Pour grimper, une formation spécifique est exigée

[VIDEO] Élagage et abattage, les missions des médecins des arbres

  • Publié le 5 novembre 2016 à 06:00

Ce vendredi 4 novembre 2016, une équipe de grimpeurs et d'élagueurs de l'ONF a dû procéder à l'abattage de plusieurs arbres sur l'aire de pique-nique de la Providence. Les qualités requises pour grimper à travers les branches : vigilance, équilibre et apprentissage de la peur. Ces "médecins des arbres" évitent ainsi les risques pour les promeneurs circulant sur les espaces.

En équilibre au sommet de l’arbre et rattaché par une corde, un élagueur de 53 ans tranche peu à peu des branches en les laissant retomber sur le sol. Avec une distance de plus de dix mètres, il vaut mieux éviter de se trouver en dessous. Coiffés de casques et armés de gilets jaune fluo pour être repérables, ses collègues surveillent attentivement le moindre de ses gestes. Ce vendredi matin, c’est à la Providence que l’équipe d’élagage et d’abattage de l’ONF (Office National des Forêts) opérait. Presque en urgence. "On va abattre ces arbres, car il n’y a plus d’espoir et il s’agit ici d’une aire publique qu’il faut protéger" commente l’entrepreneur arbre-conseil, en observant l’intervention aux allures quasi-chirurgicales. Son déroulé : une découpe des tronçons, qui sont ensuite descendues avec une corde.

 

 

 

Ces médecins des arbres n’opèrent pas sans avoir suivi une formation complète au préalable. À 45 ans, Johnny Robert travaille depuis 20 ans à l’ONF. Initialement bûcheron, il suit depuis décembre un certificat de spécialisation de grimpeur-élagueur pour agir en hauteur. Ce cursus leur permet de connaître les fonctions de l’arbre, la botanique ainsi que la biologie. Il apprend également à "grimper en sécurité dans l’arbre, connaître toutes les techniques d’élagage ainsi que les tailles douces". La formation dure pratiquement un an.  "Manier la tronçonneuse au sol, c’est déjà un avantage, mais en haut ce n’est pas la même technique, c’est très physique"" indique le spécialiste. Les qualités requises pour gravir les branches : la vigilance, l’équilibre et l’apprentissage de la peur. Pour Johnny Robert, il s’agit d’être "physique", d’avoir de l’expérience et surtout de ne pas être trop "téméraire". Aussi bien pour l’élagueur que pour l’homme de pied.

 

 

 

Mais le climat ne joue pas toujours en la faveur de l’équipe : "Notre souci, c’est le vent, à partir de 70 km/h, on ne doit pas monter". Attention aussi aux gestes malencontreux. "On sait qu’on est attaché, mais il faut faire attention à la tronçonneuse avec les cordes" précise l’élagueur sanglé d’une véritable armure. Harnais, baudrier, corde de rappel d’au moins 40 mètres…Et  surtout, un travail en équipe. Car il est formellement "interdit de travailler seul".

Mais l’abattage n’est pas leur mission principale. "Notre vue, ce n’est pas d’abattre systématiquement des arbres, on veut plutôt les conserver le plus longtemps possible" nuance l’entrepreneur arbre-conseil. Dans cette optique, la technique s’adapte. Si l’arbre a une maladie, des "soins palliatifs" peuvent être accordés pour "le conserver le plus longtemps possible". L’entrepreneur-conseil rappelle ainsi "On aime les arbres, on est pas là pour les couper mais pour essayer de les préserver le plus longtemps possible".

Et à l’approche de la saison cyclonique, les interventions se multiplient. Sur les 650 arbres que compte le secteur de la Providence et du pénitencier, 21 doivent absolument être abattus tandis qu’un élagage de sécurité sera effectué sur 36 autres, situés à proximité de parkings.

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