La reconnaissance par la France de l’État de Palestine a immédiatement suscité de vifs débats et déchaîné les passions. Certains y voient une trahison, d’autres un espoir. Mais une chose est sûre : c’est une décision historique, porteuse d’espérance et de paix.
Le 22 septembre 2025, la France a reconnu l’État de Palestine. Ce choix n’est pas idéologique. Il est conforme au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Aujourd’hui, 157 pays sur 193 membres de l’ONU reconnaissent la Palestine. Plus de 80 % de la communauté internationale envoie un message clair : la paix au Proche-Orient passe par deux États, Israël et Palestine, vivant côte à côte dans la sécurité et la reconnaissance mutuelle.
L’histoire nous l’enseigne. La création d’Israël en 1948 fut une réponse au drame de la Shoah. Mais elle s’est accompagnée de la Nakba : l’exode de centaines de milliers de Palestiniens. Depuis, guerres et colonisation n’ont fait qu’aggraver la souffrance. Les Accords d’Oslo, en 1993, avaient pourtant ouvert une fenêtre historique : reconnaissance mutuelle, cohabitation pacifique, promesse d’un avenir partagé. Trente ans plus tard, cette promesse reste un rendez-vous manqué.
Nous n’oublions pas les otages israéliens du 7 octobre. Et parler de Gaza ne revient pas à ignorer les autres tragédies du monde, au Soudan ou ailleurs. Mais à Gaza, la réalité est implacable : 80 % des victimes sont des civils. En septembre 2025, la Commission d’enquête indépendante de l’ONU a conclu qu’Israël commet des actes correspondant à plusieurs catégories du crime de génocide. Amnesty International et Médecins Sans Frontières confirment ces constats et appellent la communauté internationale à agir.
Affirmer le droit des Palestiniens à vivre libres et en paix, c’est à la fois condamner le terrorisme du Hamas et rejeter les politiques de colonisation israéliennes.
À ceux qui défendent le statu quo, posons une question simple : accepteriez-vous que l’on vienne s’installer chez vous, que l’on occupe vos chambres et votre salon, en vous laissant seulement le garage ? Personne n’accepterait une telle injustice.
Aujourd’hui, c’est la réalité vécue par les Palestiniens, privés de droits fondamentaux.
Reconnaître la Palestine ne revient pas à nier Israël. Israël a droit à l’existence et à la sécurité. Mais la Palestine aussi. Dès 1947, l’ONU avait prévu deux États. Soixante-dix-huit ans plus tard, et trente ans après Oslo, il est temps de faire vivre cette promesse.
Refuser cette évidence, c’est condamner deux peuples à une guerre sans fin. Oser la reconnaissance, c’est enfin donner une chance à la paix et à la justice.
Rémy Bourgogne
Enseignant certifié en Sciences Économiques et Sociales et en Sciences Politiques
Candidat aux élections municipales de Saint-Louis – 2026