Dans les derniers mois de la guerre civile, des dizaines de milliers de Tamouls ont été massacrés par les autorités Sri Lankaises. Différents rapports établissent le bilan de la longue guerre civile à 40 000 morts, un décompte encore largement sous-estimé selon différents experts (Photo : sly/www.imazpress.com)
Les ONGs indépendantes et l'ONU ont fait état de nombreux abus du droit international et des droits humains par les autorités successives du Sri-Lanka visant le peuple Tamoul, comme l'utilisation d'armes lourdes dans des zones civiles, des exécutions extrajudiciaires, des viols, des disparitions forcées, des actes de tortures, ainsi que des détentions massives dans des camps sans accès aux soins ni aide juridique.
Des décennies plus tard, les preuves des crimes contre l'humanité commis à l'encontre du peuple Tamoul continuent d'émerger. En février 2025, des ouvriers ont découvert des restes humains à Chemmani, au Sri Lanka. Depuis, les fouilles ont mis au jour au moins 33 squelettes, dont plusieurs seraient ceux d'enfants. C'est d'ailleurs la deuxième fois qu'une fosse commune est découverte sur ce même site de Chemmani. En 1999, à la suite d'aveux du caporal Somaratna Rajapakse, qui avait servi dans le nord du Sri Lanka en 1995-1996, une fosse contenant 15 restes squelettiques avait déjà été découverte.
D'autres fosses communes ont aussi été découvertes ces dernières années dans les provinces du Nord et de l'Est, notamment à Thiruketheeswaram, dans le district de Mannar, en 2013, mais aussi à Kalavanchikudy, dans le district de Batticaloa, en 2014, dans l'enceinte de l'Établissement coopératif de vente en gros à Mannar en 2018 où encore à Kokkuthoduvai, dans le district de Mullaitivu en 2021.
L'existence de crimes de guerre et l'impossibilité persistante pour le peuple Tamoul de vivre en paix au Sri Lanka depuis plus de 80 ans sont clairement établis. Pourtant, alors que le peuple Tamoul demande justice, aucune enquête indépendante n'a à ce jour pu être menée.
Aussi, la France doit s'engager en faveur d'une reconnaissance des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis à l'encontre du peuple Tamoul au Sri-Lanka. En ce sens, nous appelons à ce que notre pays réclame une enquête indépendante internationale, notamment après la découverte du charnier de Chemmani, qui permette une procédure judiciaire devant un tribunal international et l'établissement des responsabilités des coupables.
Les 220 000 personnes d'origine tamoule résidant en France, la plupart arrivées pour fuir la guerre dans les années 1980, comme le reste de la communauté tamoule du monde, doivent urgemment obtenir vérité, justice et réparation.
Carlos Martens BILONGO, député LFI-NFP du Val d'Oise
Eric COQUEREL, député LFI-NFP de la Seine-Saint-Denis
Aly DIOUARA, député LFI-NFP de la Seine-Saint-Denis
Perceval GAILLARD, député LFI de La Réunion
Thomas PORTES, député LFI-NFP de la Seine-Saint-Denis
Jean-Hugues RATENON, député LFI de La Réunion