Plusieurs partis et mouvements politiques, des personnalités ainsi que des organes de presse condamnent l'agression dont été victimes des journalistes lors de la conférence de presse de Thierry Robert ce samedi 15 septembre 2012 devant la préfecture. Pour rappel, le député-maire de Saint-Leu, mécontent d'un article de notre confrÚre le JIR, a lancé que "les journalistes du Journal de l'ßle ne sont pas les bienvenus". L'ambiance s'est alors tendue dans la foule qui entourait le petit groupe de journalistes. Les invectives et les insultes ont commencé à pleuvoir. Peu de temps aprÚs la situation a complÚtement dégénéré. Une journaliste de Clicanoo, le site internet du JIR, a failli se faire agresser par des militants du député-maire saint-leusien. En tentant de s'interposer, notre confrÚre du Quotidien a été violemment frappé à coups de poings et de pieds. Une équipe de Réunion PremiÚre a également été prise à partie. Nous publions ci-aprÚs l'intégralité des communiqués reçus.
⹠Journal Témoignages
" La libertĂ© d'expression doit ĂȘtre respectĂ©e"
C'est avec consternation que Témoignages a pris connaissance des faits trÚs graves qui ont eu lieu hier samedi devant la Préfecture de La Réunion à Saint-Denis, pendant la conférence de presse de Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu.
Parce qu'ils faisaient leur travail, des confrÚres ont été d'abord plongés dans un climat délétÚre qui a rapidement dégénéré vers l'escalade. Une journaliste du "JIR-Clicanoo" a été prise pour cible. Des nervis se sont alors acharnés contre Edouard Marchal, un confrÚre du "Quotidien" qui a voulu la protéger. L'équipe de Réunion PremiÚre a été aussi visée par les nervis.
Aux victimes de cette agression, "Témoignages" apporte sa totale solidarité, avec une pensée particuliÚre pour Edouard Marchal.
"Témoignages" s'associe également à la manifestation de soutien aux journalistes agressés organisée demain à Saint-Denis.
Il ne faut pas que la crise serve de prétexte à une nouvelle offensive contre la liberté de la presse. Dans ce combat permanent pour le respect de nos libertés fondamentales, les démocrates savent qu'ils peuvent compter sur "Témoignages", journal saisi 44 fois et condamné à de multiples reprises pour avoir fait son travail.
La libertĂ© d'expression doit ĂȘtre respectĂ©e.
La rédaction de Témoignages
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⹠Parti communiste réunionnais
Le PCR dénonce les agressions contre les journalistes et appelle au dialogue.
Le Parti Communiste RĂ©unionnais sâassocie Ă la dĂ©nonciation gĂ©nĂ©rale suite Ă lâagression dont ont Ă©tĂ© victimes des journalistes, en particulier, Edouard Marchal, du Quotidien. Quâils trouvent, ici, lâexpression de notre sincĂšre solidaritĂ©. Nous affirmons quâil nây a aucune excuse Ă sâen prendre Ă des travailleurs de la presse, qui plus est dans lâexercice de leur fonction.
Le PCR profite de cette occasion pour rappeler que la situation sociale est tellement tendue quâil est urgent de reconstruire la cohĂ©sion de notre sociĂ©tĂ© sur des bases de principe et dâassocier toutes les parties concernĂ©es au dialogue. Câest la seule façon de sortir de la dĂ©magogie qui gangrĂšne la vie politique rĂ©unionnaise. Nous avons encore en mĂ©moire le blocus de La RĂ©gion orchestrĂ© par le pouvoir et les camionneurs. Aujourdâhui, le problĂšme du carburant nâest toujours pas rĂ©glĂ© et la population continue de souffrir de lâaugmentation des prix.
Toute tentative de traiter des problĂšmes actuels de maniĂšre sectorielle ou catĂ©gorielle est vouĂ©e Ă lâĂ©chec car elle conduit Ă la discrimination et soulĂšve lâexaspĂ©ration des personnes qui sâestiment lĂ©sĂ©es ou frustrĂ©es.
Les mĂ©dias, les politiques, les acteurs sociaux, Ă©conomiques et culturels doivent se montrer Ă la hauteur de lâexigence du dĂ©bat dĂ©mocratique actuel pour dĂ©boucher sur des solutions durables et stables pour tous, prioritairement, en matiĂšre dâemplois, de logements et des prix.
Le PCR et ses dirigeants appellent Ă lâeffort commun pour animer une vie dĂ©mocratique responsable. Ils rappellent lâurgence de rĂ©aliser avec les services de lâEtat une ConfĂ©rence Ă©conomique, sociale et environnementale, tout comme ils ont demandĂ© au PrĂ©sident de la RĂ©publique dâen prendre lâinitiative.
Bureau de Presse du PCR
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âą CGTR
"Des prises de positions irresponsables"
La CGTR exprime sa totale solidarité envers les journalistes agressés et condamne vivement les violences perpétrées par des individus avec l'autorisation de Thierry Robert.
En la matiĂšre, la forme commande le fond. Et la façon d'aborder ce dernier est profondĂ©ment contestable. Ces derniers temps, des violences verbales, comportementales ou physiques se multiplient et proviennent d'un mĂȘme cercle d'individus.
Loin de faire acte de courage, et aprÚs ses irresponsables prises de position sur le prélÚvement des requins et la réserve marine, Thierry Robert tombe dans le populisme et la démagogie les plus crasses.
Gardons nous chacun d'entre nous, d'une façon ou d'une autre, de participer Ă façonner ces apprentis sorciers qui ne feront qu'entrainer notre ile dans le chaos et le dĂ©sordre. Une fois de plus, l'ordre public est violĂ© par des dĂ©positaires de l'autoritĂ© publique et de l'intĂ©rĂȘt de corporations essentielles Ă la vie sociale. Et ce, toujours dans le silence assourdissant de nos dĂ©cideurs.
Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR
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âąÂ Nassimah Dindar
"Opposée à toute forme de violence"
"Comme suite aux agressions dont ont été victimes les journalistes du Journal de l'Ile de La Réunion et du Quotidien de La Réunion, dans l'exercice de leurs fonctions, Nassimah Dindar condamne fermement ces faits et regrette que de tels agissements aient pu se produire lors de la conférence de presse de Thierry ROBERT.
Comme elle a pu le souligner dans son communiqué de soutien à son collÚgue et ami, Nassimah Dindar réaffirme son opposition à toute forme de violence et souhaite un prompt rétablissement aux journalistes".
Nassimah Dindar, présidente du conseil général
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âą Parti de gauche
"La fin par dâautres moyens"
Le Parti de Gauche condamne avec fermetĂ© les mĂ©thodes de manipulation et de dĂ©testables harangues  de groupies et bras forts utilisĂ©es par M. Thierry Robert, de son Ă©tat dâacteur public : DĂ©putĂ©, Conseiller gĂ©nĂ©ral, Maire et membre du Bureau exĂ©cutif du Modem.
Il exprime sa solidaritĂ© envers les journalistes, victimes dans lâexercice de leur mĂ©tier, des dĂ©bordements violents profĂ©rĂ©s Ă leur encontre. Enfin, il dĂ©plore la constante quĂȘte du " show mĂ©diatique " de MM Thierry et Pierrick Robert et B. Caroupaye par lâexploitation habile dâune stratĂ©gie de " victimisation permanente " sur les sujets les plus porteurs Ă©lectoralement (carburant, emplois aidĂ©s, requins, âŠ) ⊠et de dĂ©filades, par ailleurs, sur les grandes questions plus embarrassantes (PauvretĂ© Ă La RĂ©union, Pacte de BudgĂ©taire europĂ©en, PDEDMA, âŠ) susceptibles de mettre en lumiĂšre leurs contradictions et escroqueries.
Au final, ces mĂ©thodes abrutissent le peuple et ne font que desservir la dĂ©mocratie quâils prĂ©tendent Ă©videmment dĂ©fendre.
Jean-Hugues Savigny
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âą AJFER
Condamnation de la violence et son soutien aux journalistes
L'Alliance des Jeunes pour la Formation et l'Emploi à la Réunion (AJFER) tient à apporter son soutien aux journalistes pour qu'ils puissent, en toute situation, exercer leur profession dans le respect. L'AJFER condamne les débordements survenus samedi dernier devant la Préfecture de La Réunion.
L'AJFER s'inquiĂšte et dĂ©plore Ă©galement les violences qui surviennent de plus en plus souvent lors des mobilisations. Elles ne sont pas excusables mais sont Ă©galement la traduction, selon nous, d'une sociĂ©tĂ© oĂč rĂšgne un profond malaise. Du problĂšme de l'emploi au devenir mĂȘme de notre sociĂ©tĂ©, il est urgent d'agir, le peuple attend des rĂ©ponses concrĂštes Ă leurs prĂ©occupations et cela ne pourra se faire sans une vision globale de la situation. Apporter des rĂ©ponses Ă la hauteur des aspirations du peuple est un dĂ©fi qui appartient en premier lieu Ă nos dirigeants : c'est une immense responsabilitĂ© pour laquelle ils ont eu mandat du peuple.
Il appartient aux acteurs sociaux, partis politiques, syndicats, associations, collectifs et Ă chaque citoyen de poursuivre les luttes et de continuer Ă ĂȘtre des forces de propositions pour un avenir meilleur et pour l'acquisition de grandes avancĂ©es sociales. Dans cette optique, l'usage de la violence dans les mobilisations peut ĂȘtre Ă©galement contre-productif pour ceux qui, correctement, chaque jour, militent pour l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, car ils peuvent se retrouver assimilĂ©s Ă ces mĂ©thodes peu scrupuleuses.
Gilles Leperlier, président de l'Ajfer
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âąÂ Jean-Bernard Caroupaye
"Je me dĂ©solidarise et je ne cautionne pas"Â
A mon arrivée à la Préfecture vers 14h30, j'ai eu connaissance de faits de violences à l'encontre de journalistes le samedi 15 septembre 2012. Ce communiqué afin de préciser que je me désolidarise totalement d'agissements survenus vers 14h alors que je n'étais pas sur les lieux.
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La chronologie précise du déroulement des évÚnements atteste de plus que je suis parfaitement étranger aux agissements d'une minorité violente. Il est hors de question que je les cautionne étant trop respectueux de la liberté de la presse. Celle-ci ne saurait souffrir la moindre pression. Cela, malgré les contextes de tension comme celui que traverse actuellement la Réunion.
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Parti Génération Solidarité
"Que ces incidents ne se reproduisent plus"
La France est une RĂ©publique libre, sociale, laĂŻque et dĂ©mocratique. Le systĂšme rĂ©publicain exige le respect strict de ses rĂšgles et de ses institutions tant pour les citoyens que pour ceux qui les reprĂ©sentent. Dans lâexercice de leurs fonctions, les journalistes doivent agir avec justice et discernement : câest ce que font traditionnellement les journalistes, avec une conscience aiguisĂ©e.  Tous conviennent quâils jouent un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant sur cette scĂšne informative. Le rĂŽle du journaliste est de collecter, traiter et informer la population sur ce qui se passe autour dâelle, ils sont donc des relais prĂ©cieux dans la transmission de ces informations.
Dans un Ă©lan de solidaritĂ©, le Parti GĂ©nĂ©ration SolidaritĂ© exprime toute sa sympathie et ses amitiĂ©s aux journalistes du JIR et du Quotidien molestĂ©s devant la PrĂ©fecture lors de la confĂ©rence de presse donnĂ©e par le DĂ©putĂ©-Maire Thierry ROBERT, et souhaite que de tels incidents ne se reproduisent plus dans lâavenir. Alors que la commĂ©moration de la non-violence prĂŽnĂ©e par Gandhi sâannonce Ă grands pas, le Parti GĂ©nĂ©ration SolidaritĂ© refuse tout acte de violence et encourage la population rĂ©unionnaise Ă une rĂ©-conciliation.
Margaret Robert Mucy
Présidente du Parti Génération Solidarité