Les communes rurales s'unissent

"Ideo", la nouvelle intercommunalité des hauts officiellement lancée

  • Publié le 16 février 2022 à 12:12
  • Actualisé le 16 février 2022 à 16:03

Les communes du Tampon, de l'Entre-Deux, de Saint-Philippe, de Cilaos et de la Plaine des Palmistes ont officialisé ce mercredi 16 février 2022 le lancement de la nouvelle intercommunalité des hauts, appelée "Ideo". Une création qui ne signe pas pour autant la fin de la Casud, garantit André Thien Ah Koon mais qui vise à mutualiser les richesses des communes plus rurales à la fois pour valoriser la biodiversité des forêts réunionnaises mais aussi pour faire de cette interco un vivier d'emplois. (Photos mm/www.ipreunion.com)

Alors qu'un Réunionnais sur quatre vit dans les Hauts de l'île, les cinq communes que sont Le Tampon, l'Entre-Deux, Saint-Philippe, Cilaos et La Plaine des Palmistes ont souhaité unir leurs forces. "Dans l'interco que nous voulons créer, cela concerne plus de 140.000 habitants. Dans ces régions-là, on constate qu'il n'y a aucune structure, aucune politique spécialement dédiée à la population" remarque le président de la Casud et maire du Tampon André Thien Ah Koon.

Cette création ne signe pas pour autant la fin de la Casud, explique-t-il. "Chacun fait ses choix."

- 2.000 potentiels emplois indirects -

"Les moyens ne sont pas mis en place pour assurer un bon développement économique" ajoute-t-il, déplorant un "abandon" des jeunes alors que 17% ont un CEP ou un BEP. "En matière touristique, Ideo pourrait permettre de créer 1.000 emplois directs et 2.000 emplois indirects" indique André Thien Ah Koon.

Pour Bachil Valy, maire de l'Entre-Deux, "la question fiscale est très importante car aujourd'hui nous pratiquons des taux attractifs". Sur le plan de la répartition des richesses aussi, "les communes sont dotées par rapport au poids des habitants".

- Valorisation des forêts réunionnaises -

Ideo vise aussi et surtout à s'inscrire dans une valorisation de la biodiversité locale. L'interco va couvrir "40% du territoire de La Réunion, aujourd'hui abandonnés par l'ONF, par l'Etat et nous devons y mettre de l'ordre" note le maire du Tampon quand Bachil Valy, lui, rappelle l''importance de la question environnementale à travers "les déchets ou l'assainissement" : "demain on pourra apporter des solutions, c'est ça notre valeur ajoutée".

A Cilaos, "nous avons 94% d'espaces boisés" rappelle le maire de la commune Jacques Técher. "Aujourd'hui l'ONF est dépouillé de ses moyens", estime-t-il lui aussi. "80% de la biodiversité française se trouve dans les Outre-mer, nous avons l'obligation de nous associer, unir nos forces pour peser sur le plan national." Pour le maire cilaosien, il ne s'agit nullement, via la création d'Ideo, "de se fâcher avec qui que ce soit".

- La ruralité mise en avant -

Selon le maire de Saint-Philippe Olivier Rivière, tout l'intérêt d'Ideo est de défendre un territoire rural, "à l'inverse d'intercommunalités plus urbaines comme la Civis, la Cinor ou encore le TCO" explique-t-il. "Nous défendons une identité créole, rurale, des hauts". L'occasion de faire bénéficier à ces communes d'une solidarité renforcée.

Cette identité rurale passe aussi par un pas de plus vers l'autonomie alimentaire. "On devrait pouvoir retourner à la terre, que nos enfants comprennent que les petits pois ne sont pas seulement dans les boîtes" fustige Johnny Payet, maire de La Plaine-des-Palmistes.

Le lancement officiel d'Ideo au Four à bois de l'Entre-Deux n'est d'ailleurs pas un hasard. "En mutualisant nos efforts, c'est ça que l'on veut garder : l'authenticité" ajoute Johnny Payet.

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
1 Commentaires
Gérard.bur
Gérard.bur
2 ans

Ce périmètre ne tient pas juridiquement pour une communauté de communes, St Philippe se retrouve enclavé, ce qui n'est pas autorisé, seule solution que Ste Rose ou St Joseph y rentre, et question moyens sans gCFE et sans immobilier d'entreprises je ne sais pas comment ils vont s'en sortir ...