En pleine épidémie de chikungunya, les espaces verts de plusieurs communes de La Réunion ressemblent à de véritables friches. En sous-effectifs, notamment en raison de la baisse des contrats Parcours emploi compétences (Pec), les agents des services de l'environnement ont fort à faire pour entretenir les zones de verdure. La situation risque de se prolonger. Elle est d'autant plus à risque que les moustiques vecteurs du virus du chikungunya prolifèrent dans les herbes hautes (Photo : sly/www.imazpress.com)
Le passage de Garance le 28 février dernier et les fortes pluies dans la continuité ont aggravé cette situation. Entre déchets pas encore ramassés après le cyclone et herbes qui ne cessent de pousser, les communes ont du mal à suivre.
- De nombreux espaces verts en attente d'entretien -
À la Possession, où l'ARS et le préfet se sont rendus ce mardi 15 avril 2025, "il y a des agents pour les espaces verts mais certains sont malades", a déclaré la municipalité lors de cette visite.
Dans l'est, à Sainte-Marie, alors que la commune est revenue budgétairement dans le vert, "on va pouvoir avancer et avoir une commune entretenue régulièrement", rassure Grégoire Cordeboeuf élu en charge de l'environnement, des routes et des services techniques.
À Sainte-Suzanne, "on a une surchauffe d'activité environnementale", note Max Carpin, directeur de l'environnement de la commune. "Nous avons encore des branches suspendues en l'air mais il nous faut des moyens humains pour nettoyer et faire en sorte que le territoire ne devienne pas un réceptacle à moustiques", ajoute-t-il.
C'est pourquoi la municipalité "a accentué ses efforts en faisant appel à des entreprises et des contrats PEC pour compléter provisoirement son effectif d'une quarantaine d'agents permanents dédiés aux espaces verts", précise la municipalité de Sainte-Suzanne.
"Le service environnement fait face à une forte sollicitation et intervient également dans des missions exceptionnelles, notamment en appui aux équipes de la Cirest", partage la ville de Bras-Panon.
Par mesure de sécurité "et afin de concentrer les efforts de nettoyage autour des zones habitées, certains sites restent temporairement interdits au public, notamment le parc de la Rivière du Mât et les berges de la Rivière des Roches", ajoute la commune.
Faute de personnels suffisants, au Port, "nous avons priorisé les zones. Le centre-ville, les écoles, les axes majeurs sont prioritaires. Les quartiers sont ensuite traités, viennent ensuite les talus et autres espaces où il n'y a pas d'habitations", indique Olivier Hoarau, maire du Port.
À Saint-Louis, la commune a fait de l'environnement "un chantier prioritaire de 2025" pour les 300 agents dédiés. Toutefois, "il manque de personnel conséquent face à une accélérations des besoins", indique Juliana M'Doihoma.
Depuis le début de l'année, la municipalité a fait 47 interventions de nettoyage (contre 110 sur l'ensemble de l'année 2024).
Les ravines restent également un problème pour les communes. La ville du Tampon a "demandé à l'État d'intervenir", explique le responsable environnement, Olivier Voillequin.
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- Des communes sans moyens suffisants pour intervenir -
"On a du mal à nettoyer les espaces verts sans moyens supplémentaires", interpelle le maire de Saint-Paul, Emmanuel Séraphin.
Un avis partagé par plusieurs communes que celle de Sainte-Marie ou l'Entre-Deux ou, "impactés par la baisse des contrats (PEC), le maximum est effectué pour garder les espaces entretenus".
À Saint-Leu, "la commune ne dispose pas de beaucoup de personnels affectés à ces tâches. Actuellement parmi les 44 agents dédiés à l’entretien des espaces verts au service environnement on compte 33 PEC, c'est insuffisant", déplore la commune saint-leusienne.
"Ces personnels ont travaillé de manière intense, y compris pour l'après Garance, certains sont frappés par le chikungunya, c'est difficile à gérer", poursuit la commune.
"À l'année la commune du Port a besoin de 50 personnels affectés au service environnement en PEC – lutte antivectorielle. Actuellement nous avons 20. Dans de telles conditions, là où les agents intervenaient deux à trois fois par mois (pour l'entretien des espaces) ils n'interviennent plus qu'une seule fois par mois", souligne Olivier Hoarau.
"Nous devions bénéficier de 30 contrats en février, il y en a eu 0. Nous en attendons une vingtaine pour le mois d'août, mais nous n'excluons pas de les perdre", alerte le maire portois. "En attendant nous n'avons pas assez d'équipes pour intervenir efficacement sur la commune et c'est consternant" commente-t-il.
En temps normal, les effectifs du service environnement de la commune de Bras-Panon sont "suffisants pour assurer l’entretien régulier des espaces verts de la commune. Néanmoins, face à un événement climatique d’une telle ampleur, des renforts exceptionnels sont indispensables pour rétablir un niveau de propreté et de sécurité satisfaisant à l’échelle communale".
- 400 PEC en plus, dérisoire pour les communes -
L'État a annoncé ce mardi 15 avril 400 contrats PEC supplémentaires pour la lutte antivectorielle. Une nouvelle positivement accueillie à Bras-Panon. "Cela représente un renfort bienvenu dans un contexte sanitaire tendu. Toutefois, nous faisons face à une véritable course contre la montre pour contenir l’épidémie", précise la mairie.
Pour la maire de Saint-Louis, "avoir des contrats PEC de six mois ce n'est pas une perspective acceptable pour l'insertion des bénéficiaires de ces contrats aidés". Juliana M'Doihoma qui, lors du dernier conseil municipal a voté une motion demandant "de revoir à la hausse le volume de financement et la durée de ces emplois, ainsi qu'une enveloppe complémentaire".
À Saint-Paul, on a "380 contrats PEC pour l'environnement. Ce sont des moyens nécessaires mais l'État nous met en péril diminuant les taux et la durée des contrats, surtout en pleine période de chikungunya", tempère Emmanuel Séraphin.
"Il y a deux ans lors de l'épidémie de dengue nous avions demandé à ce que l'on puisse embaucher les contrats PEC vers octobre, novembre, avant la période chaude mais là cette année cela n'a pas été pas le cas. L'État met des moyens mais c'est trop tard alors que 100.000 personnes sont touchées", lance le maire saint-paulois.
"Ces moyens humains doivent être déployés le plus rapidement possible au sein des communes. Il ne suffit pas de recruter : encore faut-il pouvoir former et équiper efficacement ces agents pour qu’ils soient opérationnels sur le terrain dans les meilleurs délais", ajoute la municipalité de Bras-Panon.
Emmanuel Séraphin ajoute : "on espère que le président apportera de vraies réponses à ces contrats essentiels pour les collectivités et pour lutter contre l'épidémie qui explose".
À ce jour, la répartition de ces contrats Pec, n'a pas été précisée.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Dans ma commune c'est pas le personnel qui manque, mais la productivité. Il faut revoir les ressources humaines. Donne du travail, pas seulement un emploi.
Si les pulvérisations n'avaient pas détruit les mangeurs de moustiques ( endormis, caméléons, araignées, oiseaux qui prennent du temps pour grandir pas comme les moustiques qui éclosent rapidement) dans les herbes ils auraient de quoi manger. Le produit n'est soit disant pas dangereux, il y a une pulvérisation maintenant on retrouve par terre tourterelles cardinals. Mais on est sauvé le vaccin nouveau comme le beaujolais est arrivé heureusement que l'hiver qui rentre va faire le travail.
Les communes ONT de l'argent.
Mais que font-elles avec? Pas grand chose de bien utile en tout cas.
A Saint-Pierre Chemin Mezino, l'eau coule depuis 2 mois sur la chaussée. Le caniveau est devenu un nid à moustiques...
Les véhicules techniques de l'ARS, de Runéo, de la CIVIS et de la ccommune montent et descendent cette rue de délestage, mais aucune réparation de la fuite !
Les tas de déchets poussent plus vite que les végétaux. Les garages marrons aussi, il faudrait que Macron vienne nettoyer les cours des assistés aussi. L'état peut tout c'est bien connu même remplacer les neurones défaillants, ou l'absence de neurones de nos assistés et de leurs petits
Alors là… pas une seule commune n’est gérée il faut croire avec un budget et la préparation d’imprévus. Embaucher dans un cadre exceptionnel d’un surcroît c’est du clientélisme encore une fois. Il y a des entreprises sur vos communes, confiez leur une partie et surtout négociez les prix (si, je vous rassure ça se fait)