Report de la signature de la convention sur les transports sanitaires : les taxis suspendent leur mouvement mais "restent mobilisés"

  • Publié le 9 octobre 2025 à 10:50
  • Actualisé le 9 octobre 2025 à 14:17
Manifestations des taxis

Nouvelles négociations, signature de convention reportée : ce mercredi 8 octobre 2025, les représentants de l'intersyndicale des chauffeurs de taxis disent avoir été "entendus". Ils ont suspendu leur mouvement. L'annonce a été faire après une réunion en visioconférence avec la direction parisienne de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) à la CGSS à Saint-Denis. Le sous-directeur en charge des Outre-mer a assuré qu'il reviendrait vers eux en début de semaine prochaine. Il s'est aussi engagé, disent les taxiteurs, à étudier leur demande de revalorisation du forfait de transport sanitaire à égal avec l'Hexagone. Les taxiteurs disent toutefois "rester mobilisés" et promettent de revenir s'ils n'obtiennent pas satisfaction (Photo : rb/www.imazpress.com)

"Nous avons eu une écoute importante avec le sous-directeur de l'Uncam, représentant des Outre-mer", explique Grégory Tréport, président de la Fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT).

"Nous avons mis en avant le fait que La Réunion doit être considérée à sa juste valeur et ils l'ont bien compris", ajoute-t-il. Il poursuit : "nous avons pu exposer la situation et pourquoi les taxis se plaignent de la convention".

- De nouvelles négociations sur la convention de transport sanitaire -

La raison de la colère des conducteurs de taxis repose dans la non application du décret signé avec l'État et la CGSS en mai pour les transports sanitaires. Ce texte règlementaire prévoit une adaptation de la convention aux spécificités locales et surtout corriger une "discrimination flagrante entre le forfait additionnel dans l'Hexagone qui est de 15 euros contre à peine 3 euros dans les DROM", comme indiqué dans la convention publiée au Journal Officiel le 8 août 2025. 

"Le sous-directeur a reconnu que 3 euros pour le forfait, c'est qu'il y a un problème. Il s'est engagé à revenir vers nous en début de semaine prochaine pour apporter une réponse ou une proposition à cette convention", précise le président de la Fédération réunionnaise des artisans taxis.

Il le dit : "dans l'Hexagone ils gagnent 15 euros, nous aussi nous demandons la même application, l'égalité des droits et des soins pour notre patientèle".

Mais ils l'assurent, si la grève est suspendue, le temps d'un retour de la part de la direction de l'Assurance maladie, les taxis le disent, "nous resterons mobilisés". Ils préviennent, s'ils n'ont pas de réponse à leurs attentes, ils repartiront se mobiliser sur les routes de La Réunion.

- La signature de la convention reportée -

Alors que la nouvelle convention devait être signée ce mercredi 8 octobre, le sous-directeur de l'Uncam, représentant des Outre-mer, a annoncé reporter cette signature au 15 octobre, le temps des négociations. 

Une avancée, alors que selon une note de service l'Uncam, aucune négociation n'était possible avant mars 2026.

Une convention applicable au 1er novembre pour les 481 sociétés de taxis qui représentent les 521 licences de taxis.

- Une matinée d'embouteillages et de barrages filtrants 

Comme ils avaient annoncé dès mardi soir 7 octobre 2025, les taxiteurs ont installé mercredi, dès 3 heures du matin, des barrages filtrants sur plusieurs routes de La Réunion.

Gillot, Pierrefonds, Sainte-Thérèse (La Possession)... ils étaient plus d'une centaine de taxis rassemblés, créant d'importants embouteillages. 

Les barrages ont tous été levés à la mi-journée, les chauffeurs de taxis ayant convergé en direction des locaux de la CGSS à Saint-Denis.

Face aux blocages, le préfet a donné pour consigne aux forces de l’ordre de faire cesser toute entrave à la circulation et de verbaliser systématiquement les comportements contraires à la loi. Au total, 287 procès-verbaux ont été établis, dont 156 pour des faits d’entrave à la circulation et transmis au parquet, 61 infractions pour stationnement dangereux (amende de 135 euros) et 70 contraventions pour circulation à une vitesse anormalement réduite (amende de 35 euros).

Sur les ondes de radio Freedom, Patrice Latron était intervenu pour déclarer : "jusqu'à présent j'étais dans l'écoute et le dialogue (avec les taxis – ndlr), mais je ne peux pas accepter que la population soit prise en otage et que les Réunionnais ne puissent pas se rendre à leur travail".

La veille, - mardi 7 octobre - ils s'étaient mobilisés devant la préfecture de La Réunion, dans l'attente d'un rendez-vous avec la direction de l'Assurance maladie.

Les rendez-vous de nombreux malades et patients ont été reportés depuis le début du mouvement puisque les taxis assurant le transport assis de ces personnes étaient à l'arrêt. Plus de 7.000 patients se sont retrouvés sans taxis.

À La Réunion, le transport sanitaire en taxi représente plus de 500 taxis conventionnés et plus de 85.000 usagers par an, soit près d’un million de courses annuelles.

En France, la prise en charge des trajets des malades coûte 6,8 milliards d’euros à la Sécu, selon le ministère de la Santé.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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