Le PLR dénonce avec consternation l’accord scellé entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, qui constitue une capitulation sans précédent de l’Union européenne face à la stratégie de domination commerciale des États-Unis. Ce qui vient d’être conclu n’est pas une négociation : c’est une reddition. (Photo d'illustration: AFP - Brendan SMIALOWSKI)
La poignée de main conclue en Écosse vient sceller un accord asymétrique, imposé par les États-Unis. Les termes de cet accord sont édifiants :
- Droits de douane de 15 % imposés par les États-Unis sur les produits
européens, contre... 0 % en retour ;
- 750 milliards de dollars d’achat d’énergie polluante américaine ;
- 600 milliards de dollars d’investissements européens sur le sol
américain.
La balance est sans appel : tout a été cédé à Donald Trump, qui obtient le droit de redéfinir unilatéralement les règles du jeu, remettant en cause 75 ans de coopération transatlantique. Au-delà des conséquences économiques désastreuses, cela révèle un déni démocratique flagrant. Pire encore, ces négociations ont été menées endehors de tout cadre légal :
- Aucun mandat de négociation n’a été donné par les 27 États membres ;
- Les parlements nationaux et européens n’ont pas été consultés ;
- La France, qui critique aujourd’hui le contenu de cet accord, a pourtant laissé faire, démontrant l’impuissance du pouvoir français à Bruxelles. Ce fonctionnement met en lumière la dimension profondément anti-démocratique de l’Union européenne actuelle, où des décisions stratégiques sont prises dans le dos des peuples avec des conséquences sociales qui seront inévitables.
On peut légitimement s'inquiéter que cet accord aura des répercussions directes et graves sur les conditions de vie des populations européennes. Pour compenser l’augmentation des droits de douane, il y a fort à parier que les travailleurs en paieront les conséquences directes via une baisse du pouvoir d’achat et des pressions accrues sur les salaires et les conditions de travail. Ce sont les peuples, et non les grands groupes exportateurs - au nom de qui cet accord a été scellé - qui paieront le prix de cette soumission. Il ne faut pas croire qu’à La Réunion nous serons épargnés par ces conséquences.
Nous avons affaire ici à une impasse stratégique pour l’Europe. En acceptant de sacrifier sa souveraineté économique pour préserver sa capacité d’exportation vers les États-Unis, l’Union européenne confirme l’échec de sa politique commerciale. Au lieu de saisir l’occasion pour relocaliser ses industries stratégiques — notamment dans les secteurs pharmaceutique, agricole ou énergétique —, elle renforce sa dépendance envers les marchés extérieurs.
C’est une logique mortifère qui empêche toute politique économique réellement européenne, tournée vers l’intérêt des peuples et non des
multinationales et ouvre ainsi un boulevard à l’extrême droite. En validant la stratégie ultra-libérale et dérégulatrice de Donald Trump, la
Commission européenne alimente la montée des idées néo-conservatrices et néo-fascistes en Europe. Ce naufrage politique est un cadeau direct aux forces d’extrême droite qui prospèrent sur les ruines sociales laissées par
ces décisions.
Le PLR appelle à un changement radical de cap. Il est urgent de rompre avec cette logique d’alignement systématique sur les intérêts américains. Il est temps de bâtir une Europe non alignée, souveraine, démocratique, et tournée vers la satisfaction des besoins de ses peuples, pas vers les profits des multinationales.
La guerre commerciale a peut-être été évitée, mais la guerre sociale, elle, est bel et bien relancée. C’est une autre Europe qu’il faut construire. Maintenant.
POUR LA RÉUNION