Courrier des lecteurs de Saint-Denis d'Abord

Faut-il être ripou pour devenir un élu politique à La Réunion ?

  • Publié le 11 septembre 2013 à 05:02
Photo archive imaz press reunion

Le mot "démocratie" est utilisé par tous les partis politiques comme une incantation nécessaire. Quand on est dans l'opposition, c'est l'occasion de tirer à vue sur les élus en place. Une fois au pouvoir, tout est oublié parce qu'il faut garder le pouvoir et tout ce qui va avec particulièrement les chères indemnités. Tous les candidats veulent accéder au nirvana politique mais personne ne veut renoncer à l'argent qui va de pair. Moralité, la politique est une voie pour gagner de l'argent sans diplôme et sans examen, comme si la "légitimité populaire" est le garant de son compte en banque.

Comment veut-on que le citoyen de base ne voit pas d’un mauvais œil cette manœuvre, vu la qualité dont font preuve nos élus ? Il y a longtemps que notre île serait sauvée des eaux si ces derniers étaient  vraiment tournés vers son développement. Aujourd’hui, que constate-t-on nous : un chômage scandaleux surtout parmi les jeunes, une économie à l’arrêt incapable d’entrer en compétition avec l’extérieur, une situation sociale catastrophique au regard des familles vivant sous le seuil de pauvreté. S’est-on, un jour, posé la question fondamentale de notre responsabilité  et de  celles de nos dirigeants ? Jamais ! A chaque élection les roitelets réputés "républicains et démocrates" sont reconduits dans leur fonction par la population même si certains sont passés par la case prison. Je ne  m’abaisserai pas à citer leur nom, vous les connaissez mieux que moi.  Vous admettrez avec moi qu’il y a là, un vrai problème de cuisine politique.

Quand les Réunionnais se mettront à s’élever au-dessus des intérêts partisans. Combien faudra-t-il d’années avant que la Réunion atteigne une maturité politique. Comment faire, sans passer par le refus de voter, cher à certains, de convaincre les électeurs qu’il existe des femmes et des hommes honnêtes et sincères qui n’ont pas besoin d’indemnités pour vivre ? La France, donc la Réunion, c’est tous les français. Fractionner les français en droite et gauche est une erreur fondamentale. Alors quid des partis politiques ? Continuer les clivages, c’est enfoncer notre île même si certains membres de parti se croient obligés de penser selon ce qu’on leur demande ou de suivre la ligne jaune. La vérité ne s’inscrira qu’avec celles et ceux qui, mettant leurs différences de côté,  s’élèveront à bâtir une Réunion nouvelle pour les enfants de demain. Vœu pieu me dira-t-on et pourtant, il n’y aura pas d’autres issues car c’est en commun que nous étalerons les solutions.  Toutes les bonnes idées émanant de droite comme de gauche ou d’ailleurs, de nature à fédérer la cohésion sociale, sont bonnes à prendre, pas à voler seulement ce qui est bon chez les autres. Personne n’a le monopole de la vérité et gardons-nous d’être des otages des appareils politiques, car sans esprit critique la Démocratie est un vain mot.

Nous avons aujourd’hui l’exemple du fractionnement de notre pays et de notre île. Je formule le vœu que les clivages que nous avons connus dans le passé deviennent l’héritage du passé.  Pour ce faire, un sursaut de la population est indispensable à condition de retrouver le monde des valeurs. Ce sont nos différences qui nous enrichissent pour paraphraser SAINT-EXUPERY. Demeurer dans un monde où il n’y a aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte, c’est jouer contre nous-mêmes. Il n’y a aucune raison de ne pas aller voter donc de s’exprimer. C’est le seul moment de  faire part de faire  notre ressenti car  dire en toute connaissance de cause "  je vote blanc ou nul ", ce serait  faire injure à ceux qui ont payé de leur vie pour qu’aujourd’hui nous puissions vivre libres. La grandeur de la France ne saurait se suffire à une excuse ou à une circonstance atténuante. Nous avons les élus que nous méritons et à qui nous donnons  un blanc-seing pour nous représenter. Encore faut-il réfléchir avant de voter. Personne ne peut plus dire qu’il ne savait pas. Nous ne sommes pas une marchandise, Messieurs et Mesdames les élus. Vous aurez tôt ou tard des comptes à rendre, ne l’oubliez jamais.

Saint-Denis d’Abord

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2 Commentaires
jean-pierre Espéret
jean-pierre Espéret
12 ans

"Saint-Denis d'Abord" c'est quoi? Un groupe? Pourtant le rédacteur dit "je"! Bizarre. Petit rappel : lors de son premier conseil municipal, la majorité actuelle a fait voter une baisse des indemnités des élus.

RIPOSTE
RIPOSTE
12 ans

" je vote blanc ou nul " , c'est mon cas et mon choix parce que ces élus , c’est comme les pigeons : Tu les aides à s’envoler et une fois en l’air , ils te chient dessus