnĂ© la possibilitĂ© de ces importations au le respect des rĂ©glementations sanitaires et environnementales en vigueur. Selon le Quotidien, deux bateaux sont missionnĂ©es afin dâarroser les chargements de galets, ce qui ne manque pas dâagacer le directeur gĂ©nĂ©ral de la sociĂ©tĂ© du port autonome de Tamatave, Christian Avellin, qui ne cache dâailleurs pas " quâil est plus que rĂ©servĂ© sur lâefficacitĂ© du processus ".
Le Quotidien se penche aussi sur les autorisations dâextraction de ces roches, rappelant que le collectif pour Madagascar prĂ©sidĂ© par le docteur Philippe Andriatavy avait saisit le 18 novembre 2015 lâOffice nationale de lâenvironnement malgache afin de demander la " suspension de lâexploitation de la carriĂšre dâAmbokatra â Toamasina pour usage non conforme au permis dĂ©livrĂ© " ainsi quâune " Ă©tude dâimpact environnemental et humain ". " Cette carriĂšre nâest pas faite pour exporter des roches massives. Elle existe depuis longtemps afin de fournir en graviers et en sable la rĂ©gion de Tamatave. Lorsquâune multinationale paye seulement 0,5% de taxes alors quâelle se sert du sol malgache pour construire une route Ă La RĂ©union, jâappelle cela du pillage de ressources ", sâemporte le prĂ©sident du Collectif pour Madagascar dans les lignes du Quotidien.
Cette requĂȘte est finalement restĂ©e " classĂ©e ", selon le Quotidien qui parle de situation dĂ©sormais " clarifiĂ©e ", grĂące notamment au systĂšme des " ristournes ", un moyen lĂ©gal dâ " acheter " lâaccord des autoritĂ©s malgaches et de lever certaines barriĂšres qui pourraient constituĂ©s des freins Ă la poursuite des extractions. Le Quotidien fait Ă©galement rĂ©fĂ©rence Ă des " ristournes occultes ", moyen bien connu Ă Madagascar oĂč la corruption fait malheureusement rage. " Nous avons fourni des tables et des chaises de seconde main au ministĂšres des Mines " reconnaĂźt dâailleurs Jean-Baptiste GuĂ©net, le directeur gĂ©nĂ©ral de Colas Madagascar, sociĂ©tĂ© en charge de lâexploitation de la carriĂšre dâAmbokatra pour le compte du chantier de la nouvelle route du littoral.
Cet article pose plusieurs questions de fond. A La RĂ©union, les boucliers ne cessent de se lever face aux projets de carriĂšre, Ă Bellevue, aux Lataniers ou encore Ă la Ravine du Trou. Rien de plus normal compte tenu de lâimpact tant environnemental quâĂ©conomique et humain que de tels projets peuvent avoir. Pourtant, Ă Madagascar, la question de lâhumain semble avoir Ă©tĂ© balayĂ©e dâun revers de la main, comme si la population malgache nâavait pas son mot Ă dire quant Ă ses inquiĂ©tudes et Ă ses interrogations relatives Ă son bien ĂȘtre. Est-ce parce que Madagascar est un des pays les plus pauvres au monde que la France, par lâintermĂ©diaire de La RĂ©union, se permet dâignorer lâintĂ©rĂȘt du peuple malgache au profit dâun chantier dont le montage stratĂ©gique et financier montre dĂ©jĂ des signes de prĂ©occupations ?
En ce qui concerne lâimpact environnemental, ces images peuvent donner un avant goĂ»t de ce qui attend les RĂ©unionnais dans les prochains mois. Comme le rappelle Julien Sartre, la carriĂšre dâAmbokatra ne concerne " que " 220 000 tonnes de roches malgaches, une " goutte dâeau " comparĂ© au 19 millions de tonnes nĂ©cessaires sur le chantier rĂ©unionnais. DâoĂč la question que lâon pourrait se poser : lâimpact environnemental, esthĂ©tique, Ă©conomique et humain des carriĂšres qui pourraient prochainement ouvrir a-t-il Ă©tĂ© vĂ©ritablement Ă©valuĂ© par les services de la RĂ©gion et de lâEtat ?Â
Enfin, dâun point de vue Ă©thique, peut-on se permettre de sacrifier les magnifiques paysages de Madagascar sur lâautel de lâavancement du chantier de la nouvelle route du littoral alors quâaujourdâhui, et plus que jamais, la RĂ©gion RĂ©union se targue dâĂȘtre le chef de file dâune coopĂ©ration rĂ©gionale accrue, notamment dans le domaine touristique avec les Iles Vanilles dont Madagascar fait partie. Comment peut-on, dâun cĂŽtĂ©, dĂ©fendre la cause du tourisme rĂ©gional lorsque, de lâautre cĂŽtĂ©, on pille le territoire voisin ?
Alors que la convention de Rotterdam rĂ©glementant lâimportation et lâexportation de produits dangereux a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e pour protĂ©ger les pays du Tiers-Monde, le silence de la communautĂ© internationale concernant le pillage de ressources (roche, fer, et autres matĂ©riaux prĂ©cieux) Ă Madagascar interpelle et pose la question de la valeur de ce pays et de sa population aux yeux du reste du mondeâŠ
www.ipreunion.com
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Alex , pourquoi les français pillent vers les anciens pays colonisés ? mais vous dites que La France est un pays riche . Alors laisser les nÎtres et retourne en France . laissez les malgaches comme ça
Mais je rigole tellement...
Réunionnais nombrilistes !
Situé à 500m de la Carriere d'Ambokatra, le barrage de boues acide de traitement du nickel opéré par Sheritt, des millier d'hectare dévasté, violet !
45m sur quelques hectares d'exploitation de roche destiné au BTP, comme il y en a des milliers en France.
Pardon mais vous vous trompez de débat messieurs les journalistes.
Horrible!..
= qui provoque une sensation d'effroi et de répulsion
Je constate que comme d'habitude la France fait du n'importe quoi Ă Mada cela n'est pas drĂŽle , ce qui l'est c'est la dĂ©claration de l'autre imbĂ©cile qui claironne qu'en dĂ©dommagement des tables et des chaises de seconde main ont Ă©tĂ© offertes, on croit rĂȘver devant une telle insolence et une arrogance d'un autre age ! au fait pourquoi pas du papier toilette de deuxiĂšme cul ??? La StĂ© Colas devrait prĂ©senter des excuses et vite car il ne faudra plus s'Ă©tonner des rĂ©actions disons, brutales et brulantes des Malgaches.
VoilĂ le super projet sois disant respectueux de l'environnement ;la rĂ©gion devrait arrĂȘter de berner les gens route il y aura sĂ»rement mais a quelle prix et quelle consĂ©quence pour les gĂ©nĂ©rations futur
Ce qui est désolant dans tous ça. Cest qu'on nous prend pour des imbéciles à la REUNION et à Madagascar.
On a fait tout une polémique sur cette affaire, pour que la fin ce soit une entreprise française qui a obtenu le marché du granit a Madagascar.
Vous savez Ă Madagascar on utilise la pierre dans toutes les constructions, votre route du littoral c'est une goutte d'eau par rapport Ă tout ce qu'on a comme granit.
Juste pour vous dire que ces cailloux ne profite pas au malgache. Certe cette entreprise crĂ©e de l'emploie Ă Madagascar mais on aurai pu donner ce marchĂ© Ă des entreprise malgache et non pas Ă TAMATAVE ou le cailloux est plus cher mais Ă Fort-Dauphin oĂč il est moins cher et oĂč Ă©galement il y a des exploitant malgache.
Bref on nous a tous manipulĂ© et on a suivi comme des chĂšvres comme ce pauvre journaliste qui sait mĂȘme pas de quoi il parle. Juste des constatation et pas d'analyse.
C'est ce qui s'appelle du colonialisme. Seuls les naïfs pouvaient encore croire que ça n'existait plus..... Ca a changé de visage, ce n'est plus le "gros blanc" qui pille les pays "en développement" (quoique ça existe encore cf le Niger et son uranium) mais le "toute couleur" qui se sert sur moins fortuné et surtout obligé pour survivre. Donc c'est encore plus ignoble.
Madagascar n'a pas attendu les roches pour la Réunion pour défigurer le pays, il suffit de voyager un peu pour s'en rendre compte. Et la corruption permanente, ça commence à l'aéroport..
On lave les roches par contre tous les jours entrent à la Réunion des tas de marchandises à l'aéroport, au Port dans les containers, dans les bateaux de plaisance etc sans contrÎle de quoique ce soit...alors l'aspect sanitaire et environnemental il y a longtemps qu'on s'assoit dessus..
"roche massives",
"grenier vert des supermarchés"
spiruline, letchi, prostitution
madagascar, refuge des speculateurs et exploiteurs de la Reunion; ahahah, c'est une découverte?