Revalorisation de la marge des stations-service à La Réunion : l’OPMR (Observatoire des prix, des marges et des revenus dans les outre-mer) rappelle la nécessité d’une application stricte de la réglementation dans l’examen des revendications portées par le syndicat des gérants de stations-service (SRESS). (Photo d'illustration : sly/www.imazpress.com)
L’OPMR, par l’intermédiaire de sa commission carburants, rappelle que la première condition réglementaire pour évaluer la pertinence d’une demande de revalorisation est que tous les gérants doivent déposer leur compte :
Extrait de l’art 8 du décret carburants : "Une telle demande n'est examinée que si l'ensemble des opérateurs concernés est à jour de la transmission des éléments statistiques visés à l'article 11 et présente un dossier accompagné de tous les justificatifs exigés et d'un tableau de synthèse financier conforme au modèle repris à l'annexe II du présent arrêté́".
Dans le cas contraire, comment vérifier que la situation des gérants est réellement déficitaire si l’examen ne porte que sur à peine la moitié des stations-service ? Dit autrement, les comptes transmis ne sont-ils pas ceux des stations en difficulté alors que les autres refusent de les transmettre parce qu’elles se portent très bien ?
Jusqu’à présent, à notre connaissance, seules un tiers des stations-service déposent leur compte et la dernière demande a été rejetée dans la mesure où à peine 50% d’entre elles ont respecté cette obligation.
Cette mise au point intervient dans un contexte où l’OPMR demande depuis plusieurs mois au Préfet de suspendre le prélèvement de l’indemnité de précarité des gérants (IPG) dans la mesure où il s’agit d’une taxe sur les prix des carburants payée par les consommateurs au profit des gérants en location.
L’OPMR considère en effet que le fondement juridique de ce prélèvement pose problème et que son montant est trop important.
Ces prélèvements rapportent actuellement environ 1,5 millions par an. Les fonds sont gérés par une association privée de gérants.
L’OPMR réitère donc sa demande d’une plus grande transparence sur la gestion de ces fonds payés par les consommateurs et d’un réexamen de la convention relative à l’IPG sur le plan réglementaire.
Pour la commission carburants, il ne s’agit pas de remettre en cause le modèle régulé réunionnais, qui permet une meilleure maîtrise des prix et le maintien des emplois de pompistes, mais de s'attaquer aux vrais problèmes de ce secteur qui sont les suivants :
• La situation des locataires gérants qui subissent les augmentations de leurs redevances par leur pétrolier en position dominante ;
• L’installation de nouvelles stations-service dans des zones où une ou plusieurs stations-services existent déjà, les mettant toutes en difficulté.
La situation est difficile pour tous et plus particulièrement pour les consommateurs et salariés qui ne peuvent faire autrement que de prendre leur voiture faute de transports collectifs suffisamment développés et efficaces.
La solution n’est donc pas de taxer les consommateurs avec l’IPG ou encore d’augmenter les marges mais de régler ces deux problèmes majeurs dans l’intérêt de tous, à commencer par les gérants de stations-service eux-mêmes.