Alors que les transporteurs sont en grève, ce lundi 22 septembre 2025, les gérants des stations service de La Réunion montent au créneau. Ces derniers sont mécontents puisque la revalorisation de leur marge a été refusée. Ils demandent la réévaluation de leur grille tarifaire, alors que les prix des carburants sont à la hausse à La Réunion. Les professionnels dénoncent également la gestion de certaines unités de vente "fantômes" (Photos : rb/www.imazpress.com)
"Nous perdons 64.000 euros en moyenne par stations-service et l'état nous dit que tout va bien", s'insurge Gérard Lebon, président du syndicat réunionnais des exploitants de stations-service. Pourtant, "des gérants sont dans la difficulté et risquent d'être obligés de fermer".
Il le dit : "ce mercredi nous avons une Assemblée générale et on décidera à ce moment-là de la suite du mouvement mais pour l'instant toutes les stations sont ouvertes".
"Il est dommage d'arriver à ce point de rupture pour discuter sereinement avec l'État, et l'on espère pouvoir renouer le dialogue et trouver une porte de sortie mais pour l'instant il y a rupture et pas de négociation prévue", explique Gérard Lebon. Écoutez.
- Les gérants de stations demandent l'augmentation de leur marge -
En mai 2025, le syndicat des gérants de stations-service avait été reçu en préfecture. Déjà, les propriétaires des unités de ventes réclamaient l'augmentation de la marge commerciale.
L'actuelle composition du prix du carburant, fixée par arrêté préfectoral comprend 12 centimes par litre de carburant vendus reversés aux stations-service.
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Dans le détail, "la marge commerciale pour les stations-service est de 12 centimes par litre", indique l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (Ideom). Elle est fixée par décret préfectoral et prend en compte les spécificités locales, à savoir l'emploi de pompistes.
"Cette marge est identique, quel que soit le carburant : super sans plomb ou gazole", précise l'Iedom.
"Les stations-service générant un excédent d’exploitation grâce aux ventes dans la boutique (boisson, nourriture, cigarette…)", ajoute le rapport. "Toutefois, des disparités apparaissent selon l’importance de la boutique."
Selon ce rapport daté de 2022, les stations-service de l'île emploient ainsi 10 salariés en moyenne par station, contre un peu moins de 6 dans l'Hexagone.
La Réunion compte 160 stations-service qui emploient un peu plus de 2.000 salariés.
- L’OPMR rappelle la nécessité d’une application stricte de la réglementation -
L’Observatoire des prix, des marges et revenus (OPMR), par l’intermédiaire de sa commission carburants, rappelle que la première condition réglementaire pour évaluer la pertinence d’une demande de revalorisation est que tous les gérants doivent déposer leur compte.
"Une telle demande n'est examinée que si l'ensemble des opérateurs concernés est à jour de la transmission des éléments statistiques visés à l'article 11 et présente un dossier accompagné de tous les justificatifs exigés et d'un tableau de synthèse financier conforme au modèle repris à l'annexe II du présent arrêté́", est-il écrit à l’article 8 du décret carburants.
Dans le cas contraire, "comment vérifier que la situation des gérants est réellement déficitaire si l’examen ne porte que sur à peine la moitié des stations-service ? Dit autrement, les comptes transmis ne sont-ils pas ceux des stations en difficulté alors que les autres refusent de les transmettre parce qu’elles se portent très bien ?", se demande l'OPMR.
Jusqu’à présent, "à notre connaissance, seules un tiers des stations-service déposent leur compte et la dernière demande a été rejetée dans la mesure où à peine 50% d’entre elles ont respecté cette obligation".
Cette mise au point intervient dans un contexte où l’OPMR "demande depuis plusieurs mois au préfet de suspendre le prélèvement de l’indemnité de précarité des gérants (IPG) dans la mesure où il s’agit d’une taxe sur les prix des carburants payée par les consommateurs au profit des gérants en location, indique le président, Jocelyn Cavillot.
L’OPMR considère "que le fondement juridique de ce prélèvement pose problème et que son montant est trop important". "Ces prélèvements rapportent actuellement environ 1,5 millions par an. Les fonds sont gérés par une association privée de gérants."
"L’OPMR réitère donc sa demande d’une plus grande transparence sur la gestion de ces fonds payés par les consommateurs et d’un réexamen de la convention relative à l’IPG sur le plan réglementaire", est-il indique dans le communiqué.
- Des stations "fantômes" à La Réunion -
Les professionnels dénoncent également la gestion de certaines unités de vente "fantômes". "C'est une station où il n'y a pas de gérant, pas de pompistes et où les pétroliers vendent à des professionnels alors que le décret les y oblige", dénonce Gérard Lebon.
"Nous avons identifié au moins deux stations qui fonctionnent sans gérant", affirme le dirigeant du syndicat des gérants de stations-service.
Ces unités de vente ne sont accessibles qu'aux professionnels de la route et pas aux particuliers. Les clients se servent eux-mêmes et payent de manière automatisée, sans aucune intervention des gérants.
- Les prix des carburants fixés par décrets -
À la différence de l'Hexagone, les prix des produits pétroliers et gaziers à La Réunion sont fixés par l'État. Le préfet fixe par arrêté les prix maximums des composants des produits pétroliers, à savoir les prix des importations, celui de passage en dépôt ceux de distribution de gros et de détail (stations-service).
Ces prix sont calculés en fonction des coûts supportés par les entreprises et de la rémunération des capitaux ou, le cas échéant, de la marge commerciale.
Puis "les prix maximums toutes taxes comprises sont déterminés en ajoutant aux prix hors taxe le montant des différentes taxes applicables, notamment la fiscalité indirecte locale, dont les taux et tarifs sont déterminés par le Conseil Régional et dont les recettes contribuent au financement de la région et de toutes les communes", indique la préfecture.
Contrairement à l’Hexagone, l’"État ne perçoit ni TVA, ni taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sur les carburants consommés à La Réunion", ajoutent les services de la préfecture.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
la region doit lancer un mega projet logement construction! on veut se loger :50 000 demandes! on veut bosser 60 000 chomeurs alors les politiciens??? on se bouge les fesses! qui detient le foncier??? la region qui a des sous? les banques les futurs locataires rembourseront avec les loyers ! la faute aux politiciens si ca tourne pas ! on veut vivre logement travail santé education culture sport…..