Tribune de Vanessa Miranville

Il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles

  • Publié le 7 mars 2023 à 11:32
Vanessa Miranville

Durant les quinze derniers jours, la représentation citoyenne à l'Assemblée Nationale, dans sa globalité, nous a donné une bien piètre image de la démocratie. Quinze jours de débats, plus marqués par des postures politiciennes que par une véritable volonté de coconstruire, n’ont pas réussi à faireémerger un texte qui aurait l’ambition de sauvegarder un des éléments essentiels de la solidarité nationale que sont les régimes de retraite d’une manière générale.

Le gouvernement a choisi d’intégrer ses propositions de réforme au sein d’un projet loi de finance rectificative de la sécurité sociale. Ce choix est pour le moins surprenant tant, il apparaît que la dite réforme impacterait peu les comptes 2023. Par contre, il permet un examen extrêmement rapide du projet par les parlementaires, encadrant la concertation et les débats dans une très courte période.

Au-delà du caractère stratégique du procédé qui exclut les citoyens d’une réforme qui les concerne au premier chef ; au-delà du caractère idéologique des propositions qui préfèrent demander à des citoyennes et citoyens ayant travaillé toute leur vie de contribuer plus plutôt que de mettre à contribution les entreprises qui profitent des crises pour faire des superprofits, c’est le caractère “hors-sol” de la réforme qui est choquant.

En effet, le projet de réforme s’appuie sur des prévisions de croissance et sur des hypothèses d’inflation ambitieuses alors que jamais l’avenir n’a été aussi incertain, en particulier dans le domaine économique. À aucun moment, n’a été abordé l’impact, sur notre croissance, des crises internationales et économiques qui vont s’intensifier d’autant plus certainement que les ressources nécessaires à la croissance des nations vont devenir de plus en plus rares et chères. À aucun moment, n’a été abordée la question de la crise climatique et de son impact sur l’emploi et notre économie, notre agriculture et nos réserves en eau qui sont des ressources importantes pour l’économie française.

Les propositions qui nous sont faites sont peut-être bonnes, certainement discutables dans le meilleur des mondes, mais, de notre point de vue, elles ne répondent en rien aux enjeux actuels. Et de fait, elles ne garantiront pas la sauvegarde de notre système de retraite dans des hypothèses de
croissance qui nous semblent irréalistes et non souhaitables.  Notre priorité, aujourd’hui, n’est pas la sauvegarde d’un modèle de retraite basé sur l’espoir d’une hypothétique croissance, mais l’engagement d’une véritable réflexion sur le modèle d’une « Nouvelle économie », qui puisse soutenir un modèle de « Nouvelles solidarités ».

En qualité de « Citoyens Réunionnais En Action », nous demandons que soient organisés le plus rapidement possible des États Généraux de la Transformation. Celui-ci auraient pour mission de contribuer à une réflexion nationale sur les nécessaires mutations économiques et sociales de notre
société au regard du risque climatique et environnemental. Il devra dans le même temps, réévaluer les rôles et missions régaliens de l’État et ceux des collectivités locales en matière d’action social, d’éducation, de santé et d’aménagement du territoire. Et c’est sur les bases de cette réflexion qu’il pourra alors aborder, de manière durable, les modalités d’une solidarité nationale efficace et équitable.

Il appartiendra alors au Président, sur la base de ces réflexions, de présenter aux citoyennes et aux citoyens, la vision partagée d’une société transformée, plus respectueuse des Hommes et de la Nature, bienveillante et équitable, ainsi que les mesures qu’ensemble, ils devront mettre en place, avec l’adhésion et l’énergie de citoyens qui auront retrouvé le sens de leur patrie ».

“ Le tout est une question de courage et de méthode.”

Vanessa Miranville, Présidente du Mouvement CREA
« Citoyens de la Réunion En Action »

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1 Commentaires
Anne
Anne
2 ans

Quand on retombe, c'est sur son fessier ou sur son museau. L'un dans l'autre, ça peut faire très mal.
Allo la lune, ici la Terre. Va falloir penser à redescendre. A l'ouest