Ce jeudi 2 février 2023, la rectrice de La Réunion, Chantal Manès-Bonnisseau est allée à la rencontre des élèves, et de l'équipe pédagogique de l'école Damase Legros à Saint-Denis. Cette visite se tient dans le même temps où une séance de "fluence", ou fluidité de lecture, a été donnée à 20 élèves de CM2. Cette rencontre s'inscrit dans la volonté du rectorat de vouloir renforcer les savoirs fondamentaux des marmailles avant leur passage dans les classes supérieures. Comme a tenu à l'indiquer la rectrice, elle souhaite ainsi suivre ce qui se fait dans les écoles, d'accompagner les équipes, les former, de voir ou encore de voir leurs besoins. (Photo : sly/www.imazpress.com)
Ainsi, en plus de tout cela, l’objectif de ce genre de visite est également l’occasion de voir les besoins, montrer le soutient de la gouvernance académique à l’équipe dans les écoles, "et surtout voir comment travailler et quel levier activer", estime la rectrice.
C’est tout en observant le travail de la vingtaine d’écoliers, que Chantal Manès Bonnisseau en tire déjà un bilan positif de ce qui se fait dans cet établissement. Et pour cette visite, c’est une séance de fluence à laquelle la rectrice a pu assister. Casque audio sur les oreilles, stylo sur la table, tablette à la main, les marmailles sont bel et bien concentrés sur cet exercice de fluence du matin, qui leur est dispensé deux fois par semaine à raison de 30 minutes. Comme nous le définit Sigrid Lafage Chenayer, enseignante et coordinatrice de réseaux en éducation prioritaire, « la fluence c’est une compétence en lecture qui permet à l’élève de lire à la bonne vitesse, ni trop vite ni trop doucement, avec précision. En lisant le texte exactement comme il est écrit et en respectant l’expression c’est-à-dire l’intonation, la ponctuation, ce qui va faire que la lecture est expressive et vivante ».
Au vu de cette séance, la rectrice exprime que « c’est un travail intéressant », "collaboratif, plus engagé", écoutez :
- La maîtrise de la lecture et de l’écriture -
Ce dispositif de travail mis en place dans cette école est une bonne chose pour l’apprentissage de l’écriture et de la lecture. « L’utilisation du travail en petit groupe, en mode collaboratif, avec de technologie et surtout de l’accompagnement pédagogique, c’est quand même ça le plus important. C’est le savoir-faire des maîtres en plus en éducation prioritaire du fait du rôle de l’école qu'ils utilisent tous les outils à la disposition. Cela permet aussi de suivre le résultat des élèves et c’est un travail qui n’est pas ponctuel, mais qui est accompagné », explique-t-elle. Ainsi à l’issue de ce travail mis en place par exemple dans cette école depuis 3 ans, est une formule qui fonctionne.
« Nous avons des évaluations qui nous permettent de mesurer le progrès des élèves, école par école et on constate que le travail qui est fait dans cette circonscription de Saint-Denis porte ses fruits, avec des élèves qui arrivent à l’école avec de grandes difficultés en lecture ». Il est donc nécessaire, selon la rectrice de les « accompagner en adaptant le temps de lecture consacré à chaque enfant en fonction de leur besoin. Un élève peut arriver avec des facilités et il lui faudra moins de temps et un autre avec des difficultés plus importantes où il faudra plus de temps. »
L’académie souhaite ainsi travailler sur l’individualisation du temps d’apprentissage pour chaque élève qui arrive en 6ème, maîtrise la lecture et l’écriture.
La fluence fait partie des outils, des méthodes pour permettre aux élèves de progresser dans leur parcours scolaire. Les élèves du CE1 au CM2 font de la fluence deux fois par semaine et ce durant 30 minutes. Sigrid Lafage Chenayer, nous présente en quelques mots cette séance, écoutez :
Comme elle le poursuit, « l’objectif ne se projette pas en fin d’année. Il se projette sur le parcours de l’élève. A la fin de l’année, l’élève se voit progresser. Il a un cahier dans lequel il colle ses graphiques, l’analyse de ses résultats, donc il a conscience de ses progrès. Nous l’objectif final c’est de faire en sorte qu’il ait le niveau requis en terme de nombre de mots correctement lu à la minute soit 120 mots à la minute, à l’entrée en 6ème".
« Nous avons la chance de voir le fruit de notre travail, mais on observe qu’au fil du temps que la grande majorité des élèves dispose de ce dispositif certains ont des troubles du langage écrit, social ou autre et ils ne sont pas tous égaux face aux apprentissages » ajoute-t-elle.
- Les attentes des équipes encadrantes –
A l’issue de ses visites dans les établissements scolaires comme celui-ci, des attentes lui ont déjà fait plusieurs attentes. « C’est surtout une attente de valorisation des projets, d’accompagnement par les équipes éducatives, les inspecteurs et les conseillers pédagogiques, le travail avec les collectivités territoriales. Nous voyons que dans cette école, il y a beaucoup de choses qui sont faites ». Il y a « un lien avec les parents qui est très apaisé, avec un travail en réseau de l’éducation prioritaire qui est très avéré et ça se voit dans les résultats des élèves qui augmentent d’année en année », ponctue la rectrice.
L’élue du quartier du Chaudron, Monique Orphé salue par ailleurs la visite de la rectrice dans l’établissement. « Je trouve que c’est vraiment bien de voir une rectrice venir sur place, voir la progression des élèves, dans un quartier populaire, une des plus anciennes écoles du Chaudron, c’est bien parce que ça valorise aussi l’équipe pédagogique et le travail des enseignants ». Elle soutient également que cela « permet de faire aussi un bilan sur la réussite scolaire de nos petits. Au niveau de la lecture, des mathématiques, nous sommes les plus mauvais élèves. A travers la nouvelle méthode, le numérique, c’est aussi une façon de traiter l’échec scolaire et donc de permettre à nos élèves de réussir le parcours scolaire et le passage notamment au collège et plus tard ». Mais la ville a aussi des attentes en matière d’éducation. A savoir les moyens humains, toujours dans l’intérêt des élèves, comme l’explique Monique Orphé.
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