Le 24 janvier 2021, le gouvernement a Ă©mis de nouvelles recommandations concernant le port du masque en tissu en entreprise. Se basant sur l'avis du Haut conseil de santĂ© publique qui juge les masques faits maison inefficaces face aux nouveaux variants, l'exĂ©cutif dĂ©conseille dĂ©sormais leur usage. Cette dĂ©cision va Ă l'encontre de l'avis de l'Organisation mondiale de la santĂ© et de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine qui elles, ne prĂ©voient pas de changer de position, considĂ©rant que "le mode de transmission" de ces nouvelles souches "reste le mĂȘme" et ne nĂ©cessite pas de "prendre de nouvelles mesures" (Photo d'illustration rb / www.ipreunion.com)
Depuis le dĂ©but de lâĂ©pidĂ©mie, le port du masque fait polĂ©mique. Dâabord jugĂ© "inutile" par le ministre de la SantĂ© lui-mĂȘme, Olivier VĂ©ran, il a ensuite Ă©tĂ© rendu obligatoire dans les lieux clos, puis Ă lâextĂ©rieur, sous peine de se voir infliger 135 euros dâamende. Un an aprĂšs le dĂ©but de la pandĂ©mie, alors que la population a finalement pris lâhabitude de sortir avec son masque sur le nez, le gouvernement modifie encore les rĂšgles.
- Les masques en tissu pointĂ©s du doigt â
Quand, en mars 2020, la France a dû faire face à un manque de masques, les particuliers et les couturiers étaient appelés à en fabriquer, le plus possible, en suivant les normes AFNOR (association française de normalisation). Ainsi, nombreux sont les Français qui se sont lancés dans la réalisation de ces masques faits maison, filtrants à 70%, plus accessibles, écologiques et économiques.
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Aujourdâhui, changement de discours. Avec lâarrivĂ©e des variants britannique, sud-africain et brĂ©silien, lâefficacitĂ© de ces masques a Ă©tĂ© remise en question, dâabord par le Haut conseil de santĂ© publique (HCSP), puis par le ministĂšre de la SantĂ©. Leur utilisation est maintenant dĂ©conseillĂ©e et un nouveau protocole sanitaire va ĂȘtre mis en place dans les entreprises, "aprĂšs en avoir discutĂ© avec les partenaires sociaux" comme le prĂ©cise le secrĂ©taire d'Etat chargĂ© de la SantĂ© au travail, Laurent Pietraszewski.
DĂ©sormais, seuls trois types de masques devront donc en principe ĂȘtre portĂ©s : les masques chirurgicaux (issus du monde mĂ©dical), les FFP2 (les plus protecteurs) et les masques en tissu industriels dits "de catĂ©gorie 1". LâAfnor prĂ©cise tout de mĂȘme quâil est possible de rĂ©aliser soi-mĂȘme des masques rĂ©pondant aux nouvelles normes, "si lâon suit les spĂ©cifications Afnor Spec S76-001 avec les matĂ©riaux recommandĂ©s".
Covid-19 - Dans quelle situation? Comment les porter? Peut-on les rĂ©utiliser Entre FFP2, chirurgicaux et en tissu: comment s'y retrouver dans la forĂȘt des masques?
â Agence France-Presse (@afpfr) January 24, 2021
âĄïžhttps://t.co/B8wf0Ci5pm par @polriKr #AFP pic.twitter.com/S5zZybKUNR
Pour Christine Banguy, hygiĂ©niste au Centre d'appui pour la prĂ©vention des infections associĂ©es aux soins de l'ocĂ©an Indien (CPIAS OI), "il faut vraiment respecter les normes". Lâexperte se range du cĂŽtĂ© du HCSP et prĂŽne "lâutilisation des masques en tissu de catĂ©gorie 1" et demande de "dĂ©laisser ceux qui ne conviendraient plus". Pour Ă©viter toute confusion entre les diffĂ©rents masques en tissu, Christine Banguy conseille de "porter les masques chirurgicaux de type 1 qui eux sont assez filtrants". LâhygiĂ©niste rappelle aussi que "le mieux reste de respecter au maximum la distanciation sociale tout en portant un masque".
- LâOMS et lâAcadĂ©mie de mĂ©decine ne changent pas leurs recommandations â
Face Ă ces nouvelles mesures gouvernementales, lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS) et lâAcadĂ©mie de mĂ©decine française font la sourde oreille. "Les masques en tissu sont toujours aussi efficaces, mĂȘme face aux nouveaux variants du coronavirus, car le mode transmission est le mĂȘme", a dĂ©clarĂ© vendredi 23 janvier 2021 l'OMS, qui ne prĂ©voit pas de changer ses recommandations. "Les masques en tissu, non chirurgicaux, peuvent ĂȘtre utilisĂ©s par toutes les personnes ĂągĂ©es de moins de 60 ans qui ne prĂ©sentent pas des problĂšmes de santĂ© particuliers", a soulignĂ© la responsable de la gestion de la pandĂ©mie Ă lâOMS sur Franceinfo, Maria Van Kerkhove.
"Les pays sont libres de prendre les mesures qu'ils estiment nĂ©cessaires", a poursuivi Maria Van Kerkhove. Or, mĂȘme avec des variants qui peuvent ĂȘtre plus contagieux, "nous n'avons aucune indication suggĂ©rant que le mode de transmission aurait changĂ©", a soulignĂ© la responsable de la gestion de la pandĂ©mie. C'est pourquoi, a-t-elle expliquĂ©, en ce qui concerne les recommandations en vigueur, "nous n'avons pas l'intention de les modifier Ă ce stade".
Avis partagé par l'Académie de médecine française. "Ce renforcement demandé par le ministre de la Santé relÚve d'un principe de précaution, mais manque de preuve scientifique", estiment les académiciens sur Franceinfo, pour lesquels "l'efficacité des masques 'grand public' n'a jamais été prise en défaut dÚs lors qu'ils sont correctement portés".
Pour lâAcadĂ©mie de mĂ©decine, "un tel changement des recommandations concernant une pratique avec laquelle l'ensemble de la population avait rĂ©ussi Ă se familiariser risque de susciter de l'incomprĂ©hension et de raviver les doutes sur le bien-fondĂ© des prĂ©conisations officielles".
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C'est pourtant simple Ă comprendre, si vous taillez un masque dans une nuisette, ça n'aura pas le mĂȘme pouvoir de filtration que dans du cuir, pareil pour du coton fin et Ă©pais, alors comment lĂ©gifĂ©rer sur des trucs fabriquĂ©s par n'importe qui ?
Le traqueur de coquilles a encore frappĂ© :1°) "...la France a fait dĂ» "faire face..." : un mot en trop -> ...la France a dĂ" faire face...2°) "...ces masques faits maisons..." : l'expression "fait maison" signifie fait Ă la maison -> au pluriel ...faitS maison... (sans S Ă maison)3°) "...font les sourdes oreilles..." : cette expression ne s'utilise qu'au singulier -> ...font la sourde oreille...Cdlmt
Ce qui n'est pas flou c'est le volume de masques jetables dans nos poubelles ou dans nos racines!