Le groupe "Une ambition pour le Département" a fait voter la motion ci-dessous lors de la commission permanente du Département qui a eu lieu ce mercredi 22 octobre 2025 (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)
Attendu que l'article 3 de la Convention internationale des droits de l'enfant (ONU, 1989) stipule que« dans toutes les décisions qui concernent les enfants [...], l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale » ;
Attendu que l'article 34 de la même Convention engage les États à protéger l'enfant« contre toutes les formes d'exploitation sexuelle et de violence sexuelle»;
Attendu que l'article L.112-3 du Code de l'action sociale et des familles précise que la protection de l'enfance vise à« garantir la prise en compte des besoins fondamentaux de l'enfant, à soutenir son développement physique, affectif, intellectuel et social et à préserver sa santé, sa sécurité, sa moralité et son éducation » ;
Attendu que la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance a fixé trois objectifs majeurs : renforcer la prévention, améliorer le dispositif d'alerte et de signalement, et diversifier les modes d'intervention auprès des enfants et de leur famille;
Considérant que La Réunion est un département particulièrement touché par la pauvreté et la précarité, avec 36 % de la population sous le seuil de pauvreté et près de 46 % des enfants concernés, ce qui accentue les vulnérabilités sociales et familiales ;
Considérant que 42 % des mineurs réunionnais grandissent dans une famille monoparentale, souvent fragilisée face aux charges quotidiennes et à la difficulté de maintenir un cadre éducatif protecteur ;
Considérant que la prostitution des mineurs est en forte progression en Hexagone, notamment en Seine-Saint-Denis, où magistrats et avocats alertent sur« l'explosion» de ce phénomène et sur le risque que le proxénétisme devienne un contentieux de masse (Parquet de Bobigny, 2025) ;
Considérant que ce phénomène trouve déjà des résonances à La Réunion, où des associations de terrain signalent des cas de pédoprostitution dans certains quartiers, avec des adolescentes prêtes à se prostituer pour quelques dizaines d'euros, sous l'influence des réseaux sociaux et face au poids de la précarité ;
Considérant que la parentalité fragilisée et dépassée par l'ampleur des sollicitations numériques constitue un facteur aggravant, tout comme la tentation de l'argent facile dans un contexte de vie chère (+9 % par rapport à l'hexagone, +37 % pour l'alimentaire);
Considérant que des associations de proximité proposent des outils de prévention innovants, mais qu'ils nécessitent un soutien et un déploiement à grande échelle ;
Considérant enfin que la protection de l'enfance demeure l'une des missions premières et les plus essentielles dn Département, garant de la prévention, de l'accompagnement et de la prise en charge des enfants en danger ou en risque de l'être.
Nous, élus du groupe Une Ambition pour le Département, demandons :
1. La réalisation d'un diagnostic approfondi du fléchage des moyens humains et financiers alloués à la protection de l'enfance, afin d'évaluer leur efficacité réelle et de s'assurer qu'ils répondent concrètement aux besoins du terrain;
2. La mise en place d'un dispositif spécifique de lutte coutre la prostitution des mineurs à
La Réunion, en partenariat avec l'État, le rectorat, la justice et les associations ;
3. Le développement d'actions de sensibilisation dans les établissements scolaires et les quartiers, pour prévenir les risques liés à l'exploitation sexuelle et à la banalisation de la prostitution via les réseaux sociaux ;
4. Uu accompagnement renforcé des familles vulnérables, notamment monoparentales, afin de leur donner les moyens de mieux protéger et encadrer leurs enfants ;
5. Le soutien institutionnel et financier aux associations de prévention et d'accompagnement, dont l'action de proximité est indispensable;
6. Une vigilance accrue dans les quartiers identifiés à risque, à travers des plans de sauvegarde territorialisés associant les habitants, les acteurs sociaux et les forces de l'ordre.
In fine, nous appelons les autorité compétentes à prendre toutes les mesures nécessaires pour endiguer la prostitution des mineurs à La Réunion, protéger les enfants les plus vulnérables et garantir leur droit fondamtental à la sécurité, à la dignité et à l'épanouissement
