Lundi 5 décembre 2019, les organisations de retraité.e.s appellent à se joindre à la mobilisation nationale des actifs pour refuser la réforme des retraites à points que Monsieur Macron et son gouvernement veulent imposer aux actifs futurs retraités. Pourquoi les retraité.e.s d'aujourd'hui sont ils-elles concerné.e.s ? (Photo rb/www.ipreunion.com)
D’abord parce que le gouvernement annonce que le système de retraite actuel est en léger déficit et devra être à l’équilibre au 1er janvier 2025, jour de l’application de la retraite à points. Cet équilibre ne sera pas réalisé en choisissant d’augmenter les cotisations mais en baissant le niveau des pensions actuelles par des revalorisations inférieures à l’inflation voire une nouvelle période de gel lorsque les élections municipales seront passées.
Or certaines hypothèses très théoriques sur l’évolution des retraites, qui prennent en considération la prévision de réduction du nombre de fonctionnaires par l’Etat donc une baisse du taux des prélèvements obligatoires, aboutit à gonfler artificiellement le déficit projeté pour les retraites (entre – 0,3 % et – 0,6 % du PIB selon le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites de juin 2019).
Le collectif "Réseau retraites", qui fédère les forces d’opposition à la " réforme " des retraites à points, composé d’associations et d’organisations syndicales (ATTAC, la CGT, les Economistes atterrés, la Fondation Copernic, la FSU, le collectif citoyen " Nos retraites ", Solidaires et UNEF) dénonce la dramatisation du Conseil d’Orientation des Retraites (C.O.R.) sur la santé financière du régime en annonçant un déficit pouvant atteindre 17 milliards en 2025.
Selon l’économiste H. Sterdyniak, il n’y a pas de problème structurel de financement des retraites à l’horizon 2025 ; une augmentation progressive du taux de cotisation à 0,2 pts chaque année suffirait à résorber ce léger déficit.
Ensuite parce que l’objectif principal de la retraite à points est la maîtrise des dépenses par le blocage de la part des dépenses de pension dans les richesses créées (13,8 % du P.I.B.). La même part de pensions pour davantage de personnes en retraite, c’est une plus petite part pour chacun, une baisse du niveau des pensions par rapport au niveau de vie des actifs (Actuellement la pension moyenne est égale à 64,4% du salaire moyen ; en 2050 elle diminuerait à 50,9%).
Enfin parce que la revalorisation des pensions et des réversions serait limitée. Le rapport Delevoye préconise une revalorisation selon l’inflation et la fin des règles actuelles d’attribution des pensions de réversion. Son mode de calcul unique serait défavorable à une partie des retraité.e.s. La réversion ne pourrait pas être touchée avant 62 ans !
Parce que nous tenons aux principes de réduction des inégalités, de garantie du montant de la pension, de solidarité et de justice.
Parce que les personnes actuellement en retraite sont directement concernées par la "réforme" des retraites.
Parce que nous revendiquons l’indexation des pensions sur l’évolution des salaires.
Parce que ici à La Réunion beaucoup de retraité.e.s sont dans une situation de précarité, nous revendiquons une mesure de justice sociale d’une indemnité compensatoire de vie chère pour tous.
Tous les retraité.e.s de La Réunion qu’ils adhèrent ou non à des " clubs " ou associations de loisirs doivent se sentir concernés et solidaires des personnes âgées encore plus défavorisées. Il faut mobiliser massivement en appelant les amis et les voisins pour que cette journée du 5 décembre soit une réussite à St Denis comme à St Pierre et que le gouvernement nous entende.
Michel Zerwetz, retraité
Enfin retraités y bouge encore