Au cours de ses voeux Ă la presse, Thierry Robert a annoncĂ© qu'il dĂ©poserait en 2016 une proposition de loi afin de limiter le cumul des mandats dans le temps. L'objectif : empĂȘcher les politiques de renouveler trop souvent le mĂȘme mandat et laisser la place aux jeunes.
Vous avez un message à faire passer au président de Région...
Oui, on constate que beaucoup de promesses ont Ă©tĂ© faites et quâelles nâont pas Ă©tĂ© tenues. A tel point quâon a promis des choses aux employĂ©s dâAir Austral, ils sont en grĂšve aujourdâhui parce que les engagements nâont pas Ă©tĂ© tenus. De la mĂȘme façon, on a failli ne pas tenir les engagements avec les transporteurs, au final la RĂ©gion a Ă©tĂ© obligĂ©e de se plier.
Il sâagit de lancer un appel au prĂ©sident, il ne faut pas quâil oublie les promesses quâil a faites aux RĂ©unionnaises et RĂ©unionnais il y a quelques semaines encore. Il ne s'agit pas de s'enterrer mais d'aller au contact de la population.
En tant que député, quel objectif vous fixez-vous pour 2016?
En ce qui concerne lâAssemblĂ©e nationale, cette annĂ©e je vais me consacrer Ă une proposition de loi qui est la limitation des mandats des hommes politiques dans le temps. Si on souhaite avoir une vĂ©ritable dĂ©mocratie, un renouvellement de la classe politique, une vĂ©ritable dynamique qui soit installĂ©e sur le territoire français, il faudrait, tout comme ça sâest passĂ© avec le non-cumul en nombre, il faudrait limiter le cumul dans le temps.
Il ne sâagit pas de jeter les anciens, mais ils doivent uniquement ĂȘtre lĂ pour apporter un soutien - ĂȘtre tuteur en quelque sorte - apporter leur expĂ©rience, leur vision, leur capacitĂ©, la mĂ©moire quâils ont du passĂ© pour mieux prĂ©parer lâavenir. Mais il ne s'agit pas de sâimposer, de manigancer, dâacheter des voix. Si on veut redonner confiance Ă la population, il faut passer par cette Ă©tape lĂ , le non-cumul dans le temps.
ConcrĂštement, cela signifierait une limitation Ă combien de mandats?
Ca sera Ă dĂ©finir, il y aura des dĂ©bats Ă lâAssemblĂ©e nationale. Personnellement, je pense qu'un maire ne devrait pas dĂ©passer trois mandats. Deux, câest dĂ©jĂ raisonnable. Est-ce quâon arrivera jusquâĂ avoir vĂ©ritablement une proposition de loi qui arrive en tant que projet de loi et qui soit dĂ©fendu Ă lâAssemblĂ©e nationale? Je ferai toutes les dĂ©marches nĂ©cessaires et jâentamerai les discussions avec le gouvernement. Câest un sujet qui me tient beaucoup Ă coeur parce que la politique nâest pas un mĂ©tier.
La question se posera pour vous lâannĂ©e prochaine entre votre mandat de dĂ©putĂ©, votre mandat de maire, celui de conseiller rĂ©gional, comment se passera le choix?
Je demanderai Ă la population Saint-Leusienne ce quâelle souhaite. Jâai toujours consultĂ© la population Saint-Leusienne avant de prendre une dĂ©cision. Je ne fais pas des rĂ©unions uniquement avant les Ă©lections, je fais des rĂ©unions de quartier tout le temps. DĂšs la deuxiĂšme semaine de fĂ©vrier, elles vont recommencer. Si je suis en politique aujourdâhui, c'est que la premiĂšre petite graine qui a Ă©tĂ© plantĂ©e en terre l'a Ă©tĂ© Ă Saint-Leu, donc les Saint-Leusiens ont leur mot Ă dire.
Vous vous voyez donc quitter la politique dans quelques années?
Je me donne jusquâĂ 50 ans, aprĂšs jâarrĂȘte la politique. Jâai 39 ans cette annĂ©e, il me reste Ă peu prĂšs 11 ans de politique. AprĂšs, je veux passer Ă autre chose et puis il y a aussi des jeunes qui veulent faire de la politique.
Dans le cadre du LPA, cette annĂ©e, nous allons mettre en place un vrai mouvement de jeunes qui aura pour but de sâexprimer, de prendre des positions, dâavancer. Ca fera Ă©merger Ă la RĂ©union des jeunes rĂ©unionnais qui ont aussi envie de participer Ă la vie publique et politique.
Sur un tout autre sujet, vous vous ĂȘtes Ă©levĂ©s contre le clientĂ©lisme et vous faites une proposition en ce sens, comment vous envisagez la distribution des contrats?
Il faut absolument que ce soit le PĂŽle emploi qui gĂšre l'attribution des contrats aidĂ©s. Câest lâEtat qui paie la plus grosse quote-part des contrats aidĂ©s, ça serait totalement logique que le PĂŽle empoi dĂ©cide Ă qui on donne ces contrats.
Par exemple, Ă Saint-Leu, si je dis jâai besoin de 20 cantiniĂšres dans les cantines, je transmets le profil et le PĂŽle emploi choisit les gens qu'il faut mettre sur les 20 postes.
Je pense que câest la seule façon pour faire en sorte quâil nây ait plus ces histoires de petits contrats Ă la veille des Ă©lections. Le RĂ©unionnais est en quelque sorte un peu esclave de ce systĂšme.
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