Tribune libre de la CGTR

Le syndicat aux côtés de Sophie Binet : on ne fera pas taire le syndicalisme de lutte

  • Publié le 9 décembre 2025 à 12:03
La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, le 2 décembre 2025, à Paris

La CGTR a appris avec indignation la mise en examen de la secrétaire générale de la CGT, notre camarade Sophie Binet, pour "injure publique", à la suite d’une plainte déposée par l’association patronale ETHIC ("Mouvement des entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance"), présidée par Sophie de Menthon.

Les propos incriminés ont été tenus en janvier, lorsque Sophie Binet dénonçait les menaces de délocalisation brandies par certains grands patrons pour s’opposer à une surtaxe sur les grandes entreprises. Qualifier ces dirigeants de "rats qui quittent le navire", c’est nommer clairement un chantage permanent à l’emploi et à l’impôt, au service de l’appétit de profit d’une minorité de milliardaires.

ETHIC n’est pas un acteur neutre.

Il s’agit d’un lobby patronal lié aux milieux d’extrême droite, bénéficiant de financements issus de la galaxie du milliardaire ultra conservateur Pierre-Édouard Sterin, qui soutient des projets visant à renforcer l’influence de la droite radicale et de l’extrême droite. Plusieurs organisations syndicales et associatives ont déjà dénoncé cette réalité : la plainte contre Sophie Binet est une véritable procédure-bâillon patronale, appuyée par des réseaux politiques hostiles aux droits des travailleurs et à la démocratie sociale.

En s’attaquant à la secrétaire générale de la CGT, c’est l’ensemble du syndicalisme de lutte qui est pris pour cible. Depuis plusieurs années, nous assistons à une multiplication des offensives contre le mouvement syndical :
- poursuites pénales contre des responsables syndicaux,
- pressions et sanctions disciplinaires pour fait de grève ou d’action collective,
- entraves à la mise en place de sections syndicales et à l’implantation de syndicats combatifs,
- campagnes médiatiques visant à faire passer les syndicats pour des « fauteurs de troubles » plutôt que comme les représentants légitimes du monde du travail.

On veut criminaliser l’action syndicale : piquets, blocages, occupations, prises de parole publiques sont traités comme des délits, alors que les licenciements, les délocalisations, la casse des services publics, l’explosion des dividendes et la vie chère restent, eux, impunis.

Ce qui est visé à travers Sophie Binet, c’est :
- le droit de dénoncer les abus du patronat,
- le droit de contester les choix du capital,
- le droit fondamental à l’organisation et à l’expression syndicales.

La CGTR rappelle que rien n’a jamais été obtenu sans syndicats libres, puissants et combatifs : congés payés, réduction du temps de travail, Sécurité sociale, retraites, protections collectives, droits des salarié·es... tout cela est le fruit de décennies de luttes, souvent menées contre les mêmes forces politiques et patronales qui aujourd’hui veulent faire taire la CGT.

Face à cette offensive patronale et d’extrême droite, la CGTR affirme :
- Nous ne laisserons pas bâillonner la CGT.
- Nous ne laisserons pas bâillonner le syndicalisme de classe et de masse.
- Nous ne laisserons pas bâillonner la voix des travailleuses et travailleurs.

La CGTR apporte son soutien total, fraternel et sans réserve à Sophie Binet et à la CGT. Nous exigeons l’abandon de cette procédure et appelons l’ensemble des organisations syndicales, du monde du travail et des forces démocratiques à se mobiliser pour défendre les libertés syndicales, le droit à la critique sociale et le droit de lutter contre la vie chère, la précarité et les injustices.

On ne fera pas taire la colère légitime du monde du travail.
On ne fera pas taire la CGT.
On ne fera pas taire la CGTR.

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