Les gérants stations-services obtiennent une revalorisation de 1 centime, soit 13 centimes par litre vendu

  • Publié le 26 septembre 2025 à 20:40
[Photos - Vidéo] Pour une augmentation de leur marge : les gérants de stations-service en colère mobilisés devant la SRPP

(Actualisé) Les gérants de stations-service ont eu gain de cause : après une longue réunion avec la préfecture, une revalorisation de 1 centime de leur marge commerciale a été obtenue, soit 13 centimes au total par litre vendu, à compter du 1er octobre. Une augmentation qui se répercutera sur le prix à la pompe, pour environ 40 centimes de plus sur un plein 50 litres pour les consommateurs. Les stations fermées rouvriront dès ce samedi. Les gérants étaient mobilisés depuis ce jeudi 25 septembre 2025. (Photos rb et sly/www.imazpress.com)

Une victoire en demi-teinte, car les gérants réclamaient une augmentation de deux centimes sur leur marge commerciale de 12 centimes par litre "Concernant le deuxième centime demandé, je ne m’assois pas dessus, mais nous sommes des chefs d’entreprise, nous négocions et nous sommes raisonnables ce centime supplémentaire permettra aux plus petits Entreprise de maintenir le modèle actuel et c’est une bonne chose", a déclaré Gérard Lebon à l'issue de la réunion.

Il a précisé que "la préfecture s’engage à ouvrir les yeux sur les problématiques pointées par les gérants de station, comme par exemple, les stations fantômes ou encore les licences de vente de tabac".

"Le nécessaire devrait être fait pour réapprovisionner les stations, et pour que dès demain matin, tout soit retourné à la normale", a-t-il assuré.

Ce vendredi, les gérants ont été rejoints par leurs salariés en milieu de journée devant la société réunionnaise des produits pétroliers (SRPP) au Port. En attendant cette rencontre, les stations-services ont fermées à 13 heures. Plusieurs d'entre-elles étaient déjà à sec. Regardez.

Jeudi, les gérants avaient déjà passé la journée et la nuit de jeudi la Société réunionnaise de produits pétroliers (SRPP) au Port. Aucun blocage mais une mobilisation, avec le soutien des transporteurs qui acheminent le carburant et qui ont décidé de ne pas le faire ce jour. 

Gérard Lebon, président du syndicat réunionnais des exploitants de stations-service a assuré que les gérants sont "déterminés" et que la mobilisation pourrait durer plusieurs jours. 

Au cœur du conflit : le refus de revalorisation de leur marge commerciale, fixée par arrêté préfectoral à 12 centimes par litre de carburant vendu, quel que soit le carburant. Ils pointent un modèle économique devenu intenable alors que le prix des carburants augmente et que les charges se multiplient.

- Le mouvement "durera le temps qu’il faudra" -

"C’est la préfecture qui fixe les marges des gérants de stations-service. Elles sont comprises dans les prix à la pompe, qui sont des prix administrés. C’est le même fonctionnement que pour certaines professions. L’État décide et répartit ce qui revient aux gérants, aux pétroliers, etc", explique un gérant du sud.

La marge des gérants doit permettre de rémunérer le gérant, de payer les charges et surtout de maintenir l’emploi de pompistes, particularité réunionnaise qui alourdit les coûts par rapport à l’Hexagone.

"La marge récupérée sur les carburants ne suffit pas pour payer les salaires. Pour certains, la partie boutique compense, mais ce n’est pas le cas pour toutes les entreprises", souligne ce gérant. À cela s’ajoutent des loyers souvent élevés pour les stations en location-gérance : "Les loyers sont variables et dépendent du chiffre d’affaires, même s’il y a un plafond à ne pas dépasser".

Le profil le plus courant à La Réunion est celui d’une station-service de taille moyenne, vendant environ 300.000 litres de carburant par mois, gérée en location-gérance. Avec cette configuration, les recettes dégagées par la vente de carburant atteignent à peine 30.000 euros, soit tout juste de quoi payer les salaires.

"Ça permet de maintenir l’emploi, mais si on veut continuer d’assurer la même qualité de service, il faut absolument revoir ces marges car beaucoup d’entrepreneurs souffrent aujourd’hui", il insiste. "Moi-même je n’ai plus de trésorerie et je galère à garder la tête hors de l’eau. Si on se bat aujourd’hui, c’est parce qu’on en a vraiment besoin".

Ce jeudi, les camions de livraison ne sont pas sortis de la SRPP. Les stations ont anticipé et ont été approvisionnées. "Les Réunionnais ont eu le temps de s’organiser depuis le premier cri d'alerte dimanche. Les transporteurs sont venus vers nous pour nous soutenir de façon indirecte, mais on n’a pas coordonné nos actions".

- Formation des prix -

Le prix des carburants à La Réunion est fixé chaque mois par arrêté préfectoral, en application du décret du 31 décembre 2013 (décret n° 2013-1314). Il prend en compte le prix CAF (coût, assurance, fret) à l’importation, les frais de passage en dépôt et de stockage, les coûts de distribution de gros et de détail, et la rémunération des gérants et des compagnies pétrolières.

D'après la préfecture : "les prix maximum (TTC) sont calculés en deux temps : d'abord, les prix max HT sont établis à partir d’une méthode de calcul mentionnée dans la réglementation et de données objectivables. Ils prennent en compte les coûts réellement supportés par les entreprises et la rémunération des capitaux ou, le cas échéant, de leur marge commerciale", détaille-t-elle.

Puis, "les prix max TTC sont déterminés en ajoutant aux prix HT le montant des différentes taxes applicables, notamment la fiscalité indirecte locale, dont les taux et tarifs sont déterminés par le conseil régional et dont les recettes contribuent au financement de la région et de toutes les communes. Contrairement à l’Hexagone, l’État ne perçoit ni TVA, ni taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sur les carburants consommés à La Réunion".

Dans ce cadre, la marge commerciale des gérants, fixée actuellement à 12 centimes par litre, est la même depuis plusieurs années (2018), malgré l’augmentation des charges et des coûts de fonctionnement. Les pétroliers, eux, perçoivent une part distincte, qui couvre leurs frais d’importation, de stockage et de distribution.

Une rencontre se déroulera à la préfecture ce vendredi après-midi "dans un esprit de dialogue", mais le préfet a déjà expliqué les raisons qui justifient, selon lui, de ne pas augmenter les marges des entreprises. "Pour mémoire, cette augmentation serait directement répercutée sur les prix à la pompe payés par les Réunionnais", précise la préfecture.

Un argument réfuté par les gérants, qui réclament, au contraire, que ce supplément concerne les géants du pétrole.

- Une demande vieille de plusieurs mois -

Les professionnels réclament depuis plusieurs mois une revalorisation de leur marge commerciale, fixée par arrêté préfectoral à 12 centimes par litre de carburant vendu, quel que soit le carburant. Ils pointent un modèle économique devenu intenable alors que le prix des carburants augmente et que les charges se multiplient.

En mai déjà, une rencontre en préfecture n’avait pas abouti à un accord. Le rejet récent de leur demande par l’administration a fait monter la pression. "Il est dommage d’arriver à ce point de rupture pour discuter sereinement avec l’État. Pour l’instant, il n’y a pas de négociation prévue", regrettait Gérard Lebon.

En colère, les gérants dénoncent par ailleurs l’existence de stations "fantômes", c’est-à-dire des unités de vente automatisées, sans pompistes ni gérant, réservées à certains professionnels. Une pratique qu’ils jugent contraire au décret en vigueur et qui fragilise davantage le modèle économique des stations traditionnelles.

Lire aussi - [Vidéos] Carburants : les gérants de stations-service demandent la revalorisation de leur marge

- L'OPMR rappelle la réglementation -

Dans ce contexte tendu, l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR) est venu rappeler ses exigences. Par la voix de sa commission carburants, l’instance insiste sur la nécessité de respecter scrupuleusement la réglementation avant toute revalorisation des marges. Elle souligne notamment que seule une minorité de gérants transmettent leurs comptes, condition pourtant obligatoire pour examiner la demande.

L’OPMR met également en garde contre certaines pratiques, comme l’indemnité de précarité des gérants financée par les consommateurs, et appelle à s’attaquer aux vrais problèmes structurels du secteur.

Lire aussi - Carburants : pas d'augmentation de la marge des stations service en dehors de la stricte application de la réglementation

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
29 Commentaires
Tonton Georges
Tonton Georges
1 semaine

Et encore une fois, on prend dans la poche du consommateur. le seul qui n'ira pas réclamé...
Quand s'attaquera t-on à la marge de la SRPP qui détient le MONOPOLE à La Réunion ???
Pour rappel, en métropole, il y a concurrence entre les fournisseurs et donc des prix différents suivant les stations.
Merci de résoudre le fond du problème.

Gramoune
Gramoune
1 semaine

Fermetures des pompes en fin de mois.
Tout le monde fait le plein... et la trésorerie aussi.... bien joué !

Ti jacque
Ti jacque
1 semaine

Il ne faut plus rien acheter dans les boutiques des stations-services autres choses que payer son carburant. Tous les personnes qui le ferons devant vous, faite leur une grimace.

Martine
Martine
1 semaine

C'est toujours le con sommateur qui trinque !! :-(

Ernestine
Ernestine
1 semaine

Les mecs sont ravis. Super. Et le carburant et le gaz augmentent de combien au 1er octobre?

HOARAU
HOARAU
1 semaine

Salut, Réunionnais (aises). Band gérant station i gagne un gros salaire qui peut dépasser les 5000€. Ayant travaillé près de 15 ans en tant qu'employé polyvalent de station service mwen l'a connu ça. Par contre employé CDI n'a presque que plus remplacés par contrat apprentissage ou CDD avec un salaire minimum et qui travaille le Dimanche. A la Réunion n'a pas concurrence et i arrange les gérants. Concernant le prix à la pompe fixé par le préfet c'est un prix maximum ce qui veut dire que si une station voulais vendre le carburant moins chère personne ne pourrai l'empêcher sauf le syndicat de gérant dirigé par Mr Lebon. Une chose aussi qui m'exaspère c'est qu'une station service est le droit de vendre de l'alcool aux automobilistes et par la même occasion mettre en danger d'autres personnes, à ce sujet je pense que le préfet devrait interdire cela.Alors un conseil Réunionnais (aises) quand la prochaine fois le syndicat de gérant de station service décide de faire une grève arrêté de vous jeter sur les carburants comme c'est toujours le cas. Car là vous allez dans le sens des gérant en vidant leurs stocks et remplissant leurs caisses vous leurs facilités la tâche , c'est une tactique bien rodée qui existée depuis que j'ai travaillé en station service (on nous disait de prévenir les clients d'une grève avenir pour que ces derniers fassent le plein). Alors la prochaine fois faites le montant que vous avez l'habitude de faire et ne vous laissez pas manipuler car de toute façon c'est toujours le client qui sera le dindon de la farce.

Reyonez
Reyonez
1 semaine

Exactement. C’est une stratégie de prise en otage pour nous forcer à acheter ! Et en plus ils ont gagné 1 centime en plus ! Toujours sur notre dos et après ils crient misère !!!! Pffff yen a marre

Gerald
Gerald
1 semaine

Une station essence qui perd 65 000 euros par an dixit Lebon mais il gagne combien annuellement ? Une smicard moins de 20 000 euros par an, chercher l'erreur ban profiteurs !

Fred
Fred
1 semaine

C'est illégal ! Si c'est nous qui payons, le préfet aurait été le médiateur entre eux et l'association des usagers. Ce n'était pas à lui de prendre cette décision !
Si Mr Lebon veut nous baiser comme ça alors PLUS UN CENTIME AUTRE QUE L'ESSENCE DANS LES STATIONS! FAISONS UNE PÉTITION EN CE SENS. RÉVEILLONS NOUS !

HOARAU
HOARAU
1 semaine

Exactement, il faut lancer une pétition en ligne et l'envoyer aux autorités compétentes contre la vente d'alcool, de cigarettes dans les stations services et les laisser aux buralistes et aux Bars qui eux aussi on besoin de trésorerie en fin de mois pour ne pas déposer le bilan et mettre la clé sous la porte. Mais Mr Lebon va monté au créneau et mettre en avant le modèle Réunionnais et l'emploi, comme dans chaqu'un de ses interventions. Mettez en place cette pétition en utilisant les médias pour toucher un maximum de consommateurs.

Lucie
Lucie
1 semaine

Ok pour 2cts d’augmentation, en échange interdiction leur est faite de vendre des cigarettes comme en métropole.
Concurence deloyale aux buralistes.
Ils ne peuvent pas gagner sur tous les tableaux.

Qui a supprimé le Tram Trainb
Qui a supprimé le Tram Trainb
1 semaine

Merci encore a celui qui a supprimé leTram Train pour favoriser le lobby Tout automobile et ses petits copains.

Compte opaque ?
Compte opaque ?
1 semaine

Que les gérants publient leur compte.

On se sert
On se sert
1 semaine

En métropole il n'y a pas de pompistes
On se sert

Tikiki
Tikiki
1 semaine

Mais pas trop fort !

Marc
Marc
1 semaine

Encore une fois , c’est nous qui allons payés pour quelques uns!
Je suis en colère.

Gimi974
Gimi974
1 semaine

Quant on pense que TOTAL ENERGIE n'a pas versé 1 centime d'Euro d'impôt à l'Etat depuis 10 ans. A vomir !

Hervé Payet
Hervé Payet
1 semaine

A quand une taxation état comme dans le reste de La France ? Les prix des carburants sont trop bas à la Réunion, à l'heure où on doit tous réduire fortement nos émissions de CO2

J.P Payet
J.P Payet
1 semaine

A Hervé Payet,
Ferme out ki ! Allez vivre en métropole si vous voulez !

Gérants mouton des pétroliers
Gérants mouton des pétroliers
1 semaine

En fait les gérants font les kekes et devant les pétroliers baissent leur pantalon.

Ti yab
Ti yab
1 semaine

Mr le préfet, idéal faire comme dans l hexagone, ou les prix sont libres à la pomme. J espère qu un jour là grande distribution ouvrira leur propre station pour concurrencer les autres.

Foutant
Foutant
1 semaine

Que les gérants de station publient leurs comptes et on va bien se marrer.... quels sont les salaires moyens de ces gérants qui se gavent... Certains ont plus de 100.000 euros de voiture par couple, vous vendent un paquet de mikado à 6 euros et viennent pleurer.... quelle honte...

Mi di Mi pense
Mi di Mi pense
1 semaine

Tiens un jaloux qui n'a pas eu sa rolex à 50 ans, une ferrari rouge

Largue mon ourlet !

ZembroKaf
ZembroKaf
1 semaine

"le mouvement durera le temps qu'il faudra".... la fin du mois va pléré ... na pi larzen pou paye fournissère ek zemployé (en contrat qualif... cdd....) ... la sécu i étrangle à nou zimbots i bouffe à nou ... la srpp ... i livre pi nou !!!
ça s'appelle ... "vomir la bouche pleine" !!!

Stean
Stean
1 semaine

Je passe à l’électrique!

Reyonez
Reyonez
1 semaine

Monsieur le Préfet Ne cédez pas. Nous ne voulons pas d’essence plus chère car tout est déjà trop cher ici.
Les stations ont qu’à embaucher moins de personnes ou trouver d’autres sources de revenus! Et arrêtez de prendre les réunionnais en otage on a juste besoin d’aller au travail et de se déplacer

stop connerie
stop connerie
1 semaine

Roule moins !

Rode Pas
Rode Pas
1 semaine

Ferme ta gueule tu feras mieux toi, merci.

Ernest
Ernest
1 semaine

"Le profil le plus courant à La Réunion est celui d’une station-service de taille moyenne, vendant environ 300.000 litres de carburant par mois, gérée en location-gérance. Avec cette configuration, les recettes dégagées par la vente de carburant atteignent à peine 30.000 euros, soit tout juste de quoi payer les salaires."
On parle de combien de salariés à payer avec 30 000€? Toutes les stations même de taille moyenne ne peuvent avoir le même nombre de salariés.
Donc, si c'est pas rentable economiquement, il faut passer à autre chose.
Le prix à la pompe intègre soit disant le salaire des pompistes et les patrons de station sont en trainde dire que c'est pas suffisant. Une boîte qui n'est pas rentable ferme ou licencie une partie de son personnel en temps normal.
Si l'usager paie plus cher le carburant, quel service il aura en plus?